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À La Une - Repère

Vote au Congrès américain sur la Syrie : les scénarios possibles

Un pari très risqué pour Obama.

Les manifestations contre une frappe américaine contre la Syrie se multiplient aux Etats-Unis, notamment à Washington. Jewel Samad/AFP

Samedi 31 août, le président américain Barack Obama annonçait avoir décidé une action militaire limitée en Syrie en riposte à l’attaque à l’arme chimique menée le 21 août dans la banlieue de Damas. Mais dans la foulée, et tempérant quelque peu la portée de son discours, M. Obama a créé la surprise en déclarant vouloir l’approbation du Congrès américain pour mener de telles frappes.

 

Le jour de ce discours, un projet de résolution appelant à l'action pour "dissuader, interrompre, prévenir et dégrader" (deter, disrupt, prevent and degrade) les capacités de la Syrie en terme d'utilisation d'armes chimiques a été envoyé au Congrès par la Maison Blanche. C'est sur ce projet de résolution que les élus du Congrès sont appelés à se prononcer.

 

 

Rentrée le 9 septembre

La rentrée officielle du Sénat et de la Chambre des représentants, les deux assemblées qui forment le Congrès américain, aura lieu le 9 septembre, et aucun vote n'est prévu avant cette date-là.

 

Le chef de la diplomatie John Kerry, le secrétaire à la Défense Chuck Hagel et le plus haut gradé, le général Martin Dempsey, devaient défendre mardi 3 septembre devant les 18 sénateurs de la commission des Affaires étrangères le projet de résolution.

 

Les parlementaires entendent user de leurs prérogatives pour amender significativement les deux pages de la résolution élaborée par la Maison Blanche, afin d'écrire noir sur blanc qu'aucun soldat américain ne saurait être déployé en territoire hostile.

 

Citant des responsables du Congrès, les médias américains spéculaient sur les maigres chances de succès de la résolution, qui devra être approuvée dans les mêmes termes par la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, et le Sénat, à majorité démocrate, le parti du président Obama. Mais du fait de la sensibilité du sujet, la décision des uns et des autres pourrait se faire indépendamment des affiliations partisanes.

 

Quels sont les scénarios possibles ?

 

(voir ici une projection des tendances de vote au Sénat et à la Chambre des représentants)

 

 

Oui dans les deux assemblées

Situation idéale pour le président Obama, le Sénat et la Chambre des représentants approuvent sa résolution pour une frappe en Syrie. Le président bénéficie donc du soutien des élus pour lancer son opération contre le régime syrien.

 

Au Sénat, M. Obama dispose de la majorité démocrate. Même le chef des Républicains du Sénat, Mitch McConnell, a salué l’initiative du président d’obtenir le feu vert du Congrès. "Le rôle du président comme commandant en chef est renforcé lorsqu’il obtient le soutien du Congrès", a-t-il dit.

 

A la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, la partie ne s'annonce pas simple pour Obama. Le sénateur républicain Rand Paul, un farouche adversaire de la Maison Blanche, estime à 50% les chances d’un vote positif à la Chambre des représentants. Mais le président espère que la décision du président de la Chambre John Boehner de ne pas se joindre au concert des critiques contre la décision de mener des frappes contre la Syrie est un signe de son ouverture à un compromis.

 

 

Un oui dans une assemblée, un non dans l'autre

Un deuxième scénario serait un vote positif au Sénat et un autre négatif à la Chambre des représentants, ou vice versa.

 

Dans ce scénario, le président serait en position difficile, car il lancerait des frappes avec un soutien limité du Congrès.

Le secrétaire d’Etat, John Kerry, a souligné qu’il n’existait aucune obligation pour le président d’obtenir un vote positif dans les deux chambres du Congrès, mais qu’il était difficile d’ignorer un vote négatif à la Chambre des représentants.

 

 

La Chambre des représentants et le Sénat votent non

Il est également possible que le président ne parvienne à rallier aucune des chambres.

Par le passé, le président a déjà échoué à obtenir une majorité au Sénat (où les démocrates sont pourtant majoritaires). Sur son projet de réforme des lois sur les armes, Barack Obama avait ainsi été lâché par des élus de son propre camp au Sénat, et avait échoué à rallier la "super majorité" requise.

 

Un rejet dans les deux chambres de la résolution sur une frappe contre la Syrie porterait un coup dur à la crédibilité du deuxième mandat d’Obama.

 

Pratiquement, en cas de refus du Congrès, Barack Obama peut ne pas lancer les frappes et adopter la position du Premier ministre britannique David Cameron qui, après avoir essuyé un rejet de son Parlement, a accusé les Parlementaires de ne pas avoir assuré un soutien aux Syriens.

 

M. Obama peut aussi décider d'ignorer un rejet du Congrès et lancer ses frappes contre la Syrie.

Dimanche, soit au lendemain de l'annonce par Barack Obama d'une mise au vote d'une frappe contre la Syrie, John Kerry a déclaré ne pas s'attendre à ce que le Congrès vote non. Il a toutefois également souligné que le président a le droit d'agir "quel que soit le vote du Congrès".

 

Le 1er septembre, Fox News indiquait également sur son site qu'un haut responsable du Département d'Etat lui avait indiqué qu'une frappe serait menée, indépendamment de l'approbation ou non de l'usage de la force par le Congrès.

 

"Si le Congrès ne le soutient pas, ce sera un désastre pour le président. Sa décision d'appeler à un vote semblera stupide et il ne lui restera que de mauvais choix. Ignorer le vote et susciter la colère du Congrès et de beaucoup d'Américains. Ne pas frapper et vivre avec les paroles de Kerry sur l'affaiblissement de l'Amérique, le renforcement des petits dictateurs, et le terrible jugement de l'histoire sur les leaders américains", résume l'éditorialiste Mark Mardell sur le site de la BBC.

 

 

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commentaires (7)

UN "SCENARIO" ÉVIDEMMENT SUBTIL....

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

17 h 56, le 03 septembre 2013

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Commentaires (7)

  • UN "SCENARIO" ÉVIDEMMENT SUBTIL....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    17 h 56, le 03 septembre 2013

  • QUELQU'UN A-T-IL PENSÉ QUE LE 6 SEPTEMBRE C'EST LA FÊTE DU NOUVEL AN JUIF, D'Où LE REPORT DE LA FRAPPE ? PENSEZ-Y BIEN !

    SAKR LOUBNAN

    17 h 39, le 03 septembre 2013

  • MAIS CE "VOTE" ÉTAIT DÉJÀ EN LUI-MÊME UN "SCENARIO" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    17 h 02, le 03 septembre 2013

  • UN SEUL SCÉNARIO EST EN VUE : FEU VERT ! CAR, SINON... SINON... HADDI YIALLI FIK ITHADDI... LE BORDEL PARTOUT DANS LE MONDE !!!

    SAKR LOUBNAN

    16 h 33, le 03 septembre 2013

  • Il y a un petit inconvénient du point de vue historique.....c'est qu'avant la conquête arabo/islamistes... les terres étaient hébraïques , Chrétiennes ,philistines, cananéennes, arméniennes ..! d'ailleurs il suffit de se référer au calendrier des uns et des autres pour que toutes ambiguïtés soient levées....

    M.V.

    16 h 01, le 03 septembre 2013

  • votez, votez donc... quoi que vous voterez, je crois sincèrement que vous serez les grands perdants! Rien au monde ne pourra sauver ces criminels judéo-sionistes qui sont venus de tous les coins du monde pour occuper par la force du crime impitoyable, les terres avant tout arabes et islamo-chrétiennes de la Palestine.. Je pense que dans notre région, il ne trouveront pas des pauvres peaux rouges. Rappelez-vous bien les croisades et leurs résultats!

    Ali Farhat

    15 h 26, le 03 septembre 2013

  • Personnellement....et en toute modestie.... je vois pas de feu vert pour une frappe en Syrie ... mais plutôt un feu rouge des deux chambres...car ce n'est pas en frappant le Dictateur criminogène Assad l ...qu'il vont s'exonéré de 3 ans de laxisme criminel ... vis à vis du dossier syrien...

    M.V.

    15 h 02, le 03 septembre 2013

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