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Moyen Orient et Monde - Interview

Le fondateur de Tamarrod veut libérer l’Égypte de « l’organisation fasciste des Frères musulmans »

« Nous finirons par gagner contre le terrorisme », assure Mahmoud Badr.

Mahmoud Badr, l’un des trois fondateurs de l’initiative Tamarod qui a largement contribué à l’éviction de Mohamed Morsi, a exprimé samedi son soutien à l’armée et juge que le bilan de la répression contre le camp islamiste est le « prix élevé » à payer pour libérer l’Égypte de « l’organisation fasciste des Frères musulmans ». Le journaliste de 28 ans et deux camarades sensiblement du même âge ont lancé il y a trois mois le mouvement « Tamarod-Rebelle » pour exiger le départ de M. Morsi. Ils affirmaient avoir recueilli 22 millions de signature avant les grandes manifestations du 30 juin contre le président islamiste.


« Je n’ai rien vu de mal de la part de l’armée », a déclaré Mahmoud Badr, à qui des responsables de sécurité ont conseillé de s’abriter dans un lieu tenu secret. « Elle ne s’est pas mêlée de politique, et j’en suis témoin. » Il a précisé ne plus avoir de contact avec l’armée depuis une rencontre le 3 juillet avec Abdel Fattah al Sissi, en présence de généraux, d’un cheikh, du pape copte orthodoxe, Tawadros II, d’un haut magistrat et de dirigeants d’opposition. « Maintenant, mon rôle, c’est d’agir en tant que groupe de pression en observant la transition politique, et d’être prêt à intervenir si les choses vont dans la mauvaise direction », estime M. Badr.


Le fondateur de Tamarod ne partage pas les préoccupations d’une partie du camp libéral, qui craint que le rôle grandissant de l’armée, ainsi que la mise en avant de la police lors des assauts contre les islamistes, présagent d’un retour à la répression de l’époque de l’ancien président Hosni Moubarak. Et il a un message à l’adresse du président Barack Obama : « Ne nous faites pas la morale sur notre façon de traiter avec le terrorisme de la confrérie ». Et il ajoute à propos de l’aide financière américaine, qu’Obama la garde et « aille en enfer ».


C’est lors de la révolution qui a conduit à la chute de Hosni Moubarak, en février 2011, que Mahmoud Badr a fait ses premières armes politiques. Il se dit désormais raisonnablement optimiste sur l’avenir politique de l’Égypte, même s’il prévoit « plus de violences et de possibles assassinats politiques. » « Nous finirons par gagner contre le terrorisme, nous finirons par gagner la guerre civile », annonce-t-il.

 

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