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Culture - Marseille-Provence 2013

Le « MaMo » sur le toit de La Cité radieuse : une main ouverte aux arts

Un MaMo sur son toit et La Cité radieuse se fait main ouverte aux arts ! Par la grâce d’Ora Ito, jeune architecte et designer de renom, fils de Marseille et grand admirateur du Corbusier.

Il apparaît inopinément et souffle illico sur le petit groupe de journalistes rassemblés sur le toit-terrasse de La Cité radieuse à Marseille. Un vent de fraîcheur, de vitalité et d’enthousiasme.
Ces mêmes qualités qu’il lui a fallu déployer pour mener à bien son projet d’installation d’un centre de création artistique, le MaMo, au sommet de ce bâtiment classé des années 50 et ouvrage emblématique du célébrissime Le Corbusier.


Poignée de main dynamique aux hommes, bises aux femmes, Ora Ito, la trentaine juvénile et l’allure d’un cabri, lance d’emblée, en bon communicant: «Je n’en reviens toujours pas d’être devenu propriétaire d’un lieu aussi iconique, qui m’a fait rêver durant toute mon enfance. Lorsque j’ai appris en 2010 que le gymnase édifié sur la terrasse de La Cité radieuse était à vendre, je n’ai pas hésité une seconde à sacrifier ma collection d’art contemporain pour m’en porter acquéreur. Sans même savoir ce que je voulais en faire.»


Une simplicité de ton chez ce jeune designer de 35 ans au succès international (voir cadre ci-dessous) qui séduit immédiatement ses interlocuteurs. Il leur confiera avoir livré une longue bataille, avec l’appui de la Fondation Le Corbusier et des monuments historiques, ainsi que le soutien de la copropriété, pour détruire «la verrue», une adjonction qui dénaturait l’architecture initiale de la terrasse, mais qui avait été classée avec l’ensemble du bâtiment en 1986. Puis s’être «transformé en archéologue» pour redonner à cet espace son aspect d’origine, essayant de retrouver, à travers un nombre impressionnant d’ouvrages d’architecture, les moindres éléments des murs, des boiseries, des plans d’origine, jusqu’aux chaises longues dessinées par Le Corbusier (rééditées par Cassina) pour les refaire à l’identique. «Il n’y a rien de moi ici», affirme en s’amusant de ce paradoxe le jeune architecte-designer.

Fidèle à l’esprit du Corbusier
Et d’ajouter que l’idée même d’en faire un espace d’art lui a été inspirée par la philosophie corbuséenne de l’accueil et du partage. Dont l’une des toutes premières habitantes de La Cité radieuse lui apportera d’ailleurs confirmation en lui révélant qu’avant d’être un gymnase et un solarium, cet espace sur la terrasse avait été conçu par le célèbre architecte comme un lieu de rencontre pour les habitants de l’immeuble.


«C’était Facebook avant Facebook en somme», lance en boutade Ora Ito. Qui dit avoir aussi choisi de dédier cet espace à la création contemporaine dans sa diversité (peinture, sculpture, vidéo, installation et performance) pour rester dans l’esprit de Le Corbusier «qui aimait faire dialoguer l’architecture et l’art sous toutes ses formes, puisqu’il était aussi designer, décorateur, peintre et sculpteur...»
Le MaMo, ainsi baptisé en référence à «Marseille Modulor* ou encore Marseille, main ouverte** (voir cadre ci-joint). Mais c’est aussi un clin d’œil décalé au MoMa de New York», signale-t-il, ajoutant: «À Marseille, on est comme ça, frondeurs.»

 

Une vue extérieure du MaMo, un espace d'art -partiellement- à ciel ouvert, à 56 mètres du sol.

 


« Architectones » de Xavier Veilhan
Un espace de 650 m2, «écrin et tremplin de la création à venir», qui vient tout juste d’être inauguré par une grande exposition du plasticien Xavier Veilhan. Cet artiste féru d’architecture développe depuis 2012 une série d’interventions dans les lieux majeurs de l’architecture moderniste. Baptisé «Architectones», son projet, entamé à Los Angeles dans trois maisons d’architectes (VDL de Richard Neutra, CSH de Pierre Koenig et la Sheats-Goldstein Residence de John Lautner), se poursuit donc au MaMo avec trois grandes œuvres inspirées de la figure de Le Corbusier comme du bâtiment lui-même. «J’aime beaucoup cet espace suspendu dans les airs, en osmose avec les éléments. De ce toit, on voit la mer, la montagne et le ciel... J’ai donc voulu prolonger dans mon travail cette sensation d’être en suspension comme sur un transatlantique», soutient-il. C’est l’impression qu’en donne d’ailleurs le faisceau de câbles tendus entre les verticales et les horizontales du toit, définissant une sorte de voile en plan virtuel, qu’il a réalisé à l’extérieur. Toujours sur la terrasse, un peu plus loin l’artiste a installé une sculpture cubique en résine bleu ciel. Un buste géant de l’architecte des lieux qui, paraît-il, dessinait ses plans sur le sol. Enfin, suspendu à l’intérieur de l’ancien gymnase, un mobile géant complète cette trilogie d’Architectones conçue en hommage au propagateur du mouvement moderniste et
puriste.


Outre cette exposition-phare, qui se tient jusqu’au 30 septembre, le MaMo a déjà mis sur pied une programmation multiple alliant l’art à l’architecture, le design au cinéma, la musique à la poésie. Et cela dans le cadre d’un partenariat majeur, jusqu’à fin 2014, avec le programme Audi Talents Awards. On signale d’ailleurs, parmi les rendez-vous au calendrier de la fin 2013, une rétrospective des œuvres des lauréats design et art contemporain du programme Audi, dont celle d’Éric Baudelaire, qui avait été présentée il y a quelques mois au Beirut Art Center!

 

 

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commentaires (1)

Très beau moderne et avant-gardiste comme architecture . Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

14 h 15, le 14 juin 2013

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Commentaires (1)

  • Très beau moderne et avant-gardiste comme architecture . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    14 h 15, le 14 juin 2013

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