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Moyen Orient et Monde - Éclairage

La situation en Égypte renforce les islamistes radicaux en Syrie

Pour les rebelles islamistes de Syrie, la destitution de Mohammad Morsi prouve que les pays occidentaux ne les accepteront jamais et justifie le choix de la violence de préférence au processus démocratique.


Les groupes islamistes radicaux, dont certains sont liés à el-Qaëda, prennent de plus en plus l’ascendant sur les factions modérées de l’insurrection, alors que le bilan de deux ans de conflit syrien dépasse les 100 000 morts. À Damas, le président Bachar el-Assad a salué la destitution de Mohammad Morsi, issu des Frères musulmans, en y voyant un coup porté à sa propre opposition dominée par des islamistes sunnites, même si cela ne devrait pas changer la donne sur le terrain, la confrérie ne jouant qu’un rôle limité dans les combats. Hafez el-Assad avait lui-même écrasé une rébellion des Frères musulmans en 1982 à Hama. Des dizaines de milliers de personnes avaient été tuées et une partie de la vieille ville avait été rasée. Depuis, les Frères musulmans n’ont pratiquement plus d’existence en Syrie et ont dû s’expatrier pour assurer leur survie politique.


Les islamistes syriens partisans d’une ligne radicale ont donc logiquement éclipsé la confrérie, qu’ils critiquent pour sa volonté de respecter le cadre démocratique au lieu de chercher à instaurer par tous les moyens un État islamique. « Nous avons toujours su que nous ne pourrions conquérir nos droits que par la force et c’est pourquoi nous avons choisi les armes plutôt que les urnes », a déclaré dans un communiqué publié après la destitution de Mohammad Morsi l’« État islamique d’Irak et de Cham », mouvement lié à el-Qaëda et opérant en Syrie. « Si on veut balayer l’injustice et provoquer un changement, ce sera l’épée à la main. Nous avons choisi de négocier dans les tranchées, pas dans les hôtels », ajoute le mouvement, qui fait clairement référence aux réunions de la Coalition nationale syrienne (CNS), principale composante de l’opposition politique, organisées cette semaine à Istanbul.

Un coup porté à la rébellion
S’il est peu présent sur le terrain, le mouvement des Frères musulmans en Syrie n’en domine pas moins la représentation politique de l’opposition à l’étranger. Il a subi un revers samedi avec l’élection, pour la première fois depuis la création de la CNS, d’un président n’appartenant pas à la confrérie, même si cette nomination était attendue.
La destitution de Mohammad Morsi porte également un coup aux rebelles favorables à la démocratie.

 

« Apparemment, en “démocratie”, l’armée peut renverser un président élu par la majorité? C’est un mauvais signe pour les révolutions », a déclaré Tarek, un activiste basé à Alep. Selon un autre militant qui a requis l’anonymat, la chute des Frères musulmans en Égypte pourrait par ailleurs porter un coup sévère à la rébellion sur le plan stratégique en réduisant notamment le flux d’armes et d’argent en provenance de Libye et d’Égypte. « L’Égypte était le point de passage de certaines livraisons et cela pourrait prendre fin avec l’arrivée de l’armée au pouvoir », a-t-il déclaré.
Le 15 juin dernier, Mohammad Morsi avait rompu les relations diplomatiques avec la Syrie de Bachar el-Assad.

 

Certains dignitaires sunnites avaient appelé à cette occasion à la « guerre sainte » contre les chiites. « Quelle que soit notre opinion sur la confrérie, elle était le seul groupe organisé et structuré. Si elle est affaiblie, tout ce que vous aurez, ce sont des petits groupes d’extrémistes islamistes sur le terrain, qui ne pourront obtenir le soutien de la classe moyenne sunnite syrienne », estime Joshua Landis, un spécialiste de la Syrie basé aux États-Unis. « Que nous soyons pour ou contre les Frères musulmans, beaucoup de rebelles islamistes avaient accepté l’idée de travailler dans le cadre d’un État laïque. Maintenant, il est clair que les puissances mondiales et leurs alliés dans la région prennent avant tout l’islam comme cible », a déclaré quant à lui Abou Nidal, un membre des brigades rebelles Habib al-Moustafa à Damas.

 

 

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commentaires (3)

Et surtout renforce les islamistes en Tunisie et en Turquie !!

Jaber Kamel

13 h 40, le 08 juillet 2013

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Commentaires (3)

  • Et surtout renforce les islamistes en Tunisie et en Turquie !!

    Jaber Kamel

    13 h 40, le 08 juillet 2013

  • C'est donc Joshua landis qui nous explique ce qu'est un frère musulman et qui donne son avis sur ce qui se passe chez nous ?? parce que nous dit on c'est un spécialiste de la Syrie basé aux us ?? Joshua landis vous dites ?? j'aime bien le nom mais son analyse du terrain j'aime beaucoup moins !!! On se rend compte aujourd'hui , très longtemps après que les islamistes de tout poil ne méritaient aucune complaisance , les occidentaux les ont remis sur la selle politique et à nous démocrates de nettoyer une fois de plus leur crasse due à l'aveuglement, nous nettoieront cette crasse mais jusqu'au bout , au delà de là où ils voudront nous arrêter. Palestine !

    Jaber Kamel

    10 h 57, le 08 juillet 2013

  • C'est la blague du jour,et elle est bien bonne....la "raisonnement" est quand même épatant....si vous n'acceptez pas que des gens complètement aziumutés gouvernent,vous encouragez la violence...en gros,soit on donne aux malades islamisto-chariaïstes le droit de ramener les pays qu'ils prétendent gouverner à l'âge de pierre,soit on justifie leur vilolence....çà,mon bon monsieur,pour du "raisonnement " spécieux,c'est du raisonnement spécieux...ou tu me permets de te tuer à petit feu,ou je t'égorge tout de suite....fallait oser,ils ont osé...cmme dit le proverbe,ce qu'il y a de terrible avec les cons,c'est qu'ils osent tout!

    GEDEON Christian

    10 h 12, le 08 juillet 2013

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