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Économie - Dette

Schäuble ouvre la porte à une nouvelle aide à la Grèce fin 2014, sous condition

Le ministre allemand des Finances à Athènes avec un cadeau pour les entreprises.

Cette manifestante contre la venue du ministre allemand des Finances arbore un drapeau sur lequel il est écrit : « Schäuble, rendez les biens volés. »  Aris Messinis/AFP

Une nouvelle aide internationale à la Grèce est envisageable à partir de fin 2014 à condition que le pays parvienne à dépenser moins qu’il ne gagne d’ici là et affiche un excédent budgétaire primaire, a déclaré le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, à Athènes hier. « Il pourrait y avoir une discussion concernant une nouvelle (aide) vers la fin 2014 si la Grèce obtenait un excédent budgétaire primaire », c’est-à-dire si elle parvient à gagner un peu plus qu’elle ne dépense pour son fonctionnement courant, en excluant le financement du service de sa dette, et si elle mène les réformes promises, a déclaré le ministre allemand à Athènes, au lendemain d’un nouveau paquet de mesures d’austérité prises par le Parlement grec à la demande de ses bailleurs de fonds internationaux.
Depuis plusieurs semaines, les marchés et le FMI anticipent une nouvelle aide à la Grèce au vu de son taux d’endettement et de ses obligations de remboursement, beaucoup évoquant l’éventualité d’un nouvel effacement de dette, après celui réalisé en 2012 par les banques privées.
Jusqu’à présent, Berlin, peut-être en raison des élections du 22 septembre, n’a pas voulu en entendre parler et critique ceux qui évoquent cette hypothèse. La chancelière, Angela Merkel, préfère encourager la Grèce à la vertu budgétaire, à l’effort et à la réduction de son train de vie, via notamment la réduction de son secteur public.
Wolfgang Schäuble, lors de sa visite à Athènes, a de nouveau exclu cette possibilité. Un nouvel effacement de dette pèserait, il est vrai, cette fois-ci, essentiellement sur les contribuables de la zone euro, et les Allemands au premier chef qui sont les premiers contributeurs au plan d’aide à la Grèce. « La Grèce a fait des progrès significatifs, nous sommes sur un bon chemin », a lancé M. Schäuble qui venait pour la première fois en Grèce depuis le début de la crise de la dette.
M. Schäuble a soigné ses hôtes en se déclarant « très impressionné par ce que la Grèce a déjà réalisé en matière de rééquilibrage budgétaire et de modernisation de l’économie », et en assurant que l’Allemagne était « prête » à investir dans un fonds destiné à soutenir les entreprises du pays.
Devant le ministre grec de l’Économie, Yannis Stournaras, et son collègue du Développement et de la Compétitivité, Costas Hatzidakis, Wolfgang Schäuble a distribué nombre de bons points à la Grèce. « La Grèce est en train de regagner sa compétitivité », s’est réjoui M. Schäuble, rappelant tous les obstacles qu’avait dû franchir l’Allemagne, après la réunification, pour remettre son économie sur pied. « Ce qui nous réunit est plus important que ce qui nous divise », a abondé M. Stournaras. Mais il y a « encore beaucoup à faire », a nuancé M. Schäuble en détaillant les recettes que la Grèce doit selon lui continuer de suivre pour garantir sa sortie du tunnel : poursuivre les privatisations, ouvrir les marchés, moderniser le système fiscal, lutter contre l’évasion fiscale, réformer l’administration.
Le soutien de l’Allemagne aux PME grecques doit se traduire par une participation financière à l’ « institut de la croissance » que le gouvernement grec entend mettre sur pied. Un accord avec M. Schaüble a été signé pour formaliser cette contribution.
Le changement de ton du bouillonnant ministre allemand n’a pas amadoué l’opinion publique grecque qui continue d’exprimer son ressentiment envers l’Allemagne, rendue responsable de la misère sociale du pays. Croix gammées, drapeaux nazis, caricatures des responsables politiques allemands font désormais partie de l’attirail des manifestations contre l’austérité. « Troïka Raus », pouvait-on lire cette semaine sur une banderole brandie par des opposants au plan de réorganisation de la fonction publique, adopté quelques heures avant l’arrivée de M. Schäuble. Hier matin, les une des journaux grecs reflétaient cet état d’esprit. « M. Schäuble, voilà votre travail », affiche Eleftherotipia (gauche) au-essus d’un graphique rappelant les plaies économiques de la Grèce (chômage record, production industrielle en berne). « Schäuble vient avec un cadeau pour la Grèce ... et pour Merkel », explique Ta Nea à ses lecteurs.
Athènes s’est d’ailleurs transformée en camp retranché : les stations de métro du centre-ville ont été fermées pour la journée, la circulation est bloquée sur le passage du cortège, et les manifestations ont été interdites dans un large périmètre comprenant les principales ambassades et le Parlement. Un seul rassemblement est prévu en fin de journée à bonne distance du cœur de la capitale.
Pendant la rencontre entre MM. Schäuble et Samaras, le vieux président grec, Carolos Papoulias, ancien résistant contre les nazis et marié à une Allemande, a même organisé un pied de nez symbolique au protocole en rencontrant le leader de l’opposition de gauche radicale Alexis Tsipras, accompagné du résistant historique, aujourd’hui député de gauche, Manolis Glezos, connu pour avoir retiré le drapeau nazi de l’Acropole en 1941. Ils se sont entretenus des réparations des dommages infligés par les nazis à la Grèce, un sujet qui y est récurrent, dont Berlin ne veut pas entendre parler.
(Source : AFP)
Une nouvelle aide internationale à la Grèce est envisageable à partir de fin 2014 à condition que le pays parvienne à dépenser moins qu’il ne gagne d’ici là et affiche un excédent budgétaire primaire, a déclaré le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, à Athènes hier. « Il pourrait y avoir une discussion concernant une nouvelle (aide) vers la fin 2014 si la Grèce...

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