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Moyen Orient et Monde - Égypte

Après la chute de Morsi, l’Arabie saoudite in, le Qatar out

Les 12 milliards de dollars promis à l’Égypte par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU) et le Koweït peu après le renversement de Mohammad Morsi par l’armée illustrent la satisfaction des pays du Golfe, à l’exception notable du Qatar, après ce coup d’arrêt infligé à l’islam politique. Les monarchies du Golfe ont craint que les Frères musulmans, après avoir propulsé l’un des leurs à la tête de l’Égypte, ne profitent de cette assise pour exporter la contestation politique et sociale. Seul le Qatar, qui a tenté de remettre en cause la prééminence traditionnelle de l’Arabie saoudite dans les affaires de la région, a vu dans les Frères musulmans un moyen de répandre son influence au Proche-Orient, fournissant ainsi une aide de sept milliards de dollars à l’Égypte durant l’année de présidence de Mohammad Morsi.

L’armée égyptienne et l’Arabie
La plupart des pays du Golfe, sunnites, n’ont eu aucun scrupule à soutenir la rébellion contre Mouammar Kadhafi en Libye et celle, toujours en cours, contre Bachar el-Assad. S’il leur semble prématuré de juger la réaction du Qatar aux événements en Égypte, des personnalités proches du pouvoir à Doha pensent que le nouvel émir va probablement réexaminer le soutien de son pays aux Frères musulmans et réduire son exposition diplomatique. « Leur intervention a été interprétée comme un soutien exagérément automatique au gouvernement (Morsi) sans prendre suffisamment en compte la volonté du peuple. La façon dont les choses ont été gérées leur cause quelques problèmes et ils le reconnaissent », selon une source à Doha.
Pour l’Arabie saoudite, la chute des Frères musulmans est d’autant moins problématique que l’armée égyptienne a tissé des liens étroits avec les pays du Golfe du temps de Hosni Moubarak. Le chef d’état-major égyptien, le général Abdel Fattah al-Sissi, a occupé un poste d’attaché militaire à Riyad. « Le problème avec les Frères est que leur idéologie est sans frontière », juge Abdoullah al-Askar, président de la commission des Affaires étrangères du Conseil de la choura, organe désigné par le roi Abdallah pour conseiller le gouvernement saoudien. Comme les Frères, la plupart des pays du Golfe prônent une interprétation rigoriste des principes de l’islam. La différence réside dans l’engagement politique de la confrérie là où les religieux du Golfe soutiennent généralement les régimes en place et sont hostiles à tout changement radical. À Doha, la question est désormais de savoir dans quelle mesure le nouvel émir, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, va réviser l’alliance de circonstance nouée avec la confrérie, qui a irrité l’Arabie saoudite et les EAU. Selon la source à Doha, « les Qataris assurent leurs arrières pour le moment. Ils sont prêts à discuter avec quiconque. Personne ne sait comment les choses vont tourner. Pour le moment, le mieux pour le Qatar, c’est de ne pas bouger ». 

 

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