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À La Une - Liban

Tripoli : Pour la énième fois, la classe politique condamne, unanime...

Les attentats de Roueiss et de Tripoli portent la même étiquette, estiment des commentateurs de tous bords.

Qu’a donc dit à sa petite-fille cette Tripolitaine qui pensait avoir tout vu ?... Mohammad Azakir/Reuters

Comme toujours, en pareille occasion, l’ensemble de la classe politique s’est mobilisée hier pour condamner à l’unisson le double attentat de Tripoli. 


Le président de la République, Michel Sleiman, a affirmé que « ce massacre s’inscrit dans le cadre d’une série d’attentats visant à installer la discorde dans toute la patrie ». « Aujourd’hui (hier), la cible était des citoyens pacifiques et des innocents sortant des lieux de culte à Tripoli », a ajouté M. Sleiman dans un communiqué de la présidence. L’armée, les services de sécurité et la justice doivent selon lui « déployer le maximum d’efforts pour découvrir les criminels et leurs commanditaires. Quant aux citoyens, ils doivent faire preuve d’éveil et de solidarité afin de couper l’herbe sous le pied aux ennemis de l’intérieur et aux ennemis de la paix et de la stabilité au Liban », a ajouté le chef de l’État.


Le Premier ministre désigné, Tammam Salam, a interrompu sa visite privée en Grèce pour rentrer à Beyrouth aussitôt après avoir appris la nouvelle des deux explosions. Pour lui, « le ciblage des lieux de culte montre l’insistance des criminels à exciter les sentiments religieux et les fanatismes en vue de susciter des réactions servant leur complot ». « Cela impose à nos compatriotes à Tripoli d’être patients et de surmonter l’épreuve afin de ne pas tomber dans le piège que leur ont dressé les ennemis du Liban », a-t-il dit, soulignant que la situation au Liban a « atteint un stade très dangereux qui nécessite une mobilisation nationale politique et sécuritaire, et qui impose de traiter les échéances politiques avec le plus haut degré de responsabilité nationale ».

 

(Voir : Attentats de Tripoli : les images du drame)


Pour sa part, le chef du gouvernement sortant, Nagib Mikati, dont le service de presse a indiqué qu’il se trouvait hors de Tripoli au moment des explosions, a souligné que le message des attentats était « clair » et qu’on « cherche à pousser les Tripolitains à réagir ». « Mais ils ne permettront pas à la discorde de passer », a-t-il ajouté. Quant à l’ancien Premier ministre Omar Karamé, il a appelé les habitants de Tripoli à faire preuve de « sagesse » et d’« éveil », et a réclamé la formation rapide d’un « gouvernement d’urgence » nationale capable de « faire face au séisme qui menace le Liban ». 


Le chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, a lui aussi invité les Tripolitains à ne pas se laisser entraîner dans le « piège » qui leur est dressé, estimant que le but des auteurs du double attentat était de « les pousser à la colère et à la révolte jusqu’à les amener à se comporter de façon contraire à l’intérêt de la ville ». Pour M. Siniora, il existe « une solution unique pour sortir de cette impasse : il faut retourner à l’intérieur et s’occuper des affaires du Liban. Il faut que le Hezbollah se retire de Syrie ». 


De son côté, le président de la Chambre, Nabih Berry, qui a effectué de nombreux contacts pour condamner le double attentat, a constaté que « le bras de la discorde s’est tendu à Tripoli aujourd’hui après avoir sévi dans la banlieue sud ». Pour M. Berry, les attentats de Roueiss et de Tripoli sont du même auteur. « Notre riposte en tant que Libanais est de mettre la main dans la main pour couper l’herbe sous le pied à l’ennemi du Liban », a-t-il dit.

 

Pour sa part, le vice-président de la Chambre, Farid Makari, a dénoncé l’immersion du Liban dans la guerre syrienne, « un choix truffé de tous les dangers ».


Le mufti de Tripoli, cheikh Malek Chaar, a souligné qu’il n’y avait « pas de différence entre ce qui s’est passé à Tripoli et ce qui s’était passé dans la banlieue sud ».



Geagea : Ce n’est plus utile...
Le chef du CPL, le général Michel Aoun, a appelé les Libanais à « être responsables » et à « éviter les réactions irréfléchies pour ne pas tomber dans une situation encore plus grave ». Il a en outre estimé que les mesures de sécurité prises par les services concernés « ne sont pas suffisantes ».


Le Hezbollah a publié de son côté un communiqué condamnant le double attentat et estimant que les explosions de Roueiss et de Tripoli visent à « semer la discorde entre Libanais » et à pousser ces derniers à « s’entre-tuer sous des slogans confessionnels et sectaires ». Pour le Hezb, ces attaques servent « le projet régional et international malin qui veut effriter notre région et la noyer sous des océans de sang ». 


Pour le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, « les condamnations qui succèdent aux condamnations ne sont plus utiles à l’opinion ». « Ce que nous devons faire en ce moment douloureux, c’est trouver le moyen effectif de sortir de ce cercle infernal qui frappe le Liban. Et l’unique moyen réside dans la mise en place d’un gouvernement à l’écart des crispations politiques », a déclaré M. Geagea. « Ce gouvernement doit être formé sur la base de la déclaration de Baabda et avec l’engagement de toutes les parties à le soutenir et l’aider », a-t-il dit. « Pour le reste, les condamnations et les paroles creuses ne ramèneront pas les morts », a-t-il ajouté.

 

(Témoignages : « Je me sens en danger, mais surtout complètement perdu... »)

 

De son côté, le parti Kataëb a vu dans le double attentat un « projet de discorde visant le Liban dans toutes ses composantes et ses régions ». 


Le ministre sortant des Finances, Mohammad Safadi, a lancé quant à lui un « appel franc » aux Tripolitains, les invitant à ne pas céder à la tentation de réagir et estimant que « tous les Libanais sont perdants ». Ses collègues Khaled Daouk et Nazem el-Khoury ont appelé au rassemblement immédiat derrière les institutions de l’État et le président Sleiman. Quant à Waël Bou Faour, il a exhorté les Libanais, tous les Libanais, à « profiter » des drames de Roueiss et de Tripoli pour « s’unir »...

Rifi visé ?
Pour Ahmad Fatfat, député de Denniyé et membre du bloc du Futur, il se pourrait que l’ancien directeur général des FSI, le général Achraf Rifi, ait été visé par la seconde explosion, survenue près de son domicile. « D’ailleurs, ces jours derniers, des menaces ont été adressées aux forces du 14 Mars, et notamment le communiqué du bloc de la Fidélité à la résistance (Hezbollah) », a-t-il fait valoir. « L’attentat nécessite une enquête précise, mais comme on nous a habitués, nous ne parviendrons à des résultats dans aucune enquête », a-t-il dit.


Le chef des Marada, Sleimane Frangié, a lancé un appel à « l’unité intérieure pour renforcer le pays face à ce genre d’actes qui frappent la stabilité et sèment la discorde ».


Michel Pharaon, député de Beyrouth I, a estimé qu’il est nécessaire aujourd’hui de prendre des « mesures et des décisions exceptionnelles » pour faire face à la vague d’attentats « que nous affrontons en l’absence d’un gouvernement en titre et à l’ombre d’une vulnérabilité sécuritaire sans précédent depuis la guerre civile ». 


Le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, a exhorté les Libanais à « unifier leurs rangs et à affronter la discorde qu’Israël cherche à semer ». 


L’ancien député Moustapha Allouche, membre du bureau politique du Futur, a pour sa part souligné que « s’il fallait lancer une accusation directe à l’encontre de quelqu’un, ce serait à l’adresse de l’homme qui a souvent menacé d’allumer le Moyen-Orient si son régime était visé », autrement dit le président syrien Bachar el-Assad.
Mohammad Kabbara, député de Tripoli, a déploré l’absence de mesures de sécurité autour des lieux de rassemblement et fustigé le retard des secours, arrivés selon lui plus d’une heure après le double attentat. 


Nabil de Freige, député de Beyrouth, a noté que le bloc parlementaire du Hezbollah avait fait assumer au 14 Mars la responsabilité (indirecte) de l’attentat de la banlieue sud. Par la même logique, nous devrions aujourd’hui faire assumer au 8 Mars celle des explosions de Tripoli, mais cela voudrait dire que nous sommes tombés dans le panneau posé par Bachar el-Assad, a-t-il souligné.


Enfin, Imad el-Hout, député de la Jamaa islamiya, a dénoncé quant à lui « une tentative d’irakisation du Liban », estimant que tous les attentats étaient perpétrés par le même commanditaire. Ce dernier point a également été développé par le ministre sortant des Affaires étrangères, Adnane Mansour.

 

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