Najla el-Zein souffle sur ses moulins en papier.
Selon le New York Times, il s’agit là d’une des œuvres à ne pas rater dans le cadre de la onzième édition du London Design Festival. Le Wind Portal de Najla el-Zein est une installation prenant la forme d’une grille géante de huit mètres de haut, composée de près de 5000 moulins à vent en papier qui prennent vie grâce à un système de soufflerie et de lumière intégré, relié à un ordinateur. «Lorsqu’elle est en état de marche, l’installation a l’air de respirer», notent des visiteurs qui sont encouragés à s’en approcher, à la traverser même puisqu’elle est installée sur le pan d’une porte/arcade au pied d’un grand escalier. Car le travail de l’artiste, née en 1983, s’articule en effet sur l’éveil des sens. En s’inspirant des objets du quotidien et en utilisant des matières premières a priori banales comme le carton, le papier, la laine, les cheveux (les fashionistas libanaises se souviennent de l’installation qu’elle avait réalisée pour l’inauguration de la Maison Rabih Keyrouz, ou des vitrines de boutiques de mode, ou encore de ses mises en scène de dîners de gala pour association de bienfaisance), elle invite les gens à bien regarder ces objets du quotidien, à se donner le temps d’observer ce qui les entoure.
Celle qui a fréquenté la fameuse école Camondo de Paris, d’où elle a décroché un master en architecture d’intérieur en 2007, a déjà présenté 6 302 cuillères, une sculpture lumineuse faite en... cuillères, à la Smogallery de Beyouth, créée à l’occasion de Dubaï Design Days 2012. En 2013, la voilà donc qui participe à un rendez-vous incontournable du design.
Depuis 2003, le London Design Festival investit plusieurs endroits emblématiques de la capitale britannique. Pendant ces quelques jours, Londres devient capitale du design et expose le travail non seulement des designers du cru mais aussi internationaux. En 2012, près de 350000 personnes ont visité les différents événements et expositions du festival. Cette édition 2013 prendra place aussi bien au SouthBank Centre, au V&A qu’à Earls Court.
Cet événement rassemble toutes les disciplines du design dans un programme unique et accessible au plus grand nombre. Se déroulant pendant neuf jours, il propose près de 200 manifestations et expositions réparties dans plus de 100 lieux éparpillés à travers la ville. Le centre du festival se situe au V&A Museum qui offre un point de départ idéal pour les différents parcours.
Pour revenir à «ce portail de vent» qui fait souffler un vent de fraîcheur sur le design libanais, l’emportant sur les rives de la Thames, il convient de noter qu’au-delà de l’importance de l’événement en lui-même, ce qui attire l’attention est aussi le fait que l’œuvre d’el-Zein soit soutenue par une multitude de sponsors dont Aramex, Joumana Asseily, Georges Bitar, Maurice Asso et Hilights, Apeal, British Airways, Boghossian Foundation, Amin el-Maghraby, Malek et Rami el-Nimer, Rima et Youssef el-Zein, Carl Faker, Alexis Habib, Nader Hariri, Martine Harmouche-Tabet , Zaza Jabre, Chérine Magrabi Tayeb et House of Today, Mikati Foundation, Mosaic Rooms, Paul Raphael, Mazen et Michelle Rishani, Dania Sakka, Maria et Malek Sukkar, Middle East Airlines, Solidere et le Beirut Exhibition Center, Aboude Omari et Melanie Cartier-Bresson, Abir Assi ainsi que d’autres qui désirent rester anonymes. Ce Wind Portal (ou porte du vent) est la preuve, s’il en faut, que l’initiative privée est toujours prête à soutenir les jeunes talents libanais et à leur ouvrir... les portes. Du succès.
M.G.H.
Pour mémoire
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