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Liban

Vigilance dans la banlieue sud ; le Hezb pressé de se retirer de Syrie

Au lendemain de l’explosion qui a ciblé la banlieue sud, à Bir el-Abed, les analystes s’accordent à dire que le message envoyé au Hezbollah par l’intermédiaire de cet attentat est clair. Il recèle l’idée que la bataille est désormais transposée en plein cœur des quartiers populaires chiites, touchant ainsi la profondeur stratégique, sécuritaire et populaire du parti de Dieu.
Alors qu’il persiste à démentir les informations véhiculées par les médias sur la mort de quelques-uns de ses militants, le commandement du Hezbollah reconnaît toutefois la gravité de ce qui s’est passé, rapporte l’analyste Kassem Kassir dans un article publié par le site Now Lebanon.
Sur place, le parti de Dieu s’est empressé de prendre les mesures nécessaires dans toutes les régions où il se trouve afin de prévenir une réédition du crime, en dépit de la difficulté de la tâche et de l’impossibilité d’imposer un contrôle sécuritaire couvrant toutes les localités qui seraient potentiellement ciblées, encore moins de faire face au fléau des voitures piégées.
Certes, le commandement du parti n’a adressé, à ce jour, aucune accusation directe sur les éventuels commanditaires ni publié un communiqué à ce propos, sachant que certains députés du parti ont évoqué un rôle américain et israélien, alors que les médias qui lui sont affiliés et les milieux populaires proches ont pointé du doigt la campagne confessionnelle et communautaire orchestrée contre le Hezbollah sur les plans local et international.
Les sources du Hezbollah ont par ailleurs indiqué que dans la banlieue sud un état d’extrême prudence prévaut depuis l’attentat, le parti chiite et la population étant désormais mobilisés pour prévenir toute nouvelle attaque. Les sources indiquent à ce propos que dès qu’une voiture s’aventure à se garer dans la localité, les gens sont pris de panique et commencent sur-le-champ à se renseigner sur son propriétaire. Des membres du Hezbollah en tenue civile sont postés pour surveiller tout mouvement suspect dans la région et se déploient en grand nombre au moment de l’iftar. Le problème, précise la source, est qu’un grand nombre de voitures qui circulent dans la banlieue sud ne portent pas de plaques d’immatriculation, ce qui complique encore plus la tâche de reconnaissance du propriétaire.
De son côté, le vice-secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, a affirmé que le parti « s’attendait à une attaque de ce genre, étant donné que nous sommes visés, surtout que la banlieue sud est une région ouverte à tout le monde et n’importe qui peut y accéder ».
Dans un entretien accordé à Sawt el-Nour, le responsable chiite a indiqué que le parti patiente et attend le résultat de l’enquête. Cheikh Kassem a toutefois indiqué que des doigts accusateurs sont pointés en direction de « ceux qui appellent à la discorde, ceux qui soutiennent le projet israélien ainsi que les campagnes de provocation ciblant, nuit et jour, le projet de la Résistance ».
Selon Naïm Kassem, certaines parties œuvrent en vue de la discorde afin de semer la confusion dans les rangs de la Résistance et de ceux qui la soutiennent.
« Le Hezbollah ne se laissera pas entraîner dans la zizanie et fera tout ce qui est possible en prenant les mesures requises permettant de faire échec à ces actions », a-t-il dit.
Le numéro deux du Hezbollah a relevé le silence dont a fait preuve le monde arabe et plus précisément les pays du Golfe après l’explosion, préférant laisser à l’opinion populaire le soin d’en juger.

L’avis des Kataëb et du PNL
Dans la foulée des réactions, celle de l’ancien ministre phalangiste, Sélim Sayegh, qui, commentant l’explosion de Bir el-Abed, désavoue la participation du Hezbollah à la bataille de Qousseir, « qualifiée alors d’opération préventive pour empêcher les mouvements takfiri d’entrer au Liban ».
M. Sayegh a estimé que le Hezbollah n’a pas encore atteint un point de non-retour dans sa participation à la guerre en Syrie, appelant les combattants du parti chiite à réintégrer le Liban et à abandonner la bataille en Syrie qui, selon lui, « n’aboutit à aucun objectif stratégique ».
« L’ingérence dans les affrontements en Syrie est inacceptable. Les parties (libanaises) doivent par conséquent se retrouver autour de la table de dialogue sur la gestion de la catastrophe nationale engendrée par les conséquences de la crise syrienne, à leur tête, le dossier des réfugiés syriens », a préconisé l’ancien ministre.
Le PNL a exhorté à son tour le Hezbollah à mettre fin à ses agissements en Syrie et à se conformer à la déclaration de Baabda afin d’épargner au Liban les crises régionales.
Dans un communiqué, le parti a estimé que l’attentat qui a visé la banlieue sud a prouvé que « personne ne peut se substituer à l’État et à ses institutions », soulignant la nécessité de confier le monopole des armes aux forces légales.
Dans un entretien à la presse, le chef du PNL, Dory Chamoun, a affirmé que le Hezbollah « récolte ce qu’il sème en Syrie ». Selon lui, l’explosion de Bir el-Abed était prévisible. « On devait s’y attendre soit de la part de l’opposition syrienne, du fait de la participation du parti chiite aux combats aux côtés du régime syrien, soit sous forme de réaction sunnite contre les chiites, une éventuelle conséquence de la participation du Hezbollah aux combats à Abra. »
À ce sujet, la députée Bahia Hariri, qui recevait les familles sinistrées de la localité où se sont déroulés les combats entre les combattants de Assir et l’armée, a affirmé : « Nous ne voulons surtout pas que le malheur qui a frappé la ville de Abra se réitère dans n’importe quelle autre localité libanaise. »
Au lendemain de l’explosion qui a ciblé la banlieue sud, à Bir el-Abed, les analystes s’accordent à dire que le message envoyé au Hezbollah par l’intermédiaire de cet attentat est clair. Il recèle l’idée que la bataille est désormais transposée en plein cœur des quartiers populaires chiites, touchant ainsi la profondeur stratégique, sécuritaire et populaire du parti de...

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