Rechercher
Rechercher

Liban - Tension

Beyrouth et Tel-Aviv dénoncent d’une même voix le tir de roquettes sur le nord d’Israël

Israël impute la responsabilité des tirs à el-Qaëda ; Sleiman condamne et Netanyahu menace de riposter.

L’armée libanaise a retrouvé hier les plateformes en bois utilisées pour l’attaque.

Sans pourtant faire ni dégâts matériels ni victimes, les quatre roquettes tirées hier du sud du Liban vers le nord d’Israël pourraient bien avoir causé de plus amples dégâts que prévu, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu menaçant de riposter après cette attaque revendiquée par un groupe jihadiste.


Les tirs ont déclenché les sirènes d’alarme hier dans la région de la ville côtière israélienne de Nahariya où, peu après l’attaque, la police a exhorté les habitants à demeurer à proximité des abris. « Des inconnus ont tiré quatre roquettes vers le territoire israélien à partir de deux secteurs, à l’est et au sud de la ville de Tyr », a indiqué une source au sein des services de sécurité libanais. Des habitants de cette région ont dit avoir entendu quatre explosions. L’armée israélienne a précisé pour sa part que son système de défense antimissile Iron Dome avait intercepté l’une des « trois ou quatre roquettes tirées depuis le sud de Tyr », l’interception ayant eu lieu entre Nahariya et la ville d’Acre, plus au sud.


Côté libanais, après l’attaque, l’armée a découvert quatre plateformes en bois ayant été utilisées pour les lance-roquettes dans la région d’al-Haouch, au sud-est de Tyr, dans des vergers à environ 20 kilomètres de la frontière avec Israël. L’armée a encerclé le site et interdit à quiconque de s’en approcher, alors que des avions israéliens ont survolé la région. Des patrouilles de la Finul étaient par ailleurs visibles sur la route menant de Tyr à Naqoura, où se trouve le QG des forces de l’ONU qui ont aidé les forces libanaises à relever les empreintes sur les plateformes.
Le président Michel Sleiman a pour sa part condamné le tir de roquettes dans un communiqué publié sur le site de la présidence. M. Sleiman a estimé que cet incident constitue une violation de la résolution 1701 des Nations unies et de la souveraineté du Liban, appelant les autorités à démasquer les responsables et à les traduire en justice.

 


El-Qaëda derrière l’incident ?
L’attaque a vite fait d’être revendiquée sur Twitter par un responsable des Brigades Abdallah Azzam, un groupe lié à el-Qaëda qui avait déjà revendiqué des attaques similaires contre l’État hébreu en 2009 puis 2011. Des affirmations qui pourraient s’avérer correctes, la chaîne israélienne 10 ayant indiqué hier que « des groupes sympathisants avec el-Qaëda seraient derrière le tir de roquettes » et la chaîne al-Jadeed rapportant en soirée de sources sécuritaires autorisées que « les forces de l’ordre libanaises ont trouvé des pistes importantes dans le cadre de l’enquête et les coupables ne sont pas libanais ».


Aucune des roquettes, « probablement tirées par une organisation jihadiste internationale », n’a atterri sur le territoire israélien, a déclaré pour sa part hier un porte-parole de l’armée israélienne, le lieutenant-colonel Peter Lerner, qui a relevé que les projectiles ont pu chuter « dans la mer ou autre part ». M. Lerner a ajouté que l’espace aérien du nord d’Israël avait été fermé à la suite de ce qu’il a qualifié d’« attaque gratuite contre les citoyens israéliens », soulignant que « l’armée n’a pas riposté ». Un autre porte-parole a affirmé qu’il voyait dans cette attaque un « incident isolé ».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a cependant mis en garde contre toute attaque de ce type. « Quiconque nous fait du mal, ou tente de nous faire du mal, devrait savoir que nous le frapperons », a-t-il dit lors d’une intervention télévisée. Le commandement de l’armée au nord d’Israël s’était réuni de façon urgente pour discuter des mesures à prendre juste après l’incident.

Israël prend « très au sérieux » cette attaque
 Arieh Herzog, un ancien directeur de l’Organisation de défense balistique, qui dépend du ministère de la Défense, a averti de son côté que ce genre d’attaque pourrait provoquer une action « très sérieuse » de la part d’Israël. Il a souligné par ailleurs que les capacités de défense balistique de l’État hébreu étaient « bien meilleures » qu’elles ne l’étaient lors de la guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006. « Nous n’avons pas suffisamment de batteries (Iron Dome) pour couvrir chacune des villes en Israël, a-t-il dit aux journalistes. Mais il y a eu un grand changement depuis la deuxième guerre du Liban. À l’époque, de nombreuses roquettes se sont abattues sur le nord d’Israël. Notre système de défense est bien meilleur aujourd’hui », a-t-il assuré. Iron Dome a été conçu pour intercepter des roquettes à courte portée et des obus d’artillerie tirés d’une portée de 4 à 70 km, similaires aux milliers d’engins que le Hezbollah et le mouvement palestinien Hamas ont tirés contre le territoire israélien.


Par ailleurs, l’incident a été fermement stigmatisé au Liban. Le Premier ministre démissionnaire Nagib Mikati a ainsi estimé qu’il s’agit d’« une tentative de déstabiliser la sécurité du pays et qui constitue une violation flagrante de la 1701 ». Le Premier ministre désigné Tammam Salam a lui aussi dénoncé le lancer de roquettes, le qualifiant de « suspect ». « Cet incident pourrait causer des problèmes au Liban et lui faire valoir des attaques ennemies de la part d’Israël », a-t-il dit. Le député Abdel Majid Saleh, membre du bloc parlementaire de Nabih Berry, a en outre signalé que l’objectif de cet incident était de semer le trouble dans la zone d’opération de la Finul et de l’armée. « À la suite de la décision de l’Union européenne d’inscrire la branche armée du Hezbollah sur sa liste des organisations terroristes, nous avions mis en garde contre l’exploitation de cette décision par les forces jihadistes pour troubler la sécurité du Liban-Sud et semer le doute dans les rangs de la Finul », a-t-il rappelé.


Enfin, le commandant de la Finul, le général Paolo Serra, a affirmé dans un communiqué publié par la force onusienne que « le lancer de roquettes constitue une violation de la 1701 qui met les civils en danger et révèle que des personnes désirent déstabiliser la région ».

 

Lire aussi

Le dialogue politique, seul remède préventif à la dégradation sécuritaire, l'éclairage de Jeanine Jalkh

 

L’armée et les services de sécurité ont décidé de réagir..., l'éclairage de Scarlett Haddad

 

Pour mémoire

Nasrallah : Il est dans l'intérêt de la région qu'Israël disparaisse

 

Sans pourtant faire ni dégâts matériels ni victimes, les quatre roquettes tirées hier du sud du Liban vers le nord d’Israël pourraient bien avoir causé de plus amples dégâts que prévu, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu menaçant de riposter après cette attaque revendiquée par un groupe jihadiste.
Les tirs ont déclenché les sirènes d’alarme hier dans la région de...

commentaires (3)

J'ai comme l'impression que le FPLP-CG ...a signé son acte de décès...

M.V.

12 h 20, le 23 août 2013

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • J'ai comme l'impression que le FPLP-CG ...a signé son acte de décès...

    M.V.

    12 h 20, le 23 août 2013

  • DÉTOURNEMENT DES REGARDS...

    SAKR LOUBNAN

    09 h 53, le 23 août 2013

  • Arrêtez votre hypocrisie...détruisez ces forces jihadistes que "certains" (pour parler le libanicus politicus) connaissent très bien et protègent.Et qu'on n'en parle plus.ce qui est suprenant dans l'affaire,c'est la localisation de la base de tir...à côté de Tyr..en plein fief du hezbollah... comment cela se peut il?

    GEDEON Christian

    02 h 27, le 23 août 2013

Retour en haut