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Économie - Énergie

Le Québec va lancer sa production de pétrole

Le Québec devrait produire cet automne ses premiers barils d’or noir, une manne pour ce
territoire francophone et la consécration pour Pétrolia, premier groupe de la Belle Province.

Après avoir imposé un moratoire sur la production de gaz de schiste, le Québec, qui tire 40 % de ses besoins énergétiques de barrages hydroélectriques, devrait devenir cet automne la sixième province canadienne à produire des hydrocarbures.
« Le gouvernement du Parti québécois est ouvert à l’exploitation du pétrole sur le territoire québécois dans une perspective d’indépendance énergétique », explique le ministre du Développement durable et de l’Environnement, Yves-François Blanchet. Pétrolia possède « 70 à 80 % » des réserves d’hydrocarbures du Québec et a pour premier actionnaire le gouvernement provincial (10,4 % du capital), indique à l’AFP son PDG André Proulx.
Onze ans après sa création, la société devrait donc voir prochainement jaillir les premiers jets de pétrole au nord de la péninsule gaspésienne, au bord du golfe du Saint-Laurent, dans le projet « Haldimand ». Pétrolia a identifié 7,7 millions de barils « récupérables » près de la ville de Gaspé, sur des concessions que la société québécoise détient à parts égales avec la famille Bouygues, l’une des premières fortunes de France, présente dans le BTP, les télécoms et l’audiovisuel. La famille Bouygues, via sa société canadienne Investcan Energy, a investi 15 millions de dollars, confirme André Proulx, le groupe français fournissant régulièrement du personnel spécialisé dans les forages.
Avant le démarrage, l’Assemblée nationale québécoise doit adopter un nouveau règlement sur la protection de l’eau. Pointant l’opposition publique, le ministre Blanchet confie ne pas être « du tout enthousiaste à l’idée que Haldimand soit en exploitation », tout en semblant résigné à ce qu’il démarre. Le gouvernement indépendantiste est dans une position délicate, souhaitant conjuguer ambitions écologistes et autonomie énergétique.
Autre projet en Gaspésie, le champ gazier Bourque recèle plus 28 milliards de mètres cubes de gaz naturel. Bourque aurait même pu être lancé plus tôt, sans le « défaut de paiement » du fonds d’investissement suisse Pilatus, cofondé par l’ex-PDG d’Elf-Aquitaine, Loïk Le Floch-Prigent, avec l’homme d’affaires émirati Abbas Ibrahim al-Youssef (les deux hommes sont aujourd’hui en conflit), remarque le PDG de Pétrolia. « Je m’entends très bien avec Loïk, j’ai beaucoup d’admiration pour lui », dit M. Proulx. Malgré ses déboires avec la justice française, « c’est quand même un gagnant dans le pétrole ».
Pilatus, dont la première intention était « d’acheter Pétrolia », s’était engagé à investir 20 millions de dollars dans le projet gazier pour lequel il ne versera finalement que « trois à cinq millions », en plus de prendre des parts dans la société, selon M. Proulx. Ce dernier affirme que Pilatus a revendu ses parts il y a « deux ou trois ans », bien que des documents boursiers indiquent que Pilatus possède toujours 6,3 % du capital.
Pétrolia a eu plus de réussite avec Maurel & Prom, un groupe pétrolier français dirigé par Jean-François Hénin, autre homme d’affaire français ayant eu des démêlés avec la justice. Maurel, son ancienne filiale MPI (ex-Maurel et Prom Nigeria), et Pétrolia viennent de s’associer pour acheter près de 2 000 kilomètres carrés (km2) de permis pétrolier en Gaspésie. Surtout, les groupes français et québécois souhaitent « étendre leur collaboration sur d’autres territoires au Québec où Pétrolia possède par ailleurs des intérêts », soit l’île d’Anticosti.
Joyau écologique du golfe du Saint-Laurent, cette île aussi vaste que la Corse regorgerait de 40 milliards de barils d’un pétrole de schiste d’aussi bonne qualité que le Brent de la mer du Nord. Pour pomper le pétrole, il faudra le libérer de la roche mère par la fracturation par injection de gaz naturel (et non d’eau comme c’est le cas généralement), dit M. Proulx en visant un début de production vers 2016.
En dépit de l’opposition d’une partie de sa base électorale, le gouvernement indépendantiste est favorable à la fracturation. « Nous avons une position d’ouverture prudente », note le ministre Blanchet. Novice dans cette industrie, la province doit se doter d’un cadre législatif spécifique en 2014.

(Source : AFP)
Après avoir imposé un moratoire sur la production de gaz de schiste, le Québec, qui tire 40 % de ses besoins énergétiques de barrages hydroélectriques, devrait devenir cet automne la sixième province canadienne à produire des hydrocarbures.« Le gouvernement du Parti québécois est ouvert à l’exploitation du pétrole sur le territoire québécois dans une perspective...

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