En revanche, l’ancien mufti de Saïda, toujours en place puisqu’il conteste la décision de son éviction, cheikh Salim Soussane, a estimé que le principal enjeu est de « mettre un terme aux transgressions commises par des forces qui ne représentent ni la loi ni le système ». Il a mis en garde contre le risque que la situation s’aggrave au point d’échapper à tout contrôle.
Dans le même cadre, la Rencontre nationale islamique du Nord, réunie hier au domicile du député Mohammad Abdellatif Kabbara à Tripoli, a appelé à « la création d’une commission judiciaire parlementaire pour mener l’enquête sur les incidents de Saïda afin que la colère des gens ne se transforme pas en rancœur que nul ne pourra plus contrôler ». La Rencontre a elle aussi mis l’accent sur « ce qui se passe et continue de se passer à Saïda, comme violations et transgressions dangereuses, sous les yeux des unités de l’armée et des forces de sécurité ».
« Qui a tué les martyrs de l’armée ? »
Les personnalités tripolitaines réunies au domicile de Kabbara se sont demandé en outre si « la participation du parti armé d’Iran dans l’attaque contre les habitants de la ville de Saïda sur un périmètre sous le contrôle de la troupe ne reflète pas la nouvelle idéologie militaire sécuritaire de l’armée, sur la base du triptyque armée-peuple-résistance que nous refusons ».
Il existe donc un malaise qui ne peut être occulté à Saïda, précisément dans la rue sunnite, nourri par des informations sur une participation active du Hezbollah aux combats dans la ville. Mais le député Kabbara est allé plus loin hier, à la lumière des photos montrant « la présence des éléments du Hezbollah dans la mosquée Bilal ben Rabah aux côtés de l’armée, en uniforme militaire et avec un ruban jaune au bras ». « Qui donc a tué les martyrs de l’armée ? » s’est-il demandé. Seule une commission judiciaire indépendante serait à même de répondre à cette question.
Nouvelle idéologie de l’armée ?
De son côté, le Hezbollah n’a jamais affiché avec autant d’ardeur son appui à l’armée : les cadres du Hezbollah et du mouvement Amal au Liban-Sud réunis ont insisté sur « leur appui absolu à l’institution militaire » et dénoncé « fermement toute tentative de mise en doute de ses capacités et de son rôle unificateur ». Les partis nationalistes de Saïda, réunis au domicile de Abdel Rahman Bizri, ont réaffirmé l’appui à « la victoire de l’armée et de Saïda ».
Le 14 Mars néanmoins, tout en appuyant le rôle de l’armée dans le cadre de son appui aux institutions, a appelé à établir « la force légitime de l’armée sur tout le territoire », selon l’expression du député des Forces libanaises Antoine Zahra.
Notons toutefois que le ministre démissionnaire de l’Intérieur Marwan Charbel a appelé les politiques à laisser les services de sécurité en dehors du conflit politique.
De son côté, la députée Bahia Hariri continuait hier de suivre le processus de dédommagement des habitants et de reconstruction de l’infrastructure, notamment à Abra. Elle a reçu en outre l’archevêque grec-catholique de Saïda et de Deir el-Qamar, Mgr Élie Haddad, ainsi que le métropolite grec-orthodoxe de Saïda, Tyr et Marjeyoun, Mgr Élias Kfouri.
commentaires (1)
Ca s'eclaircira petit a petit et nous decouvrirons a la fin certaines verites qui derangent. A la fin "Ma ra7 yi se7 ella l'sa7i7".
Pierre Hadjigeorgiou
09 h 36, le 28 juin 2013