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À La Une - Temps d’intériorisation pour les pèlerins

L’évêque de Tyr aux jeunes Libanais réunis à Rio pour les JMJ : Vous n’êtes pas là pour voir le pape... 

Les trois évêques responsables des temps de catéchèse : Shumali, vicaire patriarcal latin de Jérusalem, Georges Bacouni, grec-catholique de Tyr, et Georges Aboujaoudé, maronite de Tripoli.

La présence du pape au Brésil a éclipsé les JMJ. Sa visite mercredi au sanctuaire marial d’Apparecida et à un nouveau centre pour toxicomanes de Rio est sur toutes les antennes. Ses déplacements, en outre, ne passent certainement pas inaperçus. Tout un bataillon est mobilisé pour protéger son convoi.


« Vous n’êtes pas là pour voir le pape », lance pourtant, très à propos, Mgr Georges Bacouni dans la courte homélie qu’il prononce au cours de la messe qu’il vient de concélébrer dans la belle église Notre-Dame du Liban à Rio de Janeiro. « Vous n’êtes pas là pour voir le pape, mais pour chercher le Christ, avec le pape », complète-t-il en s’adressant de sa voix chaleureuse à une foule de jeunes Libanais attentifs, mais conquis, ainsi que des Jordaniens, des Irakiens, des Syriens, des Égyptiens et des Palestiniens. Un nouvel évêque maronite a fait acte de présence, Mgr Semaan Atallah (Baalbeck-Deir el-Ahmar).


L’office religieux a clôturé un temps de catéchèse, partie d’un cycle de trois courtes présentations sur la foi que doivent faire, le lendemain et le surlendemain, les deux évêques Georges Aboujaoudé et Schumali. C’est l’un des temps calmes des Journées mondiales de la jeunesse, un temps d’intériorisation, en attendant un premier contact jeudi avec le pape, à Copacabana, un chemin de croix, vendredi, sur le même site, la veillée de samedi et la messe en plein air de dimanche, qui se tiennent tous deux à l’extérieur de Rio et qui sont tous des temps d’extériorisation de la foi, l’un des objectifs des JMJ, mais pas le seul.

 


Une église très élégante
De style gothique, l’église Notre-Dame du Liban est surprenante d’élégance et ornée de vitraux de toute beauté. On la dirait imprégnée du souvenir d’un temps où l’espace n’était pas encore un luxe. Ombragée par de grands arbres, à l’entrée, l’église dispose d’un presbytère construit en prolongement de la nef, toujours en style gothique, d’un bâtiment administratif de deux étages et d’un large parking. Elle accueille en ce moment un certain nombre de pèlerins sous la supervision du P. Fadi Metni, un prêtre de l’ordre missionnaire libanais, et assure des services sociaux à la population libanaise et brésilienne qui l’entoure.


La petite phrase de Mgr Bacouni vous saute au visage avant de vous rafraîchir. Bien sûr, on ne fait pas le long voyage à Rio pour voir le pape passer en papamobile. Loin de tout narcissisme, de toute autosatisfaction – deux choses bien libanaises – , les paroles de l’évêque recentrent les choses ; elles rappellent aux jeunes auditeurs massés dans la nef le sens de leur présence et l’une des manières authentiques dont doivent être vécues ces journées.

 


Une grande mécanique
Ce qui ne va pas de soi. Les JMJ sont une grande mécanique qu’il n’est pas toujours facile de contrôler, comme tout mouvement de masse. Une partie des pèlerins sont là pour le voyage, le « fun ». Il suffit de les entendre hurler leurs slogans dans les rames du métro pour le constater. Mais leur exubérance et leurs tonitruantes affirmations catholiques font sourire les passants, ce qui plaide pour eux. Et s’ils font plus de tapage que les autres, ils sont loin d’être majoritaires.
Mgr Bacouni, une vocation tardive, propulsé évêque voici huit ans, fait aussi remarquer que le Libanais « prend conscience de sa foi en même temps que d’une cause, au risque de méprendre sa cause pour sa foi ». Bien visé ! Et Georges Bacouni sait bien de quoi il parle. Pris de derrière le comptoir d’une banque où il gérait la fortune des autres, comme Moïse paissait le troupeau de son beau-père, il gère aujourd’hui, à sa plus grande surprise, la fortune même de Dieu. Il a charge d’âmes.

 


Mondialisation de l’inquiétude
Sur les rapports des chrétiens avec l’islam, Mgr Bacouni puise dans son expérience d’évêque grec-catholique de Tyr et du Liban-Sud, pour affirmer que la voie du cœur, le rapport fraternel et respectueux sont les seuls capables d’installer des relations cordiales entre musulmans et chrétiens. La mondialisation de l’inquiétude sur les rapports avec l’islam – il y a environ 2 millions de musulmans au Brésil sur une population totale de quelque 193 millions – trouve là sa juste réponse.

 

 

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