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À La Une - Portrait

Farouk el-Chareh, seul dirigeant syrien partisan d'un compromis

Photo d'archives du vice-président syrien Farouk el-Chareh. Louai Beshara/AFP

Le vice-président syrien Farouk el-Chareh, écarté de la direction du parti Baas, était le seul dirigeant à s'opposer ouvertement à Bachar el-Assad et à préconiser une issue politique à la crise qui déchire le pays depuis 2011.

C'est le président syrien qui a nommé M. Chareh en 2000 membre du commandement national de ce parti dominant la vie politique du pays depuis 1963, et c'est lui aussi qui l'a écarté lundi avec toute la direction du Baas.

Dans un entretien au quotidien libanais al-Akhbar en décembre 2012, le vice-président avait sonné la charge contre le chef de l'État, estimant qu'Assad "ne cache pas sa volonté d'aboutir militairement".
Pourtant, estimait-il, "aucune rébellion ne peut mettre un terme à la bataille militairement. Tout comme les opérations des forces de sécurité et des unités de l'armée ne mettront pas un terme à la bataille" non plus.

Évoqué tour à tour par la Ligue arabe, les Nations unies et la Turquie pour remplacer le président Assad, de confession alaouite (une branche du chiisme), en cas de transition négociée, Farouk el-Chareh, qui est sunnite, avait appelé de ses voeux un accord "historique" entre les parties.
Dans cet entretien, il révélait: "Assad détient tous les pouvoirs du pays (...) Mais il y a des opinions et des points de vues différents dans le commandement syrien. Cependant, ce n'est pas arrivé au point où on peut parler de courants ou de dissensions profondes".

Le vice-président avait proposé dès le début de la crise, en mars 2011, de servir de médiateur, déchiré entre sa loyauté envers le régime et son attachement à sa région natale Deraa (sud), berceau de la contestation.

Âgé de 74 ans, il a été pendant 22 ans chef de la diplomatie syrienne avant de devenir vice-président en 2006. Il avait la réputation d'être partisan d'une politique dure à l'égard du Liban et était considéré comme un négociateur déterminé.
M. Chareh avait la confiance du père du chef de l'État actuel, le général Hafez el-Assad, qui l'avait notamment chargé du suivi des négociations avec Israël, lancées secrètement en 1991.

Elégant et parfaitement anglophone, M. Chareh, né en 1938 dans le village de Mhardé dans le gouvernorat de Deraa (100 km au sud de Damas), a obtenu en 1963 une licence de littérature anglaise à l'Université de Damas.
Nommé directeur du bureau de la compagnie aérienne Syrian Airlines en Grande-Bretagne (1963 à 1976), il profite de ce séjour pour obtenir en 1972 un diplôme de droit international à l'Université de Londres.

M. Chareh entre dans la carrière diplomatique en 1977 comme ambassadeur à Rome, un poste qu'il occupera jusqu'en 1980. Il est ensuite pendant trois ans (1980-1983) ministre d'État pour les Affaires extérieures, avant d'assurer pendant quatre mois l'intérim du ministre de l'Information. En 1984, il prend les rênes de la diplomatie syrienne, qu'il ne quitte que pour devenir vice-président.
Le vice-président syrien Farouk el-Chareh, écarté de la direction du parti Baas, était le seul dirigeant à s'opposer ouvertement à Bachar el-Assad et à préconiser une issue politique à la crise qui déchire le pays depuis 2011.C'est le président syrien qui a nommé M. Chareh en 2000 membre du commandement national de ce parti dominant la vie politique du pays depuis 1963, et c'est lui...

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