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À La Une - Syrie

Les rebelles crient leur mépris pour Obama et la communauté internationale

Les rebelles ont demandé hier à la communauté internationale d’imposer au régime syrien une interdiction d’utiliser les missiles balistiques et l’aviation contre les civils. JM Lopez/AFP

 Les rebelles syriens n’affichent désormais que mépris pour Barack Obama, après l’accord russo-américain sur le démantèlement de l’arsenal chimique de Damas. À Alep, les chefs de deux brigades rebelles estiment que la Russie et le régime de Bachar el-Assad conspirent pour gagner du temps afin d’intensifier sa campagne contre ceux qui cherchent à le renverser, expliquent-ils. Les deux hommes réagissent à l’accord conclu samedi entre les États-Unis et la Russie sur le démantèlement de l’arsenal chimique de la Syrie d’ici à mi-2014, qui ouvre la voie à de possibles sanctions, y compris un recours à la force en cas de manquement du régime de Damas. La signature de cet accord a repoussé la perspective de frappes sur la Syrie, envisagées notamment par Washington et Paris pour « punir » Bachar el-Assad, qu’ils accusent d’avoir orchestré l’attaque du 21 août, qui a fait des centaines de morts. « Les États-Unis ont clamé qu’ils allaient bombarder la Syrie, puis, quand l’heure est venue, ils ont eu peur », affirme Abdelqaderi Asasheh, le chef des interventions de la brigade al-Tawhid. Le commandant du bataillon, Abdulaziz Salameh, est encore plus critique. Accusant la Russie et la Syrie de « mettre au point un plan parfait pour arrêter une attaque occidentale », il vilipende le président Obama, « qui a prouvé qu’il n’était pas un homme d’honneur ». « Nous n’avons pas besoin des frappes, nous n’avons besoin de personne. Nous comptons sur l’aide de Dieu, et il nous mènera à la victoire finale », lance-t-il, bravache. Mais il ajoute que, s’il ne peut rien attendre des États-Unis, « s’ils décidaient finalement d’attaquer, nous prendrions avantage de la situation et lancerions des attaques contre les bases militaires du régime et contre l’aéroport, pour prendre le contrôle d’Alep ».

 

 

(Lire aussi : À Damas, soulagement et espoir)

 

 


« Que lui faut-il de plus pour intervenir ? »
Abu Tawfiqa, un commandant de la brigade Liwa al-Fateh, explique pour sa part « ne pas vouloir d’attaque », mais affirme que si cela devait arriver « les États-Unis trouveraient un allié puissant sur le terrain ». Les deux brigades, qui ont célébré vendredi l’union de leurs forces, revendiquent environ 13 000 hommes à travers le pays. Le porte-parole de la brigade al-Tawhid, Abu Feras, dénonce l’indifférence de la communauté internationale qui « se fiche » de ce qui se passe en Syrie. « Si ça n’était pas le cas, ils seraient intervenus depuis longtemps. » « Les États-Unis et la Russie jouent avec la Syrie, nous ne sommes rien pour eux. Pareil pour les Nations unies ; ils accusent le régime de crime contre l’humanité, et discutent, et discutent encore, comme si cela allait résoudre quoi que ce soit. Cela fait 30 mois qu’ils discutent, et ils n’ont absolument rien fait. » « Obama est un menteur, lance un homme, il ne tient pas ses promesses. Il a dit qu’il attaquerait si Assad utilisait des armes chimiques contre les civils. Que lui faut-il de plus pour intervenir et mettre fin à cette boucherie ? » À ses côtés, Hassan al-Mara, un ancien professeur devenu combattant, acquiesce. « Tu as raison. Les Occidentaux nous ont laissé tomber, une fois encore. Les États-Unis et l’Europe ont montré que leurs menaces n’étaient rien de plus que de la propagande de bas étage. »
Par ailleurs, le chef d’el-Qaëda, l’Égyptien Ayman el-Zawahiri, demande aux militants islamistes qui combattent le gouvernement de Bachar el-Assad en Syrie de ne pas s’allier avec les autres groupes rebelles « laïques » soutenus par l’Occident et les pays du Golfe, selon le SITE, service spécialisé dans la surveillance des groupes islamistes sur Internet. Cet appel illustre les divisions croissantes entre l’Armée syrienne libre (ASL) et les insurgés islamistes particulièrement actifs sur le terrain.

 

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