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À La Une - syrie

L’ASL s’en va-t-en guerre contre el-Qaëda

Quinze morts dans des bombardements à Damas.

Reuters/Yazan Homsy

Un nouveau front s’ouvre en Syrie après le meurtre par des islamistes liés à el-Qaëda d’un chef de l’Armée syrienne libre (ASL), composante de l’opposition soutenue par l’Occident, ce que celle-ci considère comme une déclaration de guerre. Kamal Hamami, plus connu sous son nom de guerre Abou Bassir el-Ladkani, a été tué jeudi dans le grand port syrien de Lattaquié par des islamistes du groupe de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL). Il était l’une des personnalités les plus en vue du Conseil militaire suprême de l’ASL. « Nous allons les balayer », a déclaré un commandant de l’ASL ayant requis l’anonymat. « Nous n’allons pas les laisser s’en sortir comme cela, vu qu’ils veulent nous prendre pour cibles. » D’après ce commandant, les militants liés à el-Qaëda ont affirmé qu’il n’y avait « pas de place » pour l’ASL dans la région où Kamal Hamami a été tué, dans le nord de la Syrie, près de la frontière avec la Turquie.

 

(EclairageLa situation en Égypte renforce les islamistes radicaux en Syrie)

 

D’autres responsables de l’opposition ont précisé que Kamal Hamami, qui participait à une réunion avec des activistes de l’EIIL lorsque ceux-ci l’ont tué, avait disputé aux islamistes la maîtrise d’un poste de contrôle à Lattaquié.
Louay Mokdad, porte-parole du Conseil militaire suprême de l’ASL, a déclaré qu’Abou Ayman el-Baghdadi, chef de file de l’État islamique en Irak, avait lui-même abattu Kamal Hamami et son frère à un barrage routier. Il a ajouté qu’un combattant qui voyageait avec eux avait été libéré pour transmettre le message, selon lequel l’État islamique considérait désormais l’ASL comme « hérétique » et que le Conseil militaire suprême était maintenant la cible d’el-Qaëda. « Si ces gens sont venus pour défendre la révolution syrienne et ne pas aider le régime d’Assad, alors ils doivent remettre les meurtriers », a déclaré Louay Mokdad, ajoutant que les corps des deux hommes étaient toujours aux mains des partisans d’el-Qaëda.

 

(Reportage: À Damas, la guerre a ressuscité la vie de quartier)


L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) fait aussi état de heurts de plus en plus fréquents depuis plusieurs semaines entre l’ASL à l’EIIL. « Vendredi dernier, l’État islamique a tué un rebelle de l’ASL dans la province d’Idleb et l’a décapité, a dit Rami Abdel Rahman, qui dirige l’OSDH. Des attaques ont eu lieu dans de nombreuses provinces. »

 « Zones libérées »
Les groupes islamistes radicaux, parfois liés à el-Qaëda, gagnent en influence au sein de l’insurrection syrienne et l’EIIL cherche depuis plusieurs mois à imposer son autorité sur les zones tenues par l’opposition dans le nord de la Syrie. Parmi les groupes islamistes, les unités combattantes de l’EIIL ont pris le dessus sur le Front al-Nosra, plus local, et grâce à l’aide de riches particuliers des pays du Golfe, ont commencé à imposer dans les « zones libérées » les règles les plus strictes de la loi musulmane. L’ASL tente d’établir un réseau logistique et de renforcer sa présence dans toute la Syrie, alors que les États-Unis réfléchissent à livrer des armes aux rebelles. Regroupement de brigades vaguement affiliées les unes aux autres, l’ASL est cependant accusée par la population de se livrer à des pillages et n’a jusqu’à présent pas été capable de faire front commun pour évincer les unités radicales.

 

(Lire aussi : Ala’, jeune Syrienne : « J’ai vu des choses horribles »)


Par ailleurs, quinze personnes ont été tuées hier par des bombardements à Damas, au troisième jour de la fête du Ramadan, a affirmé l’OSDH. « Six personnes ont été tuées par trois obus tombés rue de Bagdad, dans le centre de la ville », vraisemblablement tirés par les rebelles, tandis qu’un « bombardement massif » mené par les forces du régime a fait 9 morts à Qaboun, dans le nord-est de la capitale, a affirmé l’OSDH. Ces bombardements ont également fait un grand nombre de blessés, a ajouté l’OSDH, sans donner de chiffre précis.
Plus au nord, trois militaires, quatre rebelles et quatre civils ont été tués dans le village alaouite de Qoumairy, dans la province de Homs, lors d’une attaque menée par des rebelles, selon l’OSDH. Et dans le sud, un attentat à l’explosif a détruit la banque du sang de l’hôpital général de Deraa, tenu par les forces gouvernementales.

 

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