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À La Une - Liban

Plusieurs manifestations anti-Hezbollah à Beyrouth, un tué devant l'ambassade d'Iran

"Le Liban n'a jamais été aussi fragile, ils sont en train de transférer la guerre de Syrie dans le pays."

La manifestation place des martyrs à Beyrouth s'est tenue sous haute surveillance de l'armée. Photo IT

Une centaine de personnes se sont rassemblées dimanche à Beyrouth pour dénoncer la participation du Hezbollah aux combats en Syrie. Sur la place des Martyrs, au centre-ville de la capitale, la manifestation s'est tenue sous haute surveillance de l'armée avec comme slogan "Les Libanais pour la liberté et la dignité du peuple syrien, contre la bataille du Hezbollah en Syrie".


"Le Hezbollah doit se retirer de Syrie. Ce qu'il fait, aucun mouvement armé libanais ne l'a jamais fait, c'est-à-dire participer à une guerre dans un autre pays", a affirmé Charles Jabbour, un des organisateurs du sit-in.
"Le Liban n'a jamais été aussi fragile, ils sont en train de transférer la guerre de Syrie dans le pays. L'armée libanaise doit se déployer à la frontière pour empêcher le Hezbollah d'entrer en Syrie", a-t-il ajouté.


La foule a scandé "Bachar, dégage!" et observé une minute de silence en hommage aux morts en Syrie, dont le nombre s'élève à plus de 94.000 selon une ONG.

 

"Pourquoi tuent-ils des Syriens? Ils doivent revenir au Liban pour redevenir des résistants" contre Israël, affirme Mohammad, venu de Tripoli, la grande ville à majorité sunnite du nord du Liban.
Des réfugiés syriens, qui participaient également à la manifestation, ont exprimé leur colère contre le Hezbollah.
"L'armée syrienne et le Hezbollah n'arrêtent pas d'accuser la révolution d'attirer des jihadistes de l'étranger, mais qu'en est-il du Hezbollah? Ils viennent d'un autre pays combattre en Syrie", lance un Syrien de Qousseir, arrivé il y a deux mois au Liban.
"Nous ne voulons pas qu'une guerre confessionnelle (entre sunnites et chiites) éclate ici en raison de la présence de Hezbollah à Qousseir", affirme de son côté Khaled Nasra, 25 ans et originaire de la ville syrienne d'Alep (nord).

 

(Reportage : Dans le caza de Baalbeck, presque chaque localité a perdu un combattant du Hezbollah à Qousseir)


Le rôle du Hezbollah a été déterminant dans la prise par le régime syrien cette semaine de la région de Qousseir, ex-fief des rebelles situé dans le centre-ouest de la Syrie près de la frontière libanaise.
Le conflit en Syrie divise profondément les Libanais entre partisans et opposants du président Assad, et exacerbe les tensions confessionnelles, la majorité des chiites emmenés par le Hezbollah étant favorables au régime, tandis que les sunnites, qui représentent la majorité de la population en Syrie, soutiennent la cause de l'opposition.

 

 

Tir mortel

Nouveau signe indicateur de cette division, une personne a été tuée par des tirs dimanche lors d'une échauffourée qui a éclaté entre partisans et adversaires du Hezbollah devant l'ambassade d'Iran à Beyrouth, a annoncé l'armée libanaise.
Cet incident, le plus grave du genre dans la capitale libanaise qui soit lié au conflit syrien, intervient deux jours après une mise en garde de l'armée contre des "complots" visant à entraîner le Liban dans la guerre.


La bagarre a éclaté lorsque des partisans du mouvement chiite se sont attaqués à des partisans du parti de l'Option libanaise d'Ahmad el-Assaad qui protestaient contre la participation du Hezbollah aux combats en Syrie devant l'ambassade d'Iran, parrain du parti de Dieu.

 

"La victime a été tuée par balles dans le dos alors qu'elle participait à une manifestation contre le Hezbollah devant l'ambassade d'Iran", a déclaré le responsable.

L'armée ne donne pas de précisions sur l'assaillant ou la victime mais d'après les médias libanais, la victime faisait partie du parti de l'Option libanaise d'Ahmad el-Assaad. Selon la version de ce parti, c'est un des gardes de l'ambassade qui a tiré sur le manifestant qui a succombé, par la suite, à ses blessures. Plusieurs personnes du groupe anti-Hezb ont également été blessées.

Interrogé par l'AFP, Ahmad al-Assaad qui est un politicien chiite, a précisé que la victime était un étudiant membre de son parti et qu'il s'appelait Hashem al-Salman. Selon lui, il a été tué intentionnellement.
"Hashem était chiite. Son exécution prouve que le problème du Hezbollah n'est pas avec d'autres confessions au Liban, mais avec quiconque ose s'opposer à eux", a déclaré M. Assaad.

Selon l'armée, la victime a été abattue dans la foulée d'une bagarre entre manifestants anti-Hezbollah et partisans du parti chiite devant l'ambassade d'Iran, parrain politique et militaire du mouvement.
"Une personne a tiré avec un revolver, blessant grièvement un citoyen qui a fini par succomber", a annoncé l'armée dans un communiqué, ajoutant qu'elle recherchait l'assaillant.

 

Selon un photographe de l'AFP, des jeunes hostiles au Hezbollah étaient arrivés près de l'ambassade pour y organiser un sit-in et en quelques secondes, d'autres jeunes armés de bâtons sont apparus et ont attaqué les manifestants et les photographes sur place.

La bagarre s'est terminée avec l'intervention de l'armée, selon le photographe qui avait vu au moins une personne le visage ensanglanté.

 

L'ambassade d'Iran se situe à Bir Hassan, près de la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah.

 

Calme précaire à Tripoli

Le calme régnait en revanche dimanche à Tripoli où les récents combats entre pro et anti-Assad ont déjà coûté la vie à des dizaines de personnes.

Le responsable médiatique du Parti démocratique arabe (alaouite, pro-Assad), Abdel Latif Saleh, a annoncé que l’armée libanaise poursuit l'application de son plan visant à rétablir le calme dans la ville et à démanteler les barricades et les fortifications en dur dans le quartier alaouite de Jabal Mohsen. M. Saleh a ajouté dans ce contexte que son parti est engagé à soutenir la troupe et à coopérer avec elle. 

 

L’armée s'est parallèlement attaquée aux barricades et fortifications en dur dans le quartier sunnite de Bab el-Tebbaneh, en coopération avec ses habitants. La troupe a également renforcé sa présence dans la rue de Syrie (séparant les deux quartiers rivaux) en y établissant de nouveaux postes.

 

 

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