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À La Une - transition

Egypte : première réunion du gouvernement Beblawi

Début de la révision de la Constitution ; trois nouveaux morts dans le Sinaï.

Des partisanes du président déchu Mohamed Morsi lors d'une manifestation dimanche au Caire. AFP PHOTO / MOHAMED EL-SHAHED

La commission de révision de la Constitution nommée par le président égyptien par intérim Adly Mansour a tenu dimanche sa première réunion pour étudier les amendements au texte introduit par le chef de l'Etat destitué Mohamed Morsi, dont les partisans manifestaient toujours.

 

Composée de quatre professeurs d'université et six magistrats nommés samedi, la commission d'experts était prévue dans la "déclaration constitutionnelle" publiée le 9 juillet par M. Mansour pour fixer le cadre de la transition politique et des échéances électorales, suspendant la Constitution.


La Constitution avait été adoptée par référendum en décembre, par 64% des voix, mais avec seulement 33% de participation, après des travaux préparatoires houleux. L'opposition et les représentants de l'Eglise s'étaient retirés de la commission constituante, invoquant la domination des délégués islamistes.


Elle aura 30 jours pour élaborer des amendements, qui seront présentés à une commission de 50 personnalités représentant les diverses composantes de la société(partis, syndicats, dignitaires religieux, armée...) disposant de 60 jours pour remettre la version finale de la Constitution au président par intérim. Il reviendra alors à M. Mansour d'annoncer dans les 30 jours la date d'un référendum constitutionnel.

Alors que les nouvelles autorités s'efforcent de mettre en œuvre une "feuille de route" de transition, le gouvernement provisoire dirigé par Hazem Beblawi a également tenu sa première réunion, qui a porté essentiellement sur la sécurité et l'économie.
Un ministre de la Justice a en outre été désigné, le juge à la retraite Adel Abdelhamid Abdallah, 74 ans, qui avait déjà occupé ce poste dans le gouvernement transitoire précédant l'élection de M. Morsi en juin 2012, a annoncé l'agence officielle MENA.

 

 

Inquiétudes à l'étranger
Pendant ce temps, les partisans du président renversé par l'armée à la suite de manifestations monstres réclamant son départ ont manifesté après la mort vendredi de trois manifestantes pro-Morsi, tuées dans la ville de Mansoura (nord).


Les arrestations de nombreux dirigeants des Frères musulmans, le mouvement de M. Morsi, la mise au secret par l'armée de celui-ci, la mort de plus de 100 manifestants depuis son éviction et les incertitudes du calendrier politique provoquent de nombreuses inquiétudes à l'étranger.
Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement transitoire, Nabil Fahmy, a affirmé que sa priorité serait d'"expliquer clairement et honnêtement" la situation dans le monde.


L'Union africaine a notamment suspendu l'Egypte alors que le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a insisté samedi sur "la nécessité de la reprise du processus démocratique", lors d'un entretien téléphonique avec M. Fahmy. Le Royaume-Uni est pour sa part revenu sur des autorisations d'exportation d'équipements militaires vers l'Egypte, de crainte qu'ils ne puissent être utilisés contre les manifestants.


Mais d'autres pays ont clairement exprimé leur soutien aux nouvelles autorités dès la destitution de M. Morsi.
Trois monarchies du Golfe - l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Koweït - ont ainsi annoncé des aides au Caire s'élevant à 12 milliards de dollars. Et le roi Abdallah II de Jordanie a été samedi le premier chef d'Etat étranger à se rendre en Egypte depuis la chute de M. Morsi.


M. Fahmy a affirmé dimanche à l'issue d'une rencontre avec le nouveau chef de la Coalition de l'opposition syrienne, Ahmad Jarba, que l'imposition de visas aux Syriens se rendant en Egypte était "temporaire", soulignant que d'autres nationalités étaient concernées. Il a dit à la presse que son pays était favorable à une "solution politique" en Syrie, tout en assurant que "l'Egypte soutient la révolution syrienne et le peuple syrien dans ses aspirations".
La veille, M. Fahmy avait annoncé que l'Egypte allait "réexaminer" ses relations diplomatiques avec la Syrie rompues en juin sous le président destitué, tout en soulignant que "cela ne signifie pas forcément qu'elles vont reprendre".

 

Par ailleurs, deux soldats et un policier ont été tués dans le Sinaï, portant à 18 les pertes des forces de l'ordre, depuis la déposition de M. Morsi, dans la péninsule, limitrophe d'Israël et de la bande de Gaza, et où sont implantés des groupes armés.

 

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