Le chef de la Coalition de l’opposition syrienne, George Sabra, a appelé mardi le président du Parlement libanais à ouvrir des couloirs humanitaires pour évacuer les blessés de la ville syrienne de Qousseir.
"Il est impératif de les sortir de la mort vers la vie au Liban ou en Syrie, sinon il y aura un carnage qui entachera de honte notre histoire et ternira pour longtemps nos relations", a déclaré M. Sabra dans un message vidéo.
"Il y a plus de 1.000 blessés, dont 400 sont dans un état critique", a-t-il ajouté. "Nous ne pouvons penser sagement sans avoir recours à M. Berry. Il s’agit d’une responsabilité humaine et nationale, et d’une responsabilité sociale libano-syro-chiite en premier lieu", a-t-il encore dit.
Le Hezbollah chiite libanais est impliqué dans l'assaut lancé le 19 mai dernier contre Qousseir (centre), longtemps place forte de la rébellion. L'armée syrienne et le Hezbollah cherchent à prendre cette ville stratégique située près de la frontière libanaise pour ouvrir un passage sûr entre Damas et le littoral syrien, base arrière du régime.
Il semblerait néanmoins que le Hezbollah ait décidé d'intervenir en un autre lieu stratégique du conflit syrien. Le coordinateur politique et médiatique de l'armée syrienne libre (ASL, opposition) Louay Moqdad, a révélé mardi que plus de 4.000 combattants du parti chiite se trouvent dans la périphérie d'Alep, dans le nord de la Syrie.
"Les combattants (du Hezbollah) ont pris position dans l'académie d'ingénierie militaire et s'apprêtent à entrer dans la ville d'Alep", a assuré Louay Moqdad dans un entretien avec le quotidien pan-arabe al-Sharq al-Awsat.
Lundi, une source au sein de l'opposition syrienne avait affirmé que des membres du Hezbollah se trouvaient dans le rif d'Alep et se préparaient à lancer un assaut sur cette ville dont la plupart des quartiers sont désormais sous contrôle rebelle. Le même jour, le Washington Post a indiqué, citant un commandant au sein du parti chiite, que le Hezbollah a envoyé dimanche "des milliers de ses combattants vers Alep".
(Reportage : Dans le caza de Baalbeck, presque chaque localité a perdu un combattant du Hezbollah à Qousseir)
"La bataille d'Alep a commencé sur une petite échelle ; on vient d'entrer dans le jeu", précise ce commandant dans un entretien à Beyrouth avec un correspondant du quotidien américain. "Nous allons attaquer les places fortes (des rebelles, ndlr), là où ils croient qu'ils sont en sécurité. Ils vont tomber comme des dominos", ajoute ce commandant, qui a participé aux combats à Qousseir (centre) selon le quotidien.
View Le Hezbollah prêt à s'engager dans la bataille d'Alep ? in a larger map
Selon lui, environ 2.000 combattants du mouvement chiite sont stationnés dans les villages chiites de Zahra et Nubol au nord d'Alep.
(Pour mémoire : « Le Hezbollah perd du terrain au sein de la communauté chiite... »)
Avec l'implication du Hezbollah dans les combats en Syrie se multiplient les dérapages sécuritaires au Liban. Ces derniers jours ont été marqués par une multiplication des tirs d'obus de mortier syriens en territoire libanais, l'explosion de deux roquettes dans la banlieue-sud de Beyrouth, un regain de tension à Saïda et un renouveau des violences à Tripoli, sans compter quelques affrontements entre membres du Hezbollah et rebelles syriens dans la Békaa. Ces combats, près de la ville de Baalbeck ont fait plus de quinze morts, selon des sources de sécurité libanaises.
L'opposition syrienne a appelé plusieurs fois le Hezbollah à retirer ses forces de Syrie. Le chef du conseil militaire suprême de l'ASL, Salim Idriss, avait averti mardi dernier que si le Hezbollah n'arrêtait pas dans les 24 heures son "agression" en Syrie, les forces insurgées pourchasseraient les hommes du parti chiite "même en enfer".
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commentaires (9)
Au Béret du Désert ? Yâ harâm, il est vraiment Mal tombé !
Antoine-Serge KARAMAOUN
05 h 29, le 05 juin 2013