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À La Une - Réactions

Egypte : la communauté internationale entre inquiétude et condamnation

L'Iran et la Turquie évoquent un "massacre", les Etats-Unis critiquent l'armée ; Paris saisit l'ONU.

Un partisan du président déchu Mohamed Morsi, dans le campement de Rabaa, au Caire, face aux forces de l'ordre, le 14 août 2013. AFP/MOHAMMED ABDEL MONEIM

Les réactions se sont multipliées, de l'inquiétude à la condamnation, face à l'assaut sanglant lancé mercredi matin par les forces de sécurité égyptiennes contre les partisans du président destitué Mohamed Morsi. Une opération qui a fait des dizaines de morts à travers le pays.

Le Qatar, principal soutien des Frères musulmans, a dénoncé avec force l'intervention de la police égyptienne contre les partisans du président islamiste déchu.

Le Qatar aurait souhaité voir, selon le porte-parole, les "détenteurs du pouvoir en Egypte éviter la solution sécuritaire face aux manifestations pacifiques et préserver les vies des Egyptiens". "Il aurait fallu ne pas diviser le peuple égyptien (...) car il est difficile de prévoir les conséquences des affrontements actuels", a ajouté le porte-parole.

Dès l'éviction de M. Morsi, le Qatar n'a cessé d'affirmer sa solidarité avec le camp de l'ancien président.

 

"Le Hamas condamne les terribles massacres sur les places Nahda et Rabaa al-Adawiyya et nous appelons à mettre fin à l'effusion de sang et aux excès commis contre des manifestants pacifiques", a indiqué de son côté Sami Abou Zouhri, un porte-parole du mouvement islamiste qui est proche des Frères musulmans dont M. Morsi est issu.


Le ministère iranien des Affaires étrangères a, pour sa part, condamné un "massacre", dans un communiqué publié mercredi par l'agence Fars. "L'Iran suit de près les événements amers en Égypte, désapprouve les actions violentes, condamne le massacre de la population et met en garde contre ses conséquences graves", affirme le communiqué.

 

(Diaporama : L'assaut contre les pro-Morsi en images)

Même son de cloche du côté du gouvernement turc qui a exhorté, dans un communiqué, la communauté internationale à faire immédiatement cesser le "massacre" en Egypte. "La communauté internationale avec en tête le Conseil de sécurité de l'Onu et la Ligue arabe doivent immédiatement passer à l'acte pour faire cesser ce massacre", souligne le texte publié par le service de presse du Premier ministre islamo-conservateur turc, Recep Tayyip Erdogan.

Le président turc Abdullah Gül a dénoncé une opération "inacceptable" de la police égyptienne craignant que la situation en Egypte ne dégénère en un conflit semblable à celui en Syrie. "Ce qui s'est passé en Egypte, cette intervention armée contre des civils qui manifestent ne peut absolument pas être accepté", a martelé le chef de l'Etat devant la presse à Ankara, exhortant toutes les parties au calme.



Appels à la retenue en Occident
"Les Etats-Unis condamnent avec force l'usage de la violence contre les manifestants en Egypte", a déclaré le porte-parole adjoint de la Maison Blanche, Josh Earnest, en exhortant l'armée à faire preuve de "retenue".
Un peu plus tard, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a exhorté l'armée égyptienne à organiser des élections, condamnant le bain de sang "lamentable" survenu lors de la dispersion des partisans du président déchu. M. Kerry a jugé que la répression de mercredi était "un grave coup porté à la réconciliation et aux espoirs du peuple égyptien pour une transition démocratique".


Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a également "condamné dans les termes les plus fermes les violences" au Caire et "déploré que les autorités égyptiennes aient choisi d'utiliser la force", a indiqué mercredi son porte-parole.


L'Union européenne (UE) a, de son côté, jugé "extrêmement préoccupantes" les violences lors de la dispersion par la police égyptienne de partisans de M. Morsi et a invité toutes les parties "à faire preuve de la plus grande retenue".

"Les nombreuses morts dénombrées ce matin au Caire ne sont pas acceptables", a dénonce le président du parlement européen, Martin Schulz, cité par un communiqué. M. Schulz a interpellé le gouvernement égyptien, l'appelant à "assurer à tous les Égyptiens (...) la liberté de manifester de façon pacifique". "C'est la responsabilité du gouvernement actuel de trouver une issue juste et pacifique à la crise actuelle", a-t-il insisté.

"Les informations sur le nombre de victimes et de morts sont extrêmement préoccupantes", a ajouté Peter Stano s'exprimant au nom du porte-parole de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.

 

(Voir aussi : Images d'une journée sanglante au Caire)

 

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a appelé "toutes les forces politiques" en Egypte "à empêcher une escalade de la violence". "Toute nouvelle effusion de sang en Egypte doit être empêchée. Nous appelons toutes les parties à retourner à un processus politique, qui inclut toutes les forces politiques", a déclaré le ministre lors d'un point presse à Berlin. "Nous attendons du gouvernement de transition et des autorités égyptiennes qu'ils autorisent les manifestations pacifiques", a-t-il continué.

"Et de la même façon, nous attendons de toutes les autres forces politiques qu'elles prennent clairement leur distance vis-à-vis de la violence et qu'elles n'agissent pas de manière violente", a-t-il dit.

 

"Je condamne l'utilisation de la force pour disperser les manifestations et appelle les forces de sécurité à agir avec retenue", a déclaré, de son côté, le chef de la diplomatie britannique William Hague, qui s'est dit "profondément inquiet de l'escalade de la violence".

 

La France a, quant à elle, appelé à "l'arrêt immédiat de la répression" en Egypte et saisi l'ONU et ses principaux partenaires "pour qu'en urgence une position internationale soit prise en ce sens", a déclaré le chef de la diplomatie française Laurent Fabius.

 

"Pendant cette période difficile que vit l'Egypte, nous appelons toutes les forces politiques de ce pays ami à faire preuve de retenue et de sang-froid (...) afin d'éviter une nouvelle escalade des tensions et de faire d'autres victimes", a pour sa part déclaré le ministère russe des Affaires étrangères.



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