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À La Une - Revue de presse

Attentat de Bir el-Abed : la crainte d'une discorde à son paroxysme

Le Hezbollah confronté au défi le plus grave depuis qu'il s'est engagé directement dans le conflit syrien au côté des forces

du régime.

Au lendemain de l'attentat de Bir el-Abed, un fief du Hezbollah dans la banlieue-sud de Beyrouth, la presse libanaise est unanime : quelles que soient ses motivations et quels qu'en soient les commanditaires, le but de cette attaque criminelle, qui a fait une cinquantaine de blessés, est de semer la discorde au Liban et de rapprocher le pays du Cèdre du piège d'une nouvelle guerre civile. 

 

L'explosion de mardi intervient en effet sur fond de crise syrienne, à un moment d'extrême tension communautaire au Liban qui a atteint son paroxysme avec l'engagement direct du Hezbollah dans le conflit syrien aux côtés des forces du régime. Une implication qui a valu au parti chiite des menaces de représailles de la part de la rébellion syrienne.

 

L'attentat de Bir el-Abed a porté la peur d'une discorde généralisée à son plus haut niveau, note as-Safir. Selon le quotidien pro-Hezbollah, les commanditaires de l'attaque, "dont il est prématuré de trancher sur l'identité", ont trouvé dans les discours confessionnels et incendiaires des différents protagonistes ainsi que dans le vide institutionnel un climat idéal pour menacer la sécurité du Liban et envoyer un message au Hezbollah.

 

Une brèche sécuritaire s'est ouverte dans une région contrôlée par le parti chiite, malgré toutes ses mesures préventives, relève, de son côté, an-Nahar. Selon le quotidien pro-14 Mars, même si l'attentat de Bir el-Abed n'a pas fait de tués, une sérieuse inquiétude commence à prévaloir dans les milieux politiques et sécuritaires : l'attaque de mardi pourrait être le premier épisode d'un long feuilleton d'incidents sécuritaires.

 

Dans ce contexte de fortes divisions et de graves dysfonctionnements sur la scène libanaise, certains ont choisi d'évoquer une éventuelle implication israélienne dans l'attentat.

 

Pour al-Akhbar par exemple, l’État hébreu est le premier sur le banc des accusés. Selon le quotidien pro-Hezbollah, l'attentat de Bir el-Abed n'est pas vraiment une surprise. "La logique des choses et les données politiques et sécuritaires poussent à la conclusion qu'une partie, pas totalement inconnue, a lancé les préparatifs pour une série d'attentats au Liban", écrit l'éditorialiste Ibrahim al-Amine. Selon lui, les régions sous le contrôle politique, populaire et militaire du Hezbollah seront dans la ligne de mire de cette "partie".

 

Mardi, le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a affirmé qu'Israël n'était pas impliqué dans l'attentat de Bir el-Abed et qu'il s'agissait "d'une lutte entre chiites et sunnites".

 

(Diaporama : Les images du drame ici)

 

L'éditorialiste assure que le parti chiite, mais aussi tous les autres protagonistes libanais, étaient préparés à l'éventualité qu'un attentat, comme celui qui a visé Bir el-Abed, pourrait avoir lieu. "Certains ne s'y opposaient même pas, croyant qu'une +punition générale freinerait le Hezbollah à l'intérieur et à l'extérieur+", assure M. el-Amine. Depuis qu'il a affiché sa position vis-à-vis de la crise syrienne, le parti chiite savait qu'il allait en payer le prix et que des parties arabes, internationales et mêmes libanaises soutiendraient activement de tels actes de violences, Israël en premier chef. L'éditorialiste évoque dans ce contexte "la campagne menée dernièrement par le 14 Mars contre le parti chiite et ses armes décrites comme dirigées vers l'intérieur". Selon lui, cette tension communautaire a favorisé le retour à la violence.

 

A l'autre bout du spectre politique, le quotidien du Futur (de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, fervent opposant au régime syrien) pointe, lui aussi, Israël du doigt, avant d'appeler à une distanciation du Liban des crises régionales, et surtout de la crise syrienne.

 

(Chronologie : Les répercussions du conflit syrien sur le Liban)

 

"L'appel de Saad Hariri au retour au consensus national sur une distanciation du Liban des crises régionales est la meilleure réponse à la discorde, véritable but recherché par Israël qui profite des divergences inter-libanaises", peut-on lire dans le quotidien. "Il est temps que les responsables politiques se distancient des crises régionales et respectent la déclaration de Baabda afin de préserver la sécurité du Liban et de son peuple", poursuit néanmoins le Futur dans un message non voilé à l'adresse du Hezbollah.

 


Reportage 

« Il y avait du feu et de la fumée... mais nous sommes habitués à cela »


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