Le sénateur républicain américain, John McCain, a mis en garde contre la résurgence au Liban des "vieilles blessures sectaires", avec l'implication du Hezbollah dans la guerre en Syrie.
"Les anciennes blessures sectaires sont en train de resurgir au Liban", a déclaré M. McCain.
Les alliés du régime de Bachar el-Assad "le soutiennent de plus en plus. L’Iran est impliqué. La Russie est impliquée. Des combattants chiites d’Irak sont en train de s’impliquer dans les combats", a-t-il ajouté à l’issue d’une visite en Syrie où il a rencontré des commandants de la rébellion.
"Les combattants du Hezbollah ont envahi par milliers la Syrie. Leur implication a été décisive dans la reprise de la ville stratégique de Qousseir, et à présent ils se préparent à lancer des attaques contre Homs et Alep", a indiqué M. McCain.
Le responsable américain a appelé les États-Unis à renforcer leur soutien aux rebelles ou à établir une zone d'exclusion pour protéger l’opposition. "L’État syrien se désintègre sur la majorité du territoire, laissant la place aux extrémistes, dont nombreux sont des alliés d’el-Qaëda. Ils sont les mieux armés, les mieux financés et les plus aguerris".
"L’Armée syrienne libre (ASL) a besoin urgemment d’armes et de munitions pour faire face à la machine de guerre d’Assad", a encore dit M. McCain.
Pour le sénateur américain, "une défaite du Hezbollah en Syrie serait le prélude d’une campagne à grande échelle pour attaquer le financement du parti chiite et couper ses routes d’approvisionnement".
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La guerre en Syrie a allumé plusieurs foyers de tension au Liban même, profondément divisé entre partisans et opposants à Bachar el-Assad
Une personne a été tuée et sept blessées jeudi dans de violents combats entre partisans et opposants du régime syrien dans le centre de Tripoli. Il s'agit des premiers affrontements au coeur de Tripoli, la grande ville du Liban nord, depuis 2008, les violences ayant jusque là eu lieu dans des quartiers excentrés. Des combats violents à caractère confessionnel secouent la ville multiethnique depuis le lancement de l’offensive de l’armée syrienne, épaulée par le Hezbollah, contre Qousseir. Les affrontements opposent surtout les quartiers rivaux de Bab el-Tebbaneh (à majorité sunnite et anti-Assad) à Jabal Mohsen (à majorité alaouite et pro-Damas) faisant plusieurs morts et des dizaines de blessés.
Par ailleurs, des attaques, imputées aux rebelles syriens, visent de plus en plus les villages limitrophes libanais. La dernière en date a pris pour cible la ville historique de Baalbeck, place forte du Hezbollah.
(Pour mémoire : La (sérieuse) mise en garde de Sleiman)
Des heurts à caractère confessionnel ont aussi secoué la ville de Saïda, chef-lieu du Liban-Sud, où les positions se raidissent entre sunnites et chiites avec l’implication du Hezbollah en Syrie. Un imam sunnite, proche du parti chiite, a même été la cible d’une tentative d’assassinat qui a failli mettre le feu aux poudres dans la grande ville côtière.
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"Les anciennes blessures sectaires sont en train de resurgir au Liban", a déclaré M. McCain.
Les alliés du régime de Bachar el-Assad "le soutiennent de plus en plus. L’Iran est impliqué. La Russie...
commentaires (6)
John McCain ou nouveau Kissinger hibou de mauvaise augure . Antoine Sabbagha
Sabbagha Antoine
17 h 06, le 07 juin 2013