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À La Une - Syrie

Assad : "Quand un dirigeant ne résout pas une série d'erreurs, il doit rendre des comptes"...

Un membre du commandement de l'ASL assassiné par al-Nosra?

Des rebelles syriens prennent une pause à l'intérieur d'une maison, le 10 juillet 2013, à Deir ez-Zor. REUTERS/Khalil Ashawi

Les dirigeants du Baas écartés lundi du parti au pouvoir avaient commis des erreurs, a affirmé le président syrien Bachar el-Assad dans un entretien avec l'organe de son parti publié jeudi.

Le Baas avait annoncé sur son site lundi que "les membres du commandement national ont été renouvelés", donnant les noms des 16 membres de la nouvelle direction, dont Bachar el-Assad qui reste secrétaire général.

 

"Quand un dirigeant ne résout pas une série d'erreurs, il doit rendre des comptes", a dit le président syrien au journal. "C'est ça le véritable rôle du comité central (du parti Baas), qui est censé demander régulièrement des comptes aux dirigeants. Cela n'est pas arrivé ces dernières années", a-t-il affirmé. Le comité central doit "surveiller le travail de la direction, l'évaluer et demander des comptes aux dirigeants", a jugé le chef de l'Etat.

 

Parmi les dirigeants écartés du parti, figure notamment le vétéran Farouk el-Chareh, hostile à l'égard de la politique du président Assad.

 

(Portrait : Farouk el-Chareh, seul dirigeant syrien partisan d'un compromis)


 

Le Baas, au pouvoir en Syrie depuis le 8 mars 1963, n'est plus officiellement depuis 2012 le parti qui "dirige la société", mais il reste de fait la formation la plus influente du pays.

 

Il s'agit du premier renouvellement de sa direction depuis 2005. A l'époque, la plupart des vétérans avait quitté le commandement, qui comptait 14 membres. "Ce coup de balai s'explique par les nombreuses critiques venues de la base du parti Baas sur les mauvais résultats de la direction avant et durant" le conflit, estime Bassam Abou Abdallah, directeur du Centre de Damas pour les études stratégiques. "Elle avait de mauvais résultats et un discours trop rigide. Ce changement complet montre le niveau de mécontentement", avait-il ajouté.

 

 

"Equilibre de la terreur"

Sur le terrain, à l'occasion du début du ramadan, la Coalition de l'opposition a appelé la communauté internationale à faire pression sur le président Assad afin qu'il accepte une trêve à Homs, ville dévastée dans le centre de la Syrie, "pour faire cesser l'effusion de sang syrien pendant le mois sacré" de jeûne musulman. Les troupes loyalistes ont progressé dans le quartier rebelle de Bab Hod à Homs, au 13e jour de leur offensive massive contre les quartiers tenus par les insurgés, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

"Pas une minute ne passe sans qu'on entende une roquette ou des bombes qui s'abattent sur les quartiers (rebelles) assiégés, notamment Khaldiyé et Bab Hod", affirme à l'AFP Yazan, un militant basé à Homs. "Même avant le ramadan, on était réduit à un repas par jour", affirme le militant qui s'exprimait via Skype.

 

Parallèlement, l'influent cheikh syrien Anas al-Ayrout, devenu un important commandant rebelle, a appelé mercredi les insurgés à concentrer leurs efforts sur les régions côtières alaouites, bastion du régime, pour créer un "équilibre de la terreur" et faire basculer le conflit. "Nous devons nous concentrer sur leurs bastions, sur leurs lieux d'habitation et sur leurs infrastructures. Si (les alaouites) continuent à vivre comme ils le font dans la paix et la sécurité tout en étant dévoués au régime, ils ne seront pas touchés. Ils ne penseront pas à abandonner leur soutien à Assad", a déclaré le dignitaire religieux.

Anas al-Ayrout a été à la pointe des manifestations contre le régime dans la ville côtière de Banias avant de constituer l'une des brigades rebelles les plus puissantes.

 

Jeudi soir, la chaîne al-Arabiya a par ailleurs rapporté qu'un membre du commandement de l’Armée syrienne libre (ASL), principale organisation de l'opposition armée, aurait été assassiné par le Front al-Nosra, un groupe jihadiste qui a prêté allégeance au chef d'el-Qaëda.

 

 

Armes chimiques

Sur le dossier des armes chimiques, la Russie a accusé jeudi les Occidentaux de propager des accusations peu crédibles et des "scénarios bizarres" à propos de l'utilisation d'armes chimiques en Syrie.

"Nos collègues occidentaux essaient de produire le maximum d'accusations (contre Damas) avec le minimum de crédibilité afin, semble-t-il, de créer le maximum de problèmes", a déclaré l'ambassadeur russe auprès de l'ONU Vitali Tchourkine. 

 

Il a en outre réaffirmé devant la presse que Moscou avait la preuve d'une utilisation de gaz sarin par l'opposition armée en mars à Khan al-Assal, près d'Alep (nord).

La Maison Blanche a immédiatement rejeté cette thèse, affirmant "n'avoir encore vu aucune preuve qui appuie cette affirmation".

La principale formation de la rébellion armée syrienne a également rejeté ces accusations. "Les informations de la Russie sur l'utilisation par les révolutionnaires de gaz sarin sont fausses et montées de toute pièce", a affirmé à l'AFP le coordinateur politique et médiatique de l'ASL, Louay Moqdad, qui a accusé les forces du régime d'avoir utilisé des armes interdites et "pris pour cible au moins 15 endroits en Syrie".

 

(Repère : Armes chimiques en Syrie : un état des lieux)

 

Le régime insiste pour que les enquêteurs onusiens se concentrent sur l'incident de Khan al-Assal, attribué par Damas à l'opposition. Selon l'ONU, Damas refuse que les enquêteurs se penchent aussi sur des accusations similaires portées contre l'armée syrienne par Londres et Paris concernant des incidents à Khan al-Assal ainsi qu'à Homs (centre), le 23 décembre 2012.

 

Dans ce contexte, l'ONU a accepté l'invitation adressée par le gouvernement syrien à deux de ses hauts responsables à venir à Damas pour des discussions sur l'utilisation présumée de telles armes dans le conflit, a indiqué mercredi son porte-parole Martin Nesirky. L'invitation était adressée à Ake Sellstrom, un scientifique suédois nommé en mars par les Nations unies pour diriger une mission d'enquête sur les armes chimiques en Syrie, et à Angela Kane, la haute représentante de l'ONU pour le désarmement. A Damas, le Dr Sellstrom et Mme Kane vont "terminer les consultations sur les modalités de coopération requises" pour une éventuelle mission sur place des enquêteurs de l'ONU, a précisé le porte-parole, qui n’a toutefois pas donné de date pour cette visite.

 

 

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Les dirigeants du Baas écartés lundi du parti au pouvoir avaient commis des erreurs, a affirmé le président syrien Bachar el-Assad dans un entretien avec l'organe de son parti publié jeudi.
Le Baas avait annoncé sur son site lundi que "les membres du commandement national ont été renouvelés", donnant les noms des 16 membres de la nouvelle direction, dont Bachar el-Assad qui reste...

commentaires (9)

Tordant ! Vous ne trouvez pas qu'il parle comme le petit suiviste ?

Robert Malek

13 h 05, le 12 juillet 2013

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Commentaires (9)

  • Tordant ! Vous ne trouvez pas qu'il parle comme le petit suiviste ?

    Robert Malek

    13 h 05, le 12 juillet 2013

  • Ça y est ! Il a fini par piger pour enfin bientôt Cavaler.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 07, le 12 juillet 2013

  • IL SE DÉPEINT ET S'ACCUSE...

    SAKR LOUBNAN

    10 h 20, le 12 juillet 2013

  • Après 42 ans de dictature criminogène de la dynastie des Assad ...l'erreur fatale ...c'est de persévéré dans la destruction de la Syrie...

    M.V.

    16 h 59, le 11 juillet 2013

  • Assad a accompli son programme fixé : 100.000 morts, près 800.000 blessés, plus de 80.000 syriens entre hommes et femmes dans les geôles et sous la torture, 4 millions de réfgugiés dans les pays voisins, 5 millions de déplacés à l'intérieur, 70% des villes et villages détruits, et ça continue à un bon rythme. C'est pour cela que le parti fascite ne lui demande pas des comptes, mais lui dit "Bravo" !

    Halim Abou Chacra

    16 h 34, le 11 juillet 2013

  • Pauvre peuple syrien ayant un dirigeant pareil. Carlos Achkar

    carlos achkar

    16 h 26, le 11 juillet 2013

  • Intéressante cette depêche anti-jihadistes de tous polis de 14h44...enfin les syriens libres se réveillent...enfin, ils rejettent ces malades mentaux et ces assassins sans foi ni loi...mais ils sont pieds et poings liés, pris qu'ils sont entre les troupes de Bachar d'une part, et les assassins de l'autre...c'est le moment où jamais pour le chef syrien de proclamer une vraie et totale amnistie, en paroles comme en actes, pour les vrais syriens révoltés. D'entamer de vraies négociations entre syriens, et entre syriens seuls, et d'en finir avec cette horrible guerre civile et étrangère...saura-t-il être assez grand pour le faire? l'homme ne nous a pas habitué à cette grandeur...mais il a déjà loupé le coche une fois...peut-être ne le loupera-t-il pas une deuxième? Allez syriens, arrêtez tout çà, et,unis,éliminez les fous qui sont installés chez vous,sans aucune pitié...

    GEDEON Christian

    16 h 22, le 11 juillet 2013

  • Bravo M. Assad. Fort heureusement, vous ne faites vous-même jamais d'erreurs. Sinon, il faudrait que vous rendiez des comptes.

    Jack Hakim

    15 h 38, le 11 juillet 2013

  • Avec ce fluent cheikh qui appelle les rebelles à se concentrer sur les zones alaouites, la Syrie se dirige de plus en plus vers la division du pays en cantons . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    15 h 37, le 11 juillet 2013

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