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Liban - France-Liban

Conway-Mouret veut montrer à l’Europe « ce que les Libanais endurent... »

Après une tournée régionale en Jordanie et en Arabie saoudite, la ministre déléguée chargée des Français de l’étranger, Hélène Conway-Mouret, clôture, aujourd’hui, une visite de trois jours à Beyrouth.

La ministre déléguée chargée des Français de l’étranger, Hélène Conway-Mouret, lors de la conférence de presse à la Résidence des Pins, hier. Photo Michel Sayegh

C’est sous le signe du soutien de Paris à l’importante communauté française du Liban et à sa sécurité qu’a été annoncée la visite d’Hélène Conway-Mouret. Mais la ministre française s’est aussi et surtout penchée sur l’impact de l’arrivée massive des réfugiés syriens au Liban. Et sur l’aide que peut apporter la France, dans ce contexte.
À l’issue de ses rencontres avec le président Michel Sleiman, et avec le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, la représentante du gouvernement français entend bien retourner en France avec « un message ». Elle veut raconter tout haut à « la France, aux Européens et au-delà des Européens », « ce que les Libanais endurent », assure-t-elle à L’Orient-Le Jour. « Nous avons un devoir moral de les accompagner ». Car la France « a la volonté de s’engager pour le Liban ». « Même si les choses vont lentement, elles se mettent en place », promet-elle.
Elle rappelle alors « la politique courageuse » de son pays, qui est à l’origine de la réunion internationale de soutien au Liban, à New York, le 25 septembre dernier. Une réunion qui a permis de prendre des engagements sur plusieurs plans, le soutien à l’armée libanaise, la prise en charge des réfugiés syriens, l’assistance aux communautés locales et, enfin, l’aide économique.

Déséquilibre humain et social
Mme Conway-Mouret dresse toutefois un constat. « La souffrance des réfugiés syriens de Jordanie rassemblés dans le camp de Zaatari, et montrée en direct par les journalistes, a frappé les esprits en Europe. »
Or au Liban, où les réfugiés sont disséminés, il est « plus difficile de visualiser la chose », de « frapper les esprits de ceux qui sont à l’extérieur et de les voir réagir, vu l’absence de camps », regrette-t-elle. « La Jordanie a réussi à capter l’attention de l’Europe, bien plus que le Liban. » Et pourtant « l’impact sur le pays du Cèdre est beaucoup plus grand », observe-t-elle, saluant « les efforts » et « la grande générosité » des Libanais envers les réfugiés. La femme politique ne peut que constater « le déséquilibre humain et social au Liban », avec l’arrivée de nouveaux réfugiés, alors qu’il faut un Liban « stable, intègre et indépendant ». « Le monde occidental n’a pas pris la mesure de ce déséquilibre », déplore-t-elle. Les besoins sont pourtant urgents, liés à l’alimentation, à la santé, au logement ou à l’éducation.
Sur ce dernier plan, la ministre française insiste sur la nécessité de scolariser les enfants réfugiés. Il est préférable qu’ils soient « encadrés, au lieu d’être laissés à eux-mêmes », dit-elle, vu les risques pour des jeunes non scolarisés de glisser dans la délinquance. « La France sera présente dans les domaines éducatifs comme dans d’autres domaines, s’il y a des besoins », assure-t-elle à ce niveau.
Concernant le dossier syrien, Hélène Conway-Mouret rappelle la « position ferme de la France », « qui passe par la diplomatie » et qui a mené à la résolution adoptée à New York sur la destruction des armes chimiques syriennes. « Cette résolution est une bonne chose », confie-t-elle. D’autant que « les frontières n’empêchent pas la propagation » de « cet élément inquiétant ».
Plus tôt, lors d’une conférence de presse à la Résidence des Pins, la ministre s’est voulu rassurante à l’intention des Français du Liban. Elle a fait part de la mobilisation au Quai d’Orsay du « centre de crise », pour porter assistance à la communauté française en cette « période de crise ». Elle a aussi mentionné le renforcement des mesures de sécurité autour du réseau d’installations françaises, avec l’aide des autorités libanaises. « Des mesures qui ne sont pas propres au Liban, précise-t-elle. Car les menaces sont peut-être fortes ici, mais elles le sont partout. »
Mais il n’en est pas moins « déconseillé de venir faire du tourisme au Liban », comme le fait remarquer Mme Conway-Mouret, en réponse à une question. Même si « les choses se sont stabilisées », après « une forte inquiétude au mois d’août », et que la rentrée scolaire des petits Français du Liban s’est déroulée dans la normalité.
C’est sous le signe du soutien de Paris à l’importante communauté française du Liban et à sa sécurité qu’a été annoncée la visite d’Hélène Conway-Mouret. Mais la ministre française s’est aussi et surtout penchée sur l’impact de l’arrivée massive des réfugiés syriens au Liban. Et sur l’aide que peut apporter la France, dans ce contexte. À l’issue de ses...

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