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Liban - Présidence

Sleiman appelle à une réforme constitutionnelle et au respect de la déclaration de Baabda

Le chef de l’État Michel Sleiman a offert hier soir à Baabda un iftar au cours duquel il a appelé à la formation rapide d’un gouvernement, soulignant son intention de lancer sous peu un débat national afin de « clarifier certaines clauses de la Constitution », en se basant sur son expérience au niveau de l’exercice du pouvoir.

Le chef de l’État, prenant la parole devant ses hôtes hier au cours de l’iftar de Baabda. Photo Dalati et Nohra

L’iftar traditionnel que le président de la République, Michel Sleiman, a offert hier soir au palais de Baabda a fourni l’occasion au chef de l’État, comme tous les milieux s’y attendaient, de réaffirmer ses positions de principe concernant notamment la nécessité de respecter la déclaration de Baabda en vertu de laquelle toutes les factions politiques locales s’étaient engagées à tenir le Liban à l’écart des tensions et des conflits régionaux. L’élément nouveau, et quelque peu inattendu, du discours d’hier soir aura été, à n’en point douter, l’annonce par le chef de l’État de son intention de lancer sous peu « un débat afin de clarifier certaines clauses de la Constitution (...) sur base d’une répartition des responsabilités (...) et non pas d’une lutte pour les prérogatives ». Se prononçant en outre pour l’adoption d’une nouvelle loi électorale moderne et pour la relance du dialogue national, le président Sleiman a appelé à la formation dans les délais les plus brefs d’un nouveau gouvernement « qui bénéficierait de la confiance du Parlement ».

 

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C’est en présence d’une foule de personnalités politiques, diplomatiques et religieuses que l’iftar s’est tenu au palais présidentiel. Étaient notamment présents à la table d’honneur le président Amine Gemayel, le Premier ministre désigné Tammam Salam, le Premier ministre démissionnaire Nagib Mikati, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, l’ancien président de la Chambre, Hussein Husseini, l’ancien vice-Premier ministre Michel Murr, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, le métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audi, le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, le cheikh Akl druze, cheikh Naïm Hassan, et plusieurs autres chefs spirituels. De nombreux députés et ministres étaient également présents à ces agapes.


Le président Sleiman a entamé son discours en rappelant qu’il y a près d’un an, l’accueil réservé au Liban à l’ancien pape Benoît XVI « avait permis de redonner tout son éclat au message du Liban, comme porte-étendard de la liberté et du vivre-ensemble ». « La stabilité, l’esprit d’unité nationale et de concorde qui avaient marqué cette visite avaient mis en évidence notre capacité à prendre conscience de l’intérêt général et à dépasser nos différends et les intérêts privés, si la volonté y est. »

 

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Et d’ajouter : « Les parties prenantes au dialogue national avaient convenu, dans le cadre de la déclaration de Baabda, de tenir le Liban à l’écart de la politique des axes et des conflits, de manière à lui éviter les retombées néfastes des crises régionales et d’empêcher que le Liban soit un point de passage ou un point de départ pour faire passer illégalement des armes et des combattants. Il avait été également convenu de poursuivre la discussion sur la stratégie de défense nationale. Les communiqués des sommets spirituels ainsi que les messages du mois de ramadan ont en outre mis l’accent sur des valeurs nobles et sur un sens national qui devraient caractériser l’attitude de tous les Libanais et leur comportement mutuel. » Le chef de l’État a déploré sur ce plan que « les menaces et les accusations de traîtrise aient prévalu sur le dialogue, ce qui a torpillé les élections législatives (...) et a permis à diverses factions antagonistes de s’impliquer dans les opérations militaires des deux côtés de la frontière » avec la Syrie.

La déclaration de Baabda et le débat constitutionnel
Après avoir appelé toutes les parties à un examen de conscience « objectif » afin de faire la lumière sur « tout ce qui a causé, volontairement ou involontairement, les crises et les dissensions », le chef de l’État a relevé que « la communauté internationale ne cesse de mettre l’accent sur son appui à la déclaration de Baabda, comme l’illustre le communiqué publié il y a quelques jours, à l’unanimité, par le Conseil de sécurité de l’ONU ». « Cette position, a souligné le président Sleiman, illustre le souci de tous les États membres du Conseil de sécurité, y compris ceux qui sont impliqués dans le conflit sur la scène régionale, de préserver la stabilité du Liban. Ce souci serait-il ainsi plus grand que le souci des Libanais eux-mêmes de préserver leur sécurité, leur paix et leurs intérêts ? »


Et de poursuivre : « Tout en insistant, de par ma responsabilité, sur le fait que toutes les parties doivent respecter, dans les faits et non pas seulement en paroles, la déclaration de Baabda, force est de relever que le blocage dans le règlement de cette question ainsi que les tiraillements politiques ne devraient en aucune façon paralyser la vie politique et torpiller l’action des institutions, à un moment où le peuple et les organismes économiques attendent un règlement immédiat aux problèmes économiques et sociaux qui s’accumulent. Ils attendent aussi de suivre de près le plan de l’État visant à régler le problème des réfugiés syriens et à accorder un appui total aux institutions légales, et à leur tête l’armée afin qu’elle puisse remplir son rôle national, notamment pour imposer la sécurité, préserver la paix civile, faire face aux agressions israéliennes et combattre le terrorisme. Nous devons tous mettre l’accent sur notre appui à cette institution et éviter tout ce qui pourrait menacer son unité et sa cohésion. »

 

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Après avoir affirmé que « l’attentat terroriste qui a visé la région de Bir el-Abed la semaine dernière a tiré la sonnette d’alarme et a placé chaque faction devant ses responsabilités », le président Sleiman a ajouté sur un autre plan : « Mon expérience dans l’exercice du pouvoir a mis en évidence un certain nombre de lacunes dans les mécanismes de prise de décision au sujet de questions délicates et sensibles, ce qui a entravé l’action des institutions et des pouvoirs. Cela a également entraîné des crises auxquelles nous n’avons pu trouver des solutions. De ce fait, je lancerai prochainement un débat au sujet d’une proposition portant sur la clarification de certaines clauses de la Constitution, tout en réaffirmant une nouvelle fois que cela se fera sur la base d’une répartition des responsabilités, afin d’assurer la bonne marche des institutions, et non pas sur la base d’un conflit sur les prérogatives. »


Par ailleurs, le chef de l’État a souligné que la priorité dans le contexte présent devrait être accordée à la formation d’un nouveau gouvernement « qui bénéficierait de la confiance du Parlement ». Il a invité à ce propos toutes les parties à faciliter la tâche du Premier ministre désigné et à « éviter de placer trop haut la barre de leurs revendications ». « J’invite toutes les parties à lui accorder une confiance qui remplacerait toute formule garantissant les droits de telle ou telle partie. »


Soulignant que « le vide et la stagnation ne sont nullement dans l’intérêt du pays », le président Sleiman a relevé que « la volonté de réformes a comme point de départ l’élaboration d’une loi électorale permanente et moderne qui refléterait la volonté du peuple, permettrait une reddition des comptes et assurerait une alternance au niveau du pouvoir ».


Le chef de l’État a également mis l’accent sur la nécessité de « réviser la loi sur le Conseil constitutionnel » de manière à régler les problèmes qui ont marqué l’action de cet organisme. En conclusion, il a indiqué qu’il appellera au cours des prochains jours à une relance des réunions du comité de dialogue national « afin de réaffirmer l’engagement à respecter les constantes de la déclaration de Baabda et pour poursuivre la discussion sur une stratégie de défense nationale globale susceptible de protéger et de défendre le Liban sur base de la vision préliminaire que j’ai élaborée à cet égard, parallèlement à la recherche d’issues aux crises actuelles en faisant preuve de sagesse et de modération ».

 

 

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commentaires (4)

ENCORE UNE FOIS DE PLUS IL MET TOUT LE MONDE DANS LE MÊME PANIER. UN DISCOURE DANS LE VENT.

Gebran Eid

16 h 03, le 17 juillet 2013

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Commentaires (4)

  • ENCORE UNE FOIS DE PLUS IL MET TOUT LE MONDE DANS LE MÊME PANIER. UN DISCOURE DANS LE VENT.

    Gebran Eid

    16 h 03, le 17 juillet 2013

  • "Déclaration de Baabda" : Simple Blabla....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 57, le 17 juillet 2013

  • TOUS, SANS EXCEPTION AUCUNE, DOIVENT RESPECTER ET SE CONFORMER À LA DÉCLARATION DE BAABDA.

    SAKR LOUBNAN

    09 h 01, le 17 juillet 2013

  • Il est devenu réellement nécessaire de créer la plus large vague d'opinion publique que ceux qui ne respectent pas la Déclaration de Baabda sont des traîtres complètement à la marge du pays et de la nation. C'est le rôle de la presse et des formateurs d'opinion d'opérer une telle vague d'opinion publique.

    Halim Abou Chacra

    06 h 50, le 17 juillet 2013

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