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À La Une - Liban

Lettre ouverte posthume de Hachem Salman au chef de l’État

« Si ce qui m’est arrivé était arrivé à votre fils, votre-petit-fils ou l’un de vos proches, l’auriez-vous accepté ? ».

Le jeune Hachem Salman, abattu dimanche dernier devant l’ambassade d’Iran.

La famille du jeune Hachem Salman, abattu par un membre du Hezbollah alors qu’il participait à un sit-in devant l’ambassade d’Iran pour protester contre l’implication de ce parti en Syrie, a publié hier une lettre ouverte adressée au président de la République Michel Sleiman. Le texte est rédigé à la première personne du singulier, comme s’il était prononcé par le mort lui-même.


Dans sa « lettre », Hachem revient sur le malheur d’avoir perdu sa mère jeune, mais aussi sur son éducation qui a fait de lui un « patriote qui n’a jamais eu un esprit confessionnaliste ». « Je suis fier d’appartenir au parti de l’Option libanaise et d’avoir contribué efficacement à aider autrui », lit-on dans la lettre.
Et d’ajouter : « Le 9, je suis tombé sous les balles dans la rue, au vu et au su des forces de l’ordre et de l’armée. J’ai été atteint de plusieurs balles explosives tirées par un spectre bien trop connu. J’ai dû supporter, Monsieur le Président, des coups venus s’ajouter aux blessures, durant plus d’une demi-heure. Quand j’ai enfin été transporté à l’hôpital gouvernemental, les mêmes “spectres” l’ont investi pour empêcher les caméras de filmer. Puis mes frères m’ont ramené chez moi. Mon père et la famille ont reçu les condoléances à la maison, comme ils l’avaient fait pour ma mère et ma grand-mère avant moi. J’ai été enterré près d’elles. Et quand des femmes ont voulu prier sur ma tombe et lire des versets du Coran, des motocyclistes ont violé la tranquillité du cimetière pour les terroriser et casser la caméra d’une journaliste. »


Le texte reconnaît que le président a convoqué les responsables sécuritaires pour s’informer de l’incident, mais rappelle que les forces de sécurité étaient présentes au moment du drame. « Si ce qui m’est arrivé était arrivé à votre fils, votre-petit-fils ou l’un de vos proches, l’auriez-vous accepté ? » poursuit la voix d’outre-tombe.
Enfin, à ses tueurs « qui se remplissent les poches aujourd’hui et travestissent la religion », Hachem assure que « la mémoire et le sang resteront vivants, et seront nos armes pour construire un État avec tous les hommes libres ».

 

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