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Liban - Sécurité

Une voiture piégée retrouvée à Naamé et des informations sur la présence d’un second véhicule

La psychose collective mobilise les forces de l’ordre et les citoyens qui craignent de plus en plus une réédition de l’explosion de Roueiss.
Trois jours après l’explosion qui s’est produite dans le quartier de Roueiss et les réactions qui ont suivi, notamment au lendemain des propos virulents du secrétaire général du Hezbollah, la paranoïa des voitures piégées a atteint, au cours du week-end, un sommet inégalable.
La peur ambiante a été accentuée par les révélations faites par le ministre sortant de la Défense, Fayez Ghosn, qui a fait état de l’existence de plusieurs voitures piégées et l’arrestation dans la foulée de plusieurs personnes au lendemain de l’explosion dans la banlieue sud.
Justifiées par moments par les développements sur le terrain notamment après la découverte, hier, d’une voiture piégée à Naamé, la méfiance et la crainte des Libanais se sont avérées à d’autres moments excessives et infondées, plusieurs démentis ayant été émis par les forces de l’ordre au sujet de fausses alertes sur des voitures piégées et des corps suspects à Tripoli, Saïda, Chehim et Daraya.
Loin d’être en tous les cas rassurantes, les informations sécuritaires se sont succédé à un rythme effréné samedi et dimanche, couronnées par l’arrestation de quatre membres soupçonnés d’avoir piégé une voiture retrouvée garée à Naamé près de la municipalité, contenant une charge explosive de 250 kg, un mélange de TNT et d’autres substances inconnues ainsi que deux détonateurs et du matériel électrique.
Les explosifs, dont le détonateur n’avait pas encore été amorcé, avaient été placés dans les portes du véhicule. Plusieurs autres caisses d’explosifs ont été retrouvées dans le coffre.
Repérée par les services de la Sûreté générale, la voiture de Naamé, une Audi portant une fausse plaque d’immatriculation, a mené les services concernés à l’arrestation de quatre personnes, des Libanais et des Palestiniens. Une fois encore, c’est le recours à la technique de surveillance des communications téléphoniques qui a facilité la localisation des suspects. En soirée, une information véhiculée par la chaîne al-Jadeed a fait état d’une perquisition effectuée par l’armée libanaise au domicile de la femme du dénommé Mohammad Ahmad, toujours à Naamé, à la recherche d’une quantité supplémentaire d’explosifs qui auraient été placés dans une seconde voiture.

Une liste de voitures piégées
Si les faits de Naamé ont été vérifiés, il n’en est pas de même en ce qui concerne les informations alarmantes qui ont circulé sur les médias sociaux, repris par certains organes de presse, au sujet d’une liste de 7 voitures piégées qui auraient été placées en différents endroits de la banlieue sud. Sur la liste figurent également les détails du type des véhicules, leur plaque d’immatriculation et même le nom des « conducteurs » recherchés. Les données précisent en outre que le Hezbollah – qui effectue par ailleurs depuis quelques jours des barrages d’inspection à l’aide de chiens policiers aux portes de la banlieue sud – aurait donné l’ordre aux habitants de cette localité de s’abstenir de circuler pour ratisser les lieux. Cette initiative a été démentie par le parti chiite, qui affirme n’avoir publié aucune liste de véhicules suspects ni imposé une interdiction de circulation aux résidents.
Le dossier de Naamé a fait en tout cas l’objet d’une rencontre entre le Premier ministre démissionnaire, Nagib Mikati, et le directeur de la Sûreté, le général Abbas Ibrahim, qui l’a mis au courant des développements de l’affaire.
Ce climat de psychose s’est en outre reflété dans le communiqué publié par la direction des Forces de sécurité intérieure exhortant les Libanais à appeler immédiatement le numéro d’urgence 112 pour notifier les responsables de tout renseignement sécuritaire pertinent ou cas suspect.
Le directeur par intérim des FSI, le général Ibrahim Basbous, a par la même occasion donné l’ordre à toutes les unités d’intensifier les recherches et le travail de renseignement et de multiplier les patrouilles et les barrages.
Entre-temps, les rumeurs ont continué de circuler dans plusieurs régions, notamment à Tripoli, Daraya et Chehim (lieu de résidence du directeur des FSI), où les alertes à la voiture piégée se sont multipliées, avant d’être démenties une à une par les responsables. La psychose a atteint Baalbeck où, selon un témoin sur place, plusieurs Palestiniens ont été arrêtés et interrogés par le Hezbollah avant d’être relâchés.
Et comme un malheur ne vient jamais seul, le Hermel et la plaine du Kaa, qui avaient connu un calme relatif depuis plusieurs semaines, ont été hier soir à nouveau la cible de tirs de roquettes du côté syrien, une réponse probable aux propos de Hassan Nasrallah de la part de l’Armée syrienne libre, qui avait lancé des menaces à peine voilées au Hezbollah après le défi lancé par le chef du parti chiite au sujet de sa participation éventuelle aux combats en Syrie.
Sur un autre plan, et dans le cadre de l’enquête qui se poursuit dans l’affaire des deux roquettes lancées sur la banlieue sud en mai dernier, l’armée a perquisitionné le domicile de l’auteur présumé du tir, Mohammad Tahah, et intercepté des téléphones mobiles et plusieurs CD avant de se rendre au magasin où il travaille à Bourj Brajneh.
Trois jours après l’explosion qui s’est produite dans le quartier de Roueiss et les réactions qui ont suivi, notamment au lendemain des propos virulents du secrétaire général du Hezbollah, la paranoïa des voitures piégées a atteint, au cours du week-end, un sommet inégalable.La peur ambiante a été accentuée par les révélations faites par le ministre sortant de la Défense, Fayez...

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