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À La Une - Syrie

La frappe punitive guette le régime de Damas...

Damas « prêt à tous les scénarios... »

Les experts de l’ONU se sont rendus hier à Moadamiyat al-Cham, site d’une attaque présumée à l’arme chimique, où ils ont visité deux hôpitaux et les victimes, recueillant ainsi des échantillons pour leur enquête.  Abo Alnour Alhaji/Reuters

Le président syrien Bachar el-Assad a prévenu Washington que toute intervention militaire contre son régime serait vouée « à l’échec », qualifiant « d’insensées » les accusations occidentales sur l’usage d’armes chimiques par Damas. Le président syrien a fustigé les allégations des pays occidentaux, affirmant que « les déclarations faites par des hommes politiques aux États-Unis et en Occident sont une insulte au bon sens ». De son côté, un haut responsable au sein des services de sécurité syriens a affirmé que Damas est prêt à faire face « à tous les scénarios ». « Les menaces occidentales de frappe contre la Syrie entrent dans le cadre des pressions psychologiques et politiques (...) », a-t-il dit. « Nous espérons que ceux qui tentent de pousser vers une action militaire se montrent raisonnables. Nous sommes convaincus que la sortie de la crise ne sera que politique », a-t-il ajouté. « Tout problème, dans quelque point que ce soit, aura des impacts sur toute la région, car la situation en Syrie est complexe et compliquée », a-t-il encore dit.

 

 

(Eclairage : Des frappes ciblées, scénario le plus probable)



Aux États-Unis, le secrétaire d’État, John Kerry, a déclaré que des armes chimiques ont bien été utilisées en Syrie, soulignant que le recours à ces armes est « moralement indécent » et que les responsables doivent répondre de leurs actes. Une « véritable » réponse des États-Unis ne nécessite pas une confirmation de l’ONU, a estimé pour sa part le sénateur John McCain. Pour autant, la Maison-Blanche a démenti des informations du quotidien britannique Telegraph affirmant que Washington et Londres s’apprêtaient à lancer une action militaire commune « dans les prochains jours ».


Le chef de la diplomatie britannique, William Hague, a lui aussi estimé qu’il était « possible » d’intervenir en Syrie sans l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU, tout en refusant de « détailler les options militaires » envisagées par les Occidentaux. Interrogé sur la possibilité de frappes militaires cette semaine, le ministre s’est refusé à « spéculer là-dessus publiquement ». De son côté, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a déclaré qu’une réaction occidentale « va être arbitrée dans les jours qui viennent », même si une décision n’est « pas encore prise ». Interrogé sur la possibilité de contourner le Conseil de sécurité, le ministre a répondu : « Dans certaines circonstances, mais il faut faire très attention bien sûr parce que la légalité internationale, ça existe. » Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a, lui, affirmé que son pays approuverait une éventuelle « action » de la communauté internationale si l’usage d’armes chimiques en Syrie était confirmé.

 

 

(Repère : Les armes chimiques du régime syrien, un arsenal mystérieux)

 


Plus proche de nous, la Turquie s’est dit également prête à rejoindre une coalition internationale dirigée contre la Syrie, même en l’absence de consensus à l’ONU. L’Arabie saoudite, elle, a exhorté le Conseil de sécurité à agir face aux « massacres effroyables », dont celui à « l’arme chimique », commis selon le royaume par le régime syrien.

La Russie, la Chine et l’Iran contre
D’autre part, le président russe Vladimir Poutine s’est entretenu hier par téléphone avec le Premier ministre britannique David Cameron sur la situation en Syrie, a annoncé le Kremlin. M. Poutine a dans ce cadre affirmé à M. Cameron qu’il n’y a toujours pas de preuve que le régime syrien a fait usage d’armes chimiques. M. Cameron a, lui, répété qu’il y avait « peu de doute » que le régime de Damas ait mené une attaque chimique.

 

Plus tôt en journée, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait déclaré, au cours d’un entretien téléphonique avec son homologue américain John Kerry, qu’une intervention militaire en Syrie sans l’aval du Conseil de sécurité serait « dangereuse » et « une violation grossière du droit international ». « M. Lavrov a attiré l’attention de son interlocuteur sur les conséquences extrêmement graves d’une possible intervention militaire pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord où des pays comme l’Irak ou la Libye sont toujours déstabilisés », selon le ministère russe des Affaires étrangères. La Russie « est très inquiète » par les récentes déclarations américaines selon lesquelles Washington est prêt à « intervenir » dans le conflit syrien, a souligné le chef de la diplomatie russe. Il a ajouté que Moscou n’entrerait pas en guerre dans le cas d’une intervention militaire occidentale en Syrie.

 

 

(Reportage : Depuis l'annonce de l'attaque chimique, les Damascènes redoutent un empoisonnement de l'eau)

 


Réagissant elle aussi, la Chine a préconisé la « prudence afin d’éviter toute ingérence », ajoutant que seule une « solution politique » était envisageable pour résoudre la crise syrienne. La persistance du conflit syrien résulte d’ingérences étrangères, a dit de son côté l’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien, selon lequel les États de la région qui ont joué la carte des extrémistes sunnites n’en sortiront pas indemnes. Téhéran a en outre une nouvelle fois menacé les États-Unis de « dures conséquences » en cas d’intervention. Et l’Irak s’est opposé à l’utilisation de son espace aérien ou de son territoire pour toute opération contre la Syrie.

 

 

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