Un enfant syrien blessé soigné dans un hôpital de Baalbeck, dans la Békaa. AFP PHOTO/STR
Six Syriens ont été tués et neuf autres blessés, samedi, alors qu'ils se dirigeaient vers la frontière libanaise, a annoncé à l'AFP une source militaire, sans pouvoir préciser les conditions exactes de leur mort.
"Nous avons été visés par une attaque aérienne alors que nous passions de la Syrie au Liban", a expliqué, sous couvert d'anonymat, une jeune femme blessée à un photographe de l'AFP, qui a vu deux enfants parmi les blessés.
Ces blessés, ainsi que les corps des personnes tuées, ont été conduits au Liban sur un pick-up à la mi-journée, a précisé la source militaire, ajoutant qu'ils avaient franchi la frontière au niveau de la ville de Toufail, dans l'est du Liban.
Une partie des blessés a ensuite été conduite à Ersal, localité sunnite où de nombreux blessés Syriens ont déjà été accueillis, tandis que d'autres ont été transportés à Baalbeck, à majorité chiite et plus grande ville de la région.
Plus tôt dans la journée, l'Agence nationale d'information (ANI, officielle) avait rapporté que l'aviation syrienne a effectué un raid contre le village de Kherbet Daoud, près de la ville frontalière de Ersal, tuant neuf ressortissants syriens et blessant neuf autres. Des femmes et des enfants figurent parmi les victimes, selon l'agence.
Ersal est une localité qui appuie la rébellion syrienne et sert de point de passage entre les deux pays pour les réfugiés, les armes et les rebelles, selon des sources de sécurité. Elle a déjà été visée par des raids, et son centre a été touché pour la première fois le 12 juin. L'armée libanaise avait alors lancé une rare mise en garde à Damas, en menaçant de riposter si les raids se reproduisaient.
(Lire aussi: Moatassem Dib, premier suicidaire libanais en Syrie)
Depuis le début de la révolte en Syrie, qui divise le Liban voisin entre partisans et opposants du régime syrien, les incidents se multiplient notamment dans les régions frontalières, en particulier à Ersal.
Récemment, Ersal a accueilli des dizaines de blessés, notamment des insurgés, après la chute de Qousseir, bastion rebelle du centre-ouest de la Syrie conquis par l'armée avec l'aide déterminante du Hezbollah.
Ce rôle du Hezbollah est un des facteurs qui ont exacerbé les tensions entre chiites et sunnites.
Dans un discours virulent à l’occasion de la fête de l’Armée à Yarzé, le chef de l’État Michel Sleiman a dénoncé jeudi l’implication du Hezbollah dans les combats en Syrie, soulignant qu’il était temps que l’État soit "le décideur de l’utilisation des capacités de défense" du pays. Le chef de l’État avait également critiqué la dualité entre les armes légales et illégales.
Quelques heures plus tard, un attentat aux roquettes a visé un périmètre géographique comprenant le palais présidentiel et le ministère de la Défense, dans la région de Baabda.
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