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Liban - Réactions

La classe politique divisée sur les répercussions internes d’une attaque contre la Syrie

Le député Walid Joumblatt a appelé hier les dirigeants à « éviter de tomber dans le piège du pari sur des changements radicaux en Syrie ».

L’éventualité de frappes occidentales sur la Syrie continue de susciter de vives réactions au sein de la classe politique libanaise. Dans ce contexte d’attentisme angoissé, le chef du Parti socialiste progressiste, le député Walid Joumblatt, a appelé hier les dirigeants à privilégier l’intérêt du Liban, surtout après les attentats de Roueiss et de Tripoli. « J’appelle toutes les parties à éviter de tomber dans le piège du pari sur des changements radicaux en Syrie. Elles doivent aussi mettre un terme à leur implication dans les affrontements en Syrie et éviter de se lancer dans des accusations de trahison », a-t-il déclaré. « Que l’attaque ait lieu ou pas, je ne crois pas qu’elle sera décisive dans l’évolution du conflit, surtout en l’absence d’une entente internationale sur l’attaque et l’étape qui doit s’ensuivre », a-t-il conclu.


Pour le 14 Mars, les répercussions sur le Liban des frappes occidentales attendues contre la Syrie concerneraient uniquement le Hezbollah. Le député du bloc du Futur, Ahmad Fatfat, a estimé que « les répercussions sécuritaires et militaires relèvent uniquement de la réaction du Hezbollah à l’éventuelle frappe ». « Même si la frappe est ponctuelle, les réactions populaires, politiques ou militaires ne pourront être contenues », a-t-il ajouté, précisant en même temps que « le scénario sera différent si la frappe est suffisamment dure pour faire basculer l’équilibre des forces en Syrie en vue d’une résolution politique à la crise syrienne, qui favoriserait, en tout état de cause, le Liban ».


Pour sa part, le Parti national libéral a affirmé sans ambages que « le Hezbollah doit se retirer de Syrie et faciliter la formation du cabinet ». « En cette période sensible, c’est le Hezbollah qui doit prendre acte de ce qui advient et adviendra au pays, depuis qu’il a bafoué la déclaration de Baabda en s’impliquant dans la guerre en Syrie », mettant en garde le Hezbollah contre « toute nouvelle aventure qu’il pourrait entreprendre en cas de frappe occidentale. Non seulement une réaction du Hezb compromettrait la sécurité du pays, mais le parti ne serait pas en mesure d’assumer les conséquences de son acte ». « Nous souhaitons en tout cas que le Hezbollah fasse prévaloir l’intérêt national sur celui des régimes syrien et iranien, et cesse d’insulter l’intelligence des Libanais en invoquant le slogan de la résistance et de la moumanaa pour justifier son implication en Syrie. »


Pour l’instant, du côté du 8 Mars, la rhétorique de l’antiaméricanisme atteint son paroxysme, alors que le ministre sortant des Affaires étrangères Adnane Mansour continue de presser l’État libanais à « prendre position contre les éventuelles frappes occidentales ». « Le Liban est lié à la Syrie et ces frappes risquent d’entraîner la région dans l’inconnu », a-t-il martelé, affirmant que « les Syriens de l’opposition ne devraient pas se réjouir d’une attaque occidentale contre le régime ». « Toute opération militaire sans accord du Conseil de sécurité de l’ONU est un acte de piraterie », a-t-il renchéri lors d’une interview télévisée.

« Guerre régionale »
Par ailleurs, une délégation des « partis nationalistes », reçue par l’ambassadeur de Russie Alexander Zasypkin, a salué « la vision politique que la Russie partage avec l’axe de la résistance et de la moumanaa dans la région, dans le but de contrer le nouveau projet de colonisation de la région ». De son côté, le diplomate russe a estimé que « l’atmosphère de tension est causée par les intentions américaines de mener une attaque contre la Syrie sans passer par le Conseil de sécurité ». Pourtant, l’ambassadeur d’Iran, Ghodanfar Rokn Abadi, qui recevait hier le secrétaire général de l’Organisation internationale pour les droits de l’homme, Haytham Abou Saïd, a affirmé que « l’hostilité internationale à la Syrie commence à diminuer relativement ». Pour Haytham Abou Saïd, « ce que prévoient les États-Unis est une aventure irréfléchie et infondée ».


En outre, le député Talal Arslane a fait le parallèle entre « l’accusation lancée contre le régime syrien d’utiliser des armes chimiques et les mensonge des Occidentaux sur les armes de destruction massive en Irak ». Le secrétaire du comité du parti Baas au Liban, l’ancien ministre Fayez Chokr, a estimé que « la mobilisation militaire (occidentale) vise uniquement à marquer des points à des fins de chantage. Toute frappe aura pour résultat l’échec ». Le secrétaire de l’assemblée générale de ce même parti, Mohammad Chaker Kawass, est même allé jusqu’à affirmer que « toute attaque militaire contre la Syrie sera suivie d’une guerre mondiale qui affectera autant la région que le monde ». Pour le chef du Parti de l’entente nationale (al-Wifaq), Bilal Takieddine, « tout ce qui se dit sur une attaque militaire n’est que chantage américain, les États-Unis étant trop lâches pour mener de telles frappes contre la Syrie, qui n’est pas l’Irak ».


Enfin l’ancien président de l’ex-Yémen-Sud, Ali Salem al-Beyd, qui s’est entretenu hier à Bickfaya avec le chef suprême des Kataëb Amine Gemayel, a fait part de « l’inquiétude » ressentie par la région dans son ensemble, dans « l’attente de frappes occidentales ». « Nous souhaitons une issue à la crise syrienne pour le bien du Liban et la région », a-t-il affirmé.

 

Interrogations sur le rôle du Hezb en cas de frappes, les pro-Occidentaux confiants, l’éclairage de Philippe Abi-Akl

 

Scenarii et hypothèses en série sur l’après-frappe, le commentaire d'Émile Khoury

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commentaires (3)

Pitoyable Mansour chaque fois qu'il l'ouvre nous avons besoins d'un masque à gaz....

M.V.

19 h 55, le 31 août 2013

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Commentaires (3)

  • Pitoyable Mansour chaque fois qu'il l'ouvre nous avons besoins d'un masque à gaz....

    M.V.

    19 h 55, le 31 août 2013

  • Le vice-ministre des Affaires étrangères de la dictature de Damas, Adnane Mansour, ainsi d'ailleurs que toutes les sinistres figures de la "mouqawamat, de la "moumana3at", de "tak el-Hanank", citées dans cet article, ont raison de se révolter contre le "faux" prétexte de l'usage des armes chimiques par ladite dictature à la Ghouta de Damas. Les 1400 victimes du gaz sarin prétendu de ce massacre de la Ghouta, notamment parmi elles les 426 enfants, ont péri par l'inhalation de la fumée de charbon pour barbecue, marque "Adnane & Co." acheté à Beyrouth.

    Halim Abou Chacra

    15 h 59, le 31 août 2013

  • Ce ridicule Adnane Mansour ne réalise pas qu'en affirmant que toute intervention militaire sans accord de l'ONU serait un acte de piraterie, son raisonnement est aussi valable pour l'intervention des terroristes du Hezbollah en Syrie sans l'accord du gouvernement libanais: c'est un acte de piraterie. Idiot ce Mansour !

    Saleh Issal

    14 h 44, le 31 août 2013

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