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Moyen Orient et Monde - Transition

L’Égypte annonce la composition de la Constituante

Le président égyptien par intérim Adly Mansour a annoncé hier la composition du comité des 50 chargé de réviser la Constitution, principalement formé de membres des courants libéraux et de gauche. La révision de la Constitution, adoptée en décembre 2012 par référendum, est l’un des principaux chantiers prévus par la feuille de route présentée par l’armée lors de la destitution du président islamiste Mohammad Morsi. Les travaux préparatoires de cette Loi fondamentale, sous la présidence Morsi, avaient été houleux. L’opposition et les représentants de l’Église chrétienne copte s’étaient retirés de la commission chargée de préparer le projet, invoquant la domination des délégués islamistes.
Le porte-parole de la présidence par intérim, Ehab al-Badaoui, a annoncé lors d’une conférence de presse au Caire les noms des 50 membres, parmi lesquels figurent deux figures de l’islam politique égyptien : l’intellectuel Kamel al-Helbaoui, ancien dirigeant des Frères musulmans, et Bassem al-Zarqa, vice-président du parti salafiste al-Nour. Contrairement aux autres courants islamistes, dont la principale force reste les Frères musulmans, al-Nour s’était placé aux côtés de l’armée le 3 juillet et avait annoncé vouloir participer à la transition politique régie par la feuille de route. Les institutions religieuses du pays sont également représentées dans ce comité des 50, avec quatre membres issus des instances musulmanes, dont al-Azhar, plus haute autorité de l’islam sunnite, et trois représentants des trois Églises d’Égypte. Le mouvement Tamarrod, à l’origine des manifestations monstres réclamant le départ de M. Morsi le 30 juin, a deux représentants, tandis que les habitants du Sinaï en ont un, de même que les Nubiens, dans le sud du pays. L’ex-candidat à la présidentielle Amr Moussa participera également aux travaux de révision de la Constitution, de même que des représentants de l’armée, de la police, des syndicats, des étudiants, de la société civile, des femmes et de l’important secteur du tourisme.
De leur côté, les Frères musulmans, qui considèrent comme « illégitimes » les nouvelles autorités, ont refusé de participer à la transition. À leur lettre au Parti de la liberté et de la justice, bras politique de la confrérie, l’invitant à rejoindre le comité, les autorités n’ont eu aucune réponse.
C’est sur les propositions d’un premier comité de dix personnes – quatre professeurs d’université et six magistrats – qui avait préparé des amendements à la Loi fondamentale que planchera ainsi le comité des 50. Il dispose de 60 jours pour remettre la version finale de la Constitution amendée au président par intérim. Ce dernier a alors 30 jours pour annoncer la date d’un référendum.

« Incitation au meurtre »...
Sur le plan judiciaire, l’ancien président Mohammad Morsi sera jugé avec 14 autres responsables et membres des Frères musulmans pour « incitation au meurtre », a annoncé hier soir la télévision officielle, sans donner de date pour ce procès. Le président déchu devra répondre de la mort d’au moins sept manifestants en décembre 2012 lors de grands rassemblements dénonçant un décret constitutionnel qu’il avait publié.
Parallèlement, trois journalistes indépendants étrangers travaillant pour la chaîne qatarie al-Jazira en anglais ont été expulsés d’Égypte hier, a annoncé l’agence officielle égyptienne MENA. Ils avaient été arrêtés mardi par la police alors qu’ils couvraient les événements dans le pays. La police leur reprochait de ne pas avoir d’accréditation de presse dans le pays où les autorités ont récemment rendu l’obtention de cette autorisation plus difficile.
Enfin, le président de l’Autorité du Canal de Suez a affirmé que l’Égypte était parvenue à déjouer samedi une attaque « terroriste » contre un bateau visant à interrompre le trafic sur cet axe maritime crucial au Moyen-Orient. L’amiral Mohab Mamich a ajouté dans un communiqué qu’elle avait « totalement échoué sans provoquer de dégâts pour le bateau ou son chargement ». Les trois personnes soupçonnées d’avoir ouvert le feu sur le navire ont été arrêtées, apprenait-on hier auprès de l’armée.
(Sources : agences)
Le président égyptien par intérim Adly Mansour a annoncé hier la composition du comité des 50 chargé de réviser la Constitution, principalement formé de membres des courants libéraux et de gauche. La révision de la Constitution, adoptée en décembre 2012 par référendum, est l’un des principaux chantiers prévus par la feuille de route présentée par l’armée lors de la...

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