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À La Une - Festival

Lana Del Rey en chair et en os à Byblos

Lana Del Rey, chanteuse YouTube par excellence, image virtuelle devenue réalité le temps d’un concert « byblosien », à la fois décevant et intrigant, dans un flot de chansons neurasthéniques.

Tatouée et souriante au milieu de ses fans.

Ils l’ont attendue au pied du balcon de l’hôtel « jbeiliote » où elle prenait son café en compagnie de son amoureux rockeur Barrie-James O’Neill. Puis elle est descendue les rencontrer, signer des autographes, poser avec ces jeunes épris de leur idole à la belle plastique. Les photos ont alors commencé à pleuvoir sur Twitter et Instagram. Dans l’une d’elles, Lana Del Rey embrasse un jeunot tout en émoi. Dans une autre, la chanteuse US sirote son drink en short et chemise blanche nouée à la taille. Une autre encore la montre en virée shopping de blouses folkloriques dans les vieux souks de Jbeil.


Ils l’ont attendue aussi près de quatre heures avant le début de son concert dans le cadre du Festival international de Byblos, pour occuper des places de choix dans la section « standing ». À 9h30 pile, à l’heure annoncée du début du spectacle, apparaissent trois musiciens et un nom qui s’inscrit en lumière sur l’écran : The Wanton Bishops. Le groupe libanais de blues et de garage rock revival avait joué en première partie des Gun’s and Roses en mars dernier au Forum de Beyrouth. À part quelques problèmes de sonorisation, leur petit interlude a plu, bien qu’on leur ait demandé de laisser de côté les riffs lourds de la basse.


La princesse de glace n’apparaît qu’une heure plus tard. Dans une robe blanche « marilynesque », un diadème diamanté sur le front et une longue chevelure noire qu’elle ne cesse de lisser de ses mains tatouées.
Du haut de ses 26 ans, elle fascine depuis deux ans maintenant la planète Web. Et la génération qui en est issue. Depuis son premier succès YouTube, Video Games, il y a deux ans de cela, elle s’est concoctée une image mixed media, entre vintage et mysticisme, entre une « Gangsta Nancy Sinatra » (comme elle se surnomme) et héroïne de David Lynch, fourbie d’un passé (composé de toutes pièces, disent les mauvaises langues) de droguée devenue clean, d’artiste ayant ramé dans les caravanes avant de connaître son rêve américain. À l’arrière-plan, un écran vidéo projette des images de ses clips. On y verra, pêle-mêle, du feu, un ciel, une bannière étoilée, des symboles mystiques, des jeux de lumière scintillants et... Lana sous toutes les coutures.


L’égérie H&M, la glamoureuse des vidéoclips est apparue sur scène en « girl next door », une jeune fille de l’Amérique profonde, gentille, souriante, répétant inlassablement l’adjectif « amazing ». Maladroite ou timide, elle n’est assurément pas une pile électrique. Sa voix emprunte de fragilité montait en puissance parfois, et elle a ainsi pu donner de belles interprétations de Born to Die et Young and Beautiful.


À Byblos, Lana Del Rey aura quand même réalisé une première : à peine son premier titre entamé, elle descend dans la fosse pour signer des autographes. Et cela dure pendant sept bonnes minutes. À soustraire d’un concert qui aura duré en tout et pour tout une heure pile. Généreuse avec son public, certes. Pour le calmer aussi sans doute, car avec les hurlements et les cris qui ont jailli dès son apparition, les rangées à l’arrière n’entendaient plus rien.
Elle fait ce qui lui chante, Lana Del Rey. Avec une certaine indolence, une nonchalance bien millimétrée (qui n’est pas pour déplaire à la partie «très jeune» de son public), elle prend une cigarette, tire quelques bouffées, puis poursuit sa chanson. Elle s’agenouille et sirote sa boisson.


Deux ou trois titres plus tard, toujours dans la même veine neurasthénique et dépressive, elle termine son concert en queue de poisson. Une fois National Anthem achevé, elle se retire. Le public a commencé à se retirer (honte à lui de se précipiter ainsi vers la sortie alors que l’artiste, qui qu’il soit, est encore sur scène) dès qu’elle a annoncé le titre de sa dernière chanson.


Les mauvaises langues se délient alors : « Y’ a pas de surprise, elle est connue pour ses piètres performances en live », « Même certains de ses tatouages sont faux », « Elle est tellement refaite qu’elle pourrait bien être une poupée libanaise ». Mais il y a aussi ces jeunes, cette génération YouTube, pour qui l’apparition en chair et en os de la princesse de glace constitue un rêve virtuel devenu réalité.

 


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