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À La Une - Diplomatie

Hague : La crise au Moyen-Orient pourrait durer des décennies

Réunion d’urgence de l’UE demain pour examiner la situation en Égypte.

Un soldat égyptien posté devant la Cour Constitutionnelle égyptienne, au Caire, le 19 août 2013.  AFP/KHALED DESOUKI

Les troubles au Moyen-Orient pourraient durer « des décennies », a prévenu hier le chef de la diplomatie britannique William Hague. « Ce qui se passe actuellement au Moyen-Orient est l’événement du XXIe siècle le plus important à ce jour, plus important que la crise financière que nous avons traversée et ses conséquences sur le monde des affaires », a déclaré M. Hague sur la radio BBC. « Je pense qu’il faudra des années, peut-être des décennies pour en voir le bout, et d’ici là, il faut continuer à soutenir clairement la démocratie et les institutions démocratiques, et encourager le dialogue. Il y aura beaucoup de revers, et nous ne devrions pas être surpris quand ils se produisent », a-t-il ajouté. La situation en Égypte est « très sombre », a encore estimé le ministre, qualifiant de « mauvais signe » la démission, le 14 août, du vice-président égyptien Mohammad el-Baradei, Prix Nobel de la paix. Mais « je n’accepterai pas l’idée qu’on ne peut rien faire », a poursuivi M. Hague. « Notre influence est peut-être limitée », mais « nous devons faire de notre mieux pour promouvoir les institutions démocratiques et le dialogue politique et garder foi dans la majorité des Égyptiens qui veulent simplement un pays stable et en paix ».


Les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union européenne doivent se réunir exceptionnellement demain à Bruxelles pour s’entendre sur une position commune face à l’aggravation de la crise en Égypte. Les chefs de la diplomatie chercheront à déterminer une ligne d’action concertée sur la « révision » des relations entre l’UE et l’Égypte, l’un des pays arabes les plus soutenus financièrement par les Européens. Des consultations initiales se sont tenues hier au niveau des ambassadeurs chargés des questions de sécurité, réunis à Bruxelles. Elles font suite à l’avertissement lancé dimanche par les présidents du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et de la Commission, José Manuel Barroso, qui ont annoncé, dans un message commun, que l’UE pourrait « réexaminer ses relations » avec l’Égypte en cas de poursuite des violences. La semaine dernière, le président français François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre britannique David Cameron s’étaient entretenus par téléphone pour demander en substance « un message européen fort » sur la crise.


L’une des options évoquées par les chancelleries est la suspension des aides financières. Au titre des aides bilatérales, le Danemark a déjà annoncé la semaine dernière qu’il suspendait son soutien équivalant à 4 millions d’euros par an, et il a appelé ses partenaires européens à faire de même. Mais le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, a jugé qu’il ne « serait pas avisé de suspendre maintenant » une aide essentiellement sociale, qui échappe en grande partie au contrôle de l’État égyptien. La chancelière allemande Angela Merkel a pour sa part évoqué dimanche un arrêt des livraisons d’armes à l’Égypte. Mais l’Europe n’a qu’une influence marginale en Égypte concernant l’aide militaire.
Les ministres réunis demain devraient de nouveau demander aux « forces de sécurité de faire preuve de retenue et aux forces politiques d’exprimer leurs opinions pacifiquement », comme l’a déclaré vendredi la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, qui s’est rendue plusieurs fois au Caire pour tenter de trouver un compromis.

 


La réponse arabe
De son côté, le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud al-Fayçal, a affirmé hier que les pays arabes étaient prêts à compenser toute baisse de l’aide occidentale à l’Égypte. « Ceux qui ont annoncé l’arrêt de leur aide à l’Égypte ou menacent de le faire doivent réaliser que la nation arabe et islamique, avec les ressources dont elle dispose, n’hésitera pas à apporter son aide à l’Égypte », a déclaré le prince Saoud. Le prince Saoud, dont le pays a déjà annoncé 5 milliards de dollars d’aide à l’Égypte après le renversement début juillet par l’armée du président islamiste Mohammad Morsi, a vivement critiqué les positions des pays occidentaux qu’il a assimilées à un soutien aux islamistes égyptiens. Les voisins et alliés de Riyad, le Koweït et les Émirats arabes unis, ont annoncé des aides respectives à l’Égypte de 4 et de 3 milliards de dollars.

 

 

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