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Économie - Social

La Grèce au ralenti contre la restructuration de la fonction publique

La Grèce était en grève générale hier, et des milliers de personnes manifestaient dans la rue, à l’appel de syndicats soutenus par nombre d’élus locaux, pour protester contre un plan de restructuration de la fonction publique demandé par les bailleurs de fonds internationaux du pays.
Au moins 16 000 personnes ont manifesté à Athènes et 7 000 à Thessalonique, selon la police, pour dire « non aux licenciements de fonctionnaires » ou appeler à « licencier le gouvernement », selon des banderoles relevées dans le cortège qui a parcouru, sans incident, les rues de la capitale grecque. « Pour nous, ce sont des élèves ; pour eux, ce sont des clients », observait un autre slogan en référence à la saignée subie par l’enseignement professionnel où plusieurs centaines de professeurs vont être mis en disponibilité.
De nombreux services et transports sont restés fermés. Les trains ne circulaient pas en Grèce, pas plus que le métro reliant la capitale à l’aéroport. Les vols à l’arrivée et au départ de l’aéroport Vénizelos étaient perturbés par un arrêt de travail des contrôleurs aériens, très gênant en pleine période touristique.
Le cœur du projet de loi sur la restructuration de la fonction publique, qui doit être voté aujourd’hui pour respecter les exigences des bailleurs de fonds du pays, comprend un plan de départ et de redéploiement touchant une partie des 700 000 salariés du secteur public du pays. Plan qualifié de « pierre tombale » des travailleurs par les deux syndicats unis du public et du privé, Adedy et GSEE.
Pour rester sous perfusion de ses créanciers, le trio UE-BCE-FMI, la Grèce doit d’ici à la fin de l’année supprimer 4 000 emplois publics et imposer des mutations à 12 500 fonctionnaires. L’objectif affiché est une fonction publique moins pesante sur le budget, mais aussi plus adaptée aux besoins et plus efficace.
Après le choc dans l’opinion créé par la fermeture, début juin, sans préavis ni négociations, de l’organisme de radiotélévision publique ERT, considéré comme « une vache sacrée » en Grèce, l’application quasi mathématique d’un schéma de mutation, qui intervient après des années d’embauche clientéliste et de laisser-faire, suscite angoisses et incertitudes. « Je ne pense pas que le gouvernement sache lui-même ce qu’il veut en faisant cela. Ils ont essayé avec nous, pour voir comment le monde allait réagir (...) », commentait dans la manifestation Loanna Kavalierou, licenciée de ERT.
Le texte présenté au Parlement pose le cadre de la réorganisation de la fonction publique : d’ici à fin juillet, 4 200 employés doivent entrer dans une « réserve » de mobilité, pour huit mois, durant lesquels ils toucheront 75 % de leur salaire. S’ils refusent d’être mutés dans une autre administration, ils seront licenciés. Les premiers concernés par ce redéploiement sont des employés de l’Éducation nationale, des municipalités comme les gardiens d’école, et les quelque 3 500 policiers municipaux du pays voués à être intégrés au corps de la police nationale. Ces derniers se font entendre quasi quotidiennement depuis une semaine au rythme de défilés de motos dans les rues d’Athènes, toutes sirènes hurlantes.
Du vote de la loi qui comprend une centaine d’articles dépend le versement rapide d’une partie de la prochaine tranche d’aide internationale au pays, à savoir 4 milliards d’euros provenant du fonds de soutien de la zone euro et des banques centrales européennes. Au total, la tranche d’aide, acceptée le 8 juillet par la zone euro et le FMI après examen des comptes du pays, s’élève à 6,8 milliards d’euros. Le solde, divisé en trois paquets, doit être versé en octobre par la zone euro (500 millions provenant du fonds de soutien et 500 millions des banques centrales) et fin juillet par le FMI (1,8 milliard).
« On oublie de mentionner que, pour chaque départ, un chômeur sera employé, a déclaré le Premier ministre Antonis Samaras dans la presse ce week-end. Au total, en deux ans, 15 000 fonctionnaires sur 700 000 partiront, ce qui fait seulement deux pour cent. »
En dépit de la faible majorité dont dispose le gouvernement de coalition socialiste-droite au Parlement, l’issue positive du vote laisse peu de place au suspense.

(Source : AFP)
La Grèce était en grève générale hier, et des milliers de personnes manifestaient dans la rue, à l’appel de syndicats soutenus par nombre d’élus locaux, pour protester contre un plan de restructuration de la fonction publique demandé par les bailleurs de fonds internationaux du pays.Au moins 16 000 personnes ont manifesté à Athènes et 7 000 à Thessalonique, selon la police, pour...

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