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Santé - Ophtalmologie

Diabétiques ? Prenez soin des yeux !

Deuxième volet d’une série de quatre articles – publiés mensuellement – sur les pathologies oculaires liées à l’âge. Aujourd’hui : la rétinopathie diabétique.

 L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Fédération internationale du diabète (FID) tirent la sonnette d’alarme, mettant en garde contre les complications du diabète, une maladie chronique caractérisée par un taux élevé de glucose dans le sang. Celui-ci est dû soit à un manque d’insuline, comme c’est le cas dans le diabète de type 1, soit à une insuffisance ou une résistance à l’insuline, comme c’est le cas dans le diabète de type 2.
Plus de 366 millions de personnes dans le monde souffrent de diabète, selon le rapport 2011 de la FID. S’il n’est pas bien contrôlé, le diabète peut entraîner de nombreuses complications qui touchent les petits et les gros vaisseaux causant des maladies cérébro-vasculaires et vasculaires périphériques, c’est-à-dire qui atteignent les vaisseaux des jambes et des extrémités. La maladie peut toucher les reins, le cœur, mais aussi les yeux, la rétinopathie diabétique (atteinte de la rétine) constituant l’une des principales causes de malvoyance et de cécité. Le point avec le Dr Alexandre Assi, chirurgien ophtalmologiste.
 


Q – Quelle est la prévalence de la rétinopathie diabétique ?
R – La rétinopathie diabétique touche 30 à 40 % des personnes souffrant de diabète. C’est une pathologie asymptomatique à ses débuts, souvent diagnostiquée à un stade avancé. Le risque de la rétinopathie diabétique augmente avec la durée du diabète. Il est toutefois plus important chez les patients mal contrôlés, souffrant d’hypertension artérielle, et chez les femmes diabétiques enceintes. Selon les statistiques internationales, près de 80 % des diabétiques souffrent de rétinopathie après quinze ans de diabète. Cinq ans après l’apparition de la rétinopathie, 35 % des patients souffriront de malvoyance et près de 2 % d’entre eux de cécité.
 


Quelles sont les causes de la malvoyance dans la rétinopathie diabétique ?
Deux processus sont à l’origine de cette malvoyance. Le premier est dû à une ischémie de la rétine, c’est-à-dire à un défaut d’oxygénation des tissus de la rétine. L’excès chronique de glucose dans le sang entraîne en fait des altérations biochimiques progressives de la paroi des capillaires rétiniens, c’est-à-dire des très petits vaisseaux de la rétine. À terme, cela provoque leur occlusion et prive le tissu rétinien central et périphérique d’oxygène dont il a besoin. Une rétine qui ne reçoit pas assez d’oxygène réagit en sécrétant des facteurs de croissance qui stimulent la production de nouveaux vaisseaux à la surface de la rétine. Ceux-ci sont fragiles et anormaux. Ils peuvent se rompre et saigner à l’intérieur de l’œil, entraînant une baisse brutale de l’acuité visuelle. Ils peuvent aussi causer des problèmes plus graves, tels qu’un décollement fractionnel de la rétine ou un glaucome néovasculaire.
 Le deuxième mécanisme est l’œdème maculaire. Dans ce cas, le diabète entraîne une hyperperméabilité de la paroi des capillaires rétiniens. Les liquides sanguins contenus dans ces vaisseaux passent alors, d’une manière anormale, dans le tissu rétinien avoisinant. L’accumulation du liquide dans la macula (centre de la rétine) provoque un dysfonctionnement des cellules rétiniennes et donc, progressivement, une baisse de l’acuité visuelle. L’œdème maculaire constitue la principale cause de malvoyance chez les patients diabétiques.
 


En quoi consiste le traitement de la rétinopathie diabétique ?
Il existe plusieurs procédés pour traiter la maladie, arrêter sa progression et freiner la détérioration de la vision du patient. Dans certains cas, une amélioration de la vision peut être aussi possible. Le traitement au laser demeure toujours le plus courant. Il consiste à appliquer d’une façon titrée des impacts de laser afin de détruire la rétine périphérique mal vascularisée, responsable de la sécrétion de facteurs de croissance et de la production des vaisseaux anormaux. Ce traitement est aussi appliqué au centre de la rétine afin de diminuer l’œdème maculaire. S’il est pratiqué à temps, il peut réduire de 90 % le risque de cécité surtout dans les cas de rétinopathie proliférante.
 
Existe-t-il d’autres traitements ?
 Il est possible de traiter la rétinopathie diabétique en association avec le laser par des injections intraoculaires. Ce nouveau procédé consiste à injecter dans le corps vitré (substance transparente et gélatineuse qui remplit la cavité oculaire en arrière du cristallin) de nouvelles molécules capables de réduire la sévérité de l’atteinte rétinienne et le risque de complications. Ce traitement doit toutefois être renouvelé d’une façon régulière et souvent toutes les quelques semaines.
 Si l’atteinte rétinienne est sévère, il est possible de pratiquer une chirurgie. Elle consiste à extraire le sang du corps vitré, à disséquer les proliférations fibreuses à la surface de la rétine et, dans certains cas, à traiter les décollements fractionnels qui en résultent. Ces opérations complexes donnent souvent de bons résultats et permettent de restituer une acuité visuelle sévèrement atteinte.
 


Est-il possible de prévenir la rétinopathie diabétique ?
Plusieurs études internationales ont établi sans aucun doute que le fait de maintenir un bon équilibre de la glycémie, c’est-à-dire du taux de sucre dans le sang, et de la tension artérielle est absolument nécessaire pour prévenir et diminuer le risque de développer une rétinopathie diabétique. Si celle-ci existe déjà, sa progression est ralentie et l’incidence des complications est réduite.
Il n’est donc plus acceptable de détecter la rétinopathie diabétique au stade des complications. Les personnes diabétiques doivent se faire examiner régulièrement le fond de l’œil pour garantir au mieux la conservation de la fonction visuelle. Il est donc indispensable que tous les patients diabétiques contrôlent au mieux leur taux de sucre dans le sang et leur tension artérielle, et se soumettent à un examen ophtalmologique régulier afin de préserver une bonne fonction visuelle.

 

 

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