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À La Une - JMJ

Infatigable, François multiplie les rencontres avec les jeunes

Des changements logistiques dans le programme suscitent une vive polémique.

Le pape François a lancé un appel improvisé devant les jeunes à « faire de l’agitation » dans leurs diocèses. Gabriel Bouys/AFP

François, pape infatigable qui épuise jusqu’à son entourage, a commencé hier à Rio son marathon de rencontres, après qu’un million de jeunes participants aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) catholique sont allés à sa rencontre jeudi soir sur la plage de Copacabana, dans une grande fête joyeuse malgré la pluie, selon les chiffres du Vatican. Dans le parc Quinta da Boa Vista, où ont été installés cinquante confessionnaux, le pape a ainsi repris hier une tradition de son prédécesseur Benoît XVI : il a confessé lui-même cinq jeunes, trois Brésiliens, un Vénézuélien et un Italien. Estefani Lascano, vénézuélien, a invité le pape à venir dans son pays. « Je lui ai dit de visiter mon pays qui en a tant besoin. Il m’a répondu que les Vénézuéliens n’ont pas de péchés », a confié ensuite, très ému, cet étudiant de 21 ans. Puis il s’est rendu à l’archevêché. Sur le trajet de sa jeep découverte, où la foule était très dense, des centaines de jeunes couraient sur les trottoirs pour tenter de lui faire un signe. Le souverain pontife s’y est entretenu avec cinq détenus en privé, la détention des jeunes étant un sujet auquel il est très sensible. Toutefois le moment le plus important de la journée était la Via Crucis, le chemin de croix, traditionnel pour chaque rencontre des JMJ. Sur la plage de Copacabana, tous les jeunes pèlerins venus de 170 pays étaient invités à y participer. À chacune des quatorze stations le pape a eu l’occasion d’évoquer, au milieu de chorégraphies, les thèmes qui concernent les jeunes d’aujourd’hui : de la communication virtuelle sur les réseaux sociaux aux femmes maltraitées, de la défense de la vie à la vie de couple.


Deux événements de la veille attiraient hier l’attention des médias : les larmes du pape dans la petite chapelle d’une favela de Rio. Et aussi son appel improvisé devant de jeunes Argentins à « faire de l’agitation » ou du « chahut » (« lio ») dans leurs diocèses. Cette expression forte est employée par les parents pour faire remarquer à leurs enfants qu’ils font du désordre. Après les JMJ, « j’espère qu’il y aura de l’agitation. (...) Je veux qu’il y ait de l’agitation dans les diocèses », avait-il en effet martelé. « Je veux que l’Église sorte dans la rue, je veux que nous nous défendions contre tout ce qui est mondanité, immobilisme, commodité, cléricalisme », a exhorté le Saint-Père. « Que les évêques et les prêtres me pardonnent, si certains après créent de la confusion ! », s’est-il toutefois excusé par avance, alors qu’il travaille à une vaste réforme de la curie, le gouvernement central de l’Église catholique.

« Note proche de zéro »
Selon le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, « le pape montre durant ce voyage une énergie incroyable ! ». « On verra jusqu’à quel point on réussit à le suivre et jusqu’à quand il conservera ce niveau d’énergie », a-t-il ajouté.


En attendant, le programme des prochains jours a en outre connu un très important changement, qui a suscité des mécontentements. L’immense terrain de Guaratiba, éloigné de Rio, a ainsi été abandonné, à la fois pour la grande veillée de prière et la messe de clôture de demain, qui sera surveillée par plus de 5 000 soldats et policiers. Ces deux cérémonies, centrales pour chaque JMJ, se sont repliées sur la plage de Copacabana. Il n’était pas prudent pour les jeunes de passer la nuit sur un terrain saturé d’eau, boueux, avec ici et là des mares, ont expliqué les organisateurs. Pour les jeunes, cela signifiait qu’ils ne passeraient pas ensemble la nuit à la belle étoile et ne feraient pas, comme à chaque JMJ, un pèlerinage pour arriver sur les lieux. La déception était telle que les autorités sont revenues partiellement en arrière. Les pèlerins pourront faire une marche de 9,5 km depuis le centre-ville jusqu’à Copacabana, et camper sur la plage jusqu’à demain : ce qui avait été d’abord exclu pour raisons d’équipements sanitaires insuffisants et de sécurité. Alors que le coût des JMJ a été très critiqué, l’amertume se manifestait de divers côtés (organisateurs, prestataires de services, commerçants) après l’abandon du terrain de Guaratiba. Des travaux y avaient été effectués depuis janvier, et une immense estrade construite dans un style futuriste. Le maire de Rio, Eduardo Paes, s’est donc attribué une « note proche de zéro » pour l’organisation des JMJ, dans une interview à la radio CBN. Les JMJ sont considérées comme le grand test pour la ville qui accueillera plusieurs matches de la Coupe du monde de football en 2014 et les Jeux olympiques en 2016.

 

 

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