Une fois n'est pas coutume, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'est présenté en chair et en os, dans la banlieue-sud de Beyrouth, au rassemblement organisé par le parti chiite à l'occasion de la Journée de Jérusalem.
La dernière apparition publique du responsable intégriste remonte à septembre 2012, lors d'un rassemblement contre un film islamophobe.
"Nous avons aujourd'hui plus que jamais besoin de célébrer cette occasion. (...) La Palestine doit être rendue dans sa totalité à son peuple", a déclaré Hassan Nasrallah lors de son discours prononcé devant la foule. "Israël, base du projet sioniste dans la région, représente un énorme danger qui menace non seulement l'existence de la Palestine mais de tous les pays de la région. Naïf est celui qui croit le contraire", a-t-il poursuivi. Dans ce contexte, a ajouté le chef du Hezbollah, il est de l'intérêt national de tous les pays de la région, dont le Liban, qu'Israël disparaisse.
"Aucun roi, prince, dirigeant, président ou État n'a le droit de sacrifier un grain de sable du territoire palestinien", a-t-il encore dit.
Des déclarations qui interviennent alors qu'Israéliens et Palestiniens ont repris les négociations de paix, après trois ans d'interruption, cette semaine à Washington.
Hassan Nasrallah lors de la cérémonie pour la journée d'al-Qods. Il s'agit d'une très rare apparition publique pour l'ennemi numéro un d'Israël, qui redoute une tentative d'assassinat et se contente de discours réguliers à la télévision. Capture d'écran/al-Manar
Certains pays arabes, soutenus par l'Occident, a-t-il poursuivi, veulent faire oublier la cause palestinienne à leurs peuples en leur créant d'autres ennemis. "Ils ont évoqué le danger iranien et ils ont lancé une guerre contre la République islamique. Aujourd'hui, ils parlent d'un nouvel ennemi, la vague chiite, qu'ils combattent sur plusieurs chaînes arabes du Golfe", a déclaré Hassan Nasrallah. "Ils créent des conflits confessionnels pour nous faire oublier le véritable ennemi (Israël, ndlr). N'est-il pas temps de réaliser l'étendue du complot qui vise à affaiblir et détruire tous les pays de la région? N'est-il pas temps de pointer du doigt ceux qui dirigent et parrainent un tel projet?", a-t-il ajouté.
Bain de sang
Le numéro un du Hezbollah a ensuite appelé à arrêter le bain de sang dans tous ces pays, dont la Syrie, l'Irak et le Pakistan, et à renforcer le dialogue pour trouver des solutions aux crises.
Les combattants du Hezbollah sont engagés aux côtés des troupes de Bachar el-Assad dans les combats contre la rébellion syrienne. Leur présence a été décisive dans la reprise, par les soldats du régime, des bastions rebelles de Qousseir et Khaldiyé, à Homs.
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Ceux qui parrainent les groupes takfiri et les poussent au combat portent la responsabilité de la destruction des pays de la région, a encore estimé le secrétaire général du Hezbollah. "Mais leur projet vengeur sera voué à l'échec", a-t-il assuré, avant d'ajouter que, dans ce contexte, tout conflit confessionnel, politique, idéologique, ne doit pas faire oublier la cause palestinienne.
Le leader chiite a ensuite remercié l'Iran et la Syrie "pour tous les sacrifices consentis aux fins de protéger la cause palestinienne et pour que le projet sioniste soit voué à l'échec".
Défendre le Liban
"Le Hezbollah, avec l'armée libanaise, sera pour sa part toujours prêt à combattre cet ennemi et défendre le pays", a-t-il ajouté, saluant les martyrs de l'institution militaire.
Ces déclarations interviennent au lendemain du discours du président libanais Michel Sleiman qui a dénoncé l’implication du Hezbollah dans les combats en Syrie, soulignant qu’il était temps que l’État soit "le décideur de l’utilisation des capacités de défense" du pays. Le chef de l’État avait également critiqué la dualité entre les armes légales et illégales.
C'est la première fois que M. Sleiman affirmait que l'arsenal du Hezbollah, pomme de discorde entre les forces politiques libanaises, devrait être mis à la disposition directe de l’État. Le président avait déjà appelé le parti chiite à ne plus participer au conflit syrien, mais Hassan Nasrallah a rétorqué qu'il ne cesserait jamais de défendre la régime de Bachar el-Assad.
"Si nous allons nous concentrer sur nos divergences pour renforcer les rancunes et les jugements, alors nous ne sommes pas une nation qui mérite de vivre", a-t-il encore dit.
S'adressant aux pays occidentaux et à "leurs instruments dans la région", Hassan Nasrallah a conclu en avertissant que les chiites ne laisseront jamais tomber la cause palestinienne. "Dites que nous sommes des terroristes, des criminels, dites ce que vous voulez et tuez-nous sur tous les fronts... Nous, les chiites, ne laisserons jamais la Palestine", a-t-il martelé devant une foule en liesse. "Combattre Israël et défendre le Liban et la Palestine est une cause héritée de nos ancêtres, une cause que nous avons dans le sang, le Hezbollah n'oubliera jamais la Palestine".
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"Nous...
commentaires (11)
Qu'est-ce qu'il ne faut pas lire comme conneries !... Les armes illégales des mercenaires ne servent qu'à mettre le Liban en danger et tant qu'elles seront là, tant qu'Israël menacera le Liban. Le sionisme doit certes disparaître, mais une chose est encore plus certaine, et là tous les dieux m'en sont témoins : il est dans l'intérêt de la région que le Hezbollah disparaisse.
Robert Malek
15 h 55, le 03 août 2013