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Mariages en ligne : et pourquoi pas ?

Croquer la Pom d’Amour... et craquer !

C’est dans les pays occidentaux que le schéma de succession entre l’entremetteur traditionnel, les agences matrimoniales et les sites Web a été établi. Cette réalité ne correspond pourtant pas la société libanaise, où l’entremetteur (entremetteuse en l’occurrence) traditionnel n’a pas encore été totalement détrôné. En effet, le marché des agences et des sites matrimoniaux n’est pas encore assez large, et les agences matrimoniales ont débarqué à Beyrouth en même temps que les sites Web, soit avec quelques décennies de retard. Les Libanais découvrent donc aujourd’hui les deux phénomènes, qui cohabitent sans encombre. Et quand il s’agit d’agence matrimoniale à Beyrouth, on ne peut contourner le phénomène Pom d’Amour, la toute première agence de mariage pour Libanais.

Rapprocher les distances
C’était en février 2007. Solange Sraih, ennuyée d’entendre autour d’elle le célèbre « Pourquoi suis-je encore seul(e) ?», ouvrait Pom d’Amour avec une seule mission en tête : rapprocher les distances et renforcer les liens entre les Libanais expatriés et les Libanais locaux, et entre les résidents au Liban eux-mêmes, en vue d’une relation durable et un mariage. Le principe est simple : il suffit de solliciter Solange pour un entretien personnalisé et confidentiel, et elle propose alors des profils répondant aux critères parmi les membres de son agence. Une cotisation annuelle de 1 000 dollars pour les personnes résidant au Liban et de 800 euros pour les résidents à l’étranger est requise. Outre les entrevues en tête à tête, Pom d’Amour propose également des voyages loisirs pour célibataires deux fois par an.
Pour Solange Sraih, « le moyen (agence ou site) importe peu quand il s’agit d’aller à la recherche d’une personne qui vous fait vibrer ». « Néanmoins, les sites et les clubs de rencontres, comme les agences matrimoniales, mettent en relation des personnes en quête d’aventure sentimentale sérieuse, mais les premiers n’offrent pas de garanties sur les motivations des adhérents, explique-t-elle. On peut, certes, y trouver la femme ou l’homme de sa vie, mais on peut aussi y faire des rencontres d’un soir ou se retrouver face à des personnes mariées en mal d’escapades pimentées. » Et d’ajouter, chiffres à l’appui : « Plus d’un million de personnes en France ont rencontré leurs partenaires de vie grâce à une agence matrimoniale (selon les statistiques de la Fédération française matrimoniale). Aux États-Unis, les agences auraient fait le bonheur de plus de dix millions d’individus. Au Liban, il n’y a pas encore de chiffres, mais nous sommes sur la bonne voie. »
Aidée de son équipe de professionnels, Mme Sraih aurait marié plus de 37 couples jusqu’en 2012. Sur sa page Facebook, on peut lire quelques messages de remerciement : « Bonsoir Solange. J’espère que tout va bien avec toi. J’ai de très bonnes nouvelles, depuis un mois, on s’est mariés, N et moi. Je te remercie de tout mon cœur car tu as été le lien entre nous, et Dieu merci qu’il est bon avec moi. Je suis sûre que tu es ravie de nos nouvelles. J’espère que ça réussit avec les autres couples qui font connaissance. Courage à toute l’équipe de Pom d’Amour. Merci de nouveau. » Ou encore : « Bonsoir Solange, j’espère que tu as reçu mon texto de tout à l’heure, la rencontre fut plus qu’agréable. Il est juste comme tu l’as décrit, nous avons plusieurs points en commun, nous sommes restés 5 heures à discuter ! On se reverra la semaine prochaine. Merci beaucoup. Je sens que j’ai trouvé l’homme de mes rêves. »
Dans son agence, Solange Sraih compte de nombreux clients résidant en France, au Canada ou encore dans le Golfe désirant épouser une Libanaise. L’immigration ayant boosté son business, sa clientèle est par ailleurs formée en majorité de professionnels, bac+3 minimum, et de niveau socioculturel élevé. « Avec l’âge et le milieu socioculturel, la religion est aussi un des critère de base », explique Solange, révélant que « des chrétiens et des sunnites ont recours à Pom d’Amour, mais pas de chiites pour l’instant ».
C’est dans les pays occidentaux que le schéma de succession entre l’entremetteur traditionnel, les agences matrimoniales et les sites Web a été établi. Cette réalité ne correspond pourtant pas la société libanaise, où l’entremetteur (entremetteuse en l’occurrence) traditionnel n’a pas encore été totalement détrôné. En effet, le marché des agences et des sites matrimoniaux...