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À La Une - Liban - Viniculture

Zafer Chaoui : « L’UVL a unifié et soutenu les producteurs de vin »

Le nouveau président de l’Union vinicole du Liban, Zafer Chaoui, s’est penché sur les réalisations et les projets de l’organisation qu’il représente, mais également sur les défis auxquels est confronté le secteur.

« L’UVL s’est battue pendant des années pour faire avancer les choses », a indiqué à « L’Orient-Le Jour » le président de Château Ksara, Zafer Chaoui, nouveau président de l’Union vinicole du Liban (UVL).

Le président de Château Ksara, Zafer Chaoui, a été élu à l’unanimité président de l’Union vinicole du Liban (UVL), lors de l’assemblée générale qui s’est tenue mardi dernier. Cette élection fait suite à la formation de l’Institut national de la vigne et du vin (INVV) qui sera présidé par Serge Hochar, prédécesseur de M. Chaoui à la tête de l’organisation.
Dans le cadre d’un entretien exclusif avec L’Orient-Le Jour, M. Chaoui est revenu sur les plus importantes réalisations de l’UVL depuis sa création en 1997, dont entre autres son célèbre cheval de bataille, l’INVV. « L’UVL s’est battue pendant des années pour faire avancer les choses (...). L’Institut a finalement vu le jour et nous avons trouvé un compromis (sur le plan de la représentation) que je considère très bon », a-t-il confié.
L’initiative de créer un institut dédié à la vigne et au vin avait emboîté le pas à la création quelques années plus tôt, par un groupe de producteurs locaux, de l’UVL, grâce à laquelle le Liban était devenu en 2005 membre de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV). « Nous étions alors moins d’une dizaine de producteurs, contre une quarantaine aujourd’hui... », s’est félicité M. Chaoui.

L’INVV a enfin vu le jour
Dans les détails, plus de 12 ans après le vote au Parlement d’une loi régissant le secteur du vin au Liban, l’INVV a enfin vu le jour en mai dernier. Une autorité de supervision indépendante, l’Institut – dont la création est stipulée par l’article 18 de la loi de 2000 et dont le décret d’application a été signé en 2007 – a pour objectifs d’organiser et de régir le secteur, faciliter la liaison avec les organismes à l’étranger comme OIV, financer des recherches, etc.
De droit privé reconnu d’utilité publique, il est piloté par un conseil d’administration formé de trois membres représentant l’État (ministères de l’Agriculture, de l’Industrie, et de Serge Hochar (Château Musar) président, Carlos Guillermo Adem (Château Fakra), Assad Hark (Batroun Mountains), Charles Ghostine (Château Ksara), et Joe Assad Touma (Château Saint-Thomas). Sa première réunion s’est récemment tenue au ministère de l’Agriculture (où sont basés pour le moment les locaux de l’organisation).
« L’UVL a joué un rôle fondamental dans la naissance de l’INVV, en rassemblant les producteurs et en bataillant auprès des autorités. Et nous nous entraidons, dans l’intérêt de la profession » a relevé M. Chaoui.

 


« Le vin libanais mise sur la qualité, pas la quantité »
Parmi les autres réalisations de l’UVL, de nombreuses interventions ponctuelles et campagnes de promotion et de soutien au vin libanais à l’étranger. De sa participation à la prestigieuse Foire internationale du vin à Londres (London International Wine Fair), au Salon Vinifest ou encore à la première Journée du vin libanais, qui s’est tenue en mai dernier en France, l’UVL multiplie les initiatives. Au regard de la superficie du pays, « les producteurs vinicoles libanais ne peuvent pas compter sur une production de masse. Nous misons de fait sur la qualité » et le travail de promotion, a souligné M. Chaoui.
Un travail qui, en collaboration avec le ministère de l’Agriculture ou encore celle de l’Union des Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture (CCIA), a vu les producteurs libanais regroupés sous un même pavillon, un même objectif. « Nous disposons de peu de moyens ; mais les ministères et le secteur privé nous ont énormément soutenus. L’Union des CCIA, notamment, a fait un geste qui nous a beaucoup touchés, en octroyant une aide financière de 5 millions de livres à 9 petits producteurs pour qu’ils puissent participer à la Journée du vin libanais », a-t-il ajouté.

 


Des projets à foison
L’industrie locale du vin est l’une des rares au Liban caractérisée par une balance commerciale excédentaire. Environ 6 à 8 millions de bouteilles ont été vendues en 2011, tandis que 7 millions de bouteilles ont été vendues en 2010 pour une valeur totale de près de 50 millions de dollars. À titre comparatif, 6 millions de bouteilles avaient été produites en 2005, et 5 millions au début des années 2000.
Mais, en dépit de cette croissance constante, qui a notamment vu les ventes à l’étranger exploser (à titre d’exemple, environ +30 % de ventes en Grande-Bretagne entre 2010 et 2011, selon les chiffres des Douanes), de nombreux marchés restent encore à explorer... et à conquérir.
Dans ce sens, « le ministère de l’Agriculture a fait la promesse qu’une Journée du vin libanais se tiendrait chaque année », a indiqué M. Chaoui. Interrogé au sujet de l’annonce, par le directeur général du ministère, Louis Lahoud, lors du lancement de l’INVV, d’organiser cet événement l’an prochain au Brésil, il s’est montré précautionneux. « Cela reste à confirmer. Le Marché commun du Sud, en abrégé Mercosud ou Mercosul, qui regroupe plusieurs pays d’Amérique du Sud, protège la production locale, a-t-il nuancé. La taxation brésilienne sur les produits importés est prohibitive. Il faudra d’abord négocier un accord bilatéral – ce que d’autres pays de la région ont déjà réalisé. »
Et pour la suite ? « Sous l’impulsion du ministère de l’Agriculture, le début du mois d’octobre verra quatre jours consacrés à la production libanaise. Le directeur général de l’OIV, Federico Castellucci, est prévu d’assister à cet événement », a révélé M. Chaoui.
Et de conclure : « Mais il nous reste encore beaucoup à faire, en cette période de crise au Liban et à l’étranger. Il est certain que l’année 2013 sera difficile pour nous tous : absence de touristes, sécurité précaire, et à l’étranger la récession et la baisse de la consommation. Beaucoup de défis attendent l’UVL. Et nous réussirons. »

 

 

 

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