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À La Une - Crise

Syrie : Attentat meurtrier à Damas

Vingt-huit rebelles tués samedi dans la province de Homs.

Des chars de l'armée syrienne se dirigent vers le nord de la ville de Qousseir (centre). AFP/STR

Après quelques semaines de répit dans les attentats à la voiture piégée à Damas, une attaque de ce type a frappé le matin le quartier de Jobar, dans l'est de la capitale syrienne, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).


"Au moins neuf membres des forces du régime ont été tués après une forte explosion provoquée par une voiture piégée près d'un commissariat de police", a déclaré à l'AFP le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.


L'attentat, qui n'a pas été revendiqué, ressemble aux nombreuses attaques similaires perpétrées par les jihadistes du Front al-Nosra, fer de lance des rebelles qui a fait allégeance à el-Qaëda, a précisé l'OSDH.

L'agence officielle Sana a confirmé l'attentat à Jobar, mais fait état de "dix citoyens blessés par l'explosion d'une voiture piégée conduite par un terroriste", terme désignant les rebelles dans la phraséologie du régime.

Sana et l'OSDH ont précisé que des combats intenses se déroulaient à Jobar.

Dans la nuit de samedi à dimanche, l'armée a bombardé plusieurs quartiers du sud et du sud-ouest de Damas, a ajouté l'ONG, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales.

 

Samedi soir, vingt-huit rebelles combattant les troupes du régime syrien "ont été tués dans une embuscade et des combats avec les forces gouvernementales dans les vergers du village de Kafarnane, où résident une majorité alaouite", la confession du président Bachar el-Assad, a précisé l'OSDH. Ce village "est assiégé depuis quelque temps par les rebelles qui ont tenté hier soir d'y avancer", a déclaré à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

 

Kafarnane est situé entre la ville de Talbissé contrôlée par les insurgés et encerclée par l'armée, et la région de Houla, également en grande partie aux mains des rebelles.


Par ailleurs, au moins six soldats ont trouvé la mort lors d'une attaque rebelle contre un barrage militaire à la périphérie de Talbissé. "En ouvrant un nouveau front dans le nord de la province de Homs, les rebelles chercheraient à alléger la pression sur la ville de Qousseir", située dans le sud de la province de Homs, a estimé M. Abdel Rahmane.

 

 

(Lire aussi : Le pape en appelle à "l'humanité" des preneurs d'otages)



La conférence "de la dernière chance" pourrait se tenir en juillet

Dimanche, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a estimé que la conférence internationale de paix sur la Syrie sera la "conférence de la dernière chance" et pourrait se tenir au mois de juillet.

"Genève 2 est à mon avis la conférence de la dernière chance. Je souhaite qu'elle ait lieu, je pense qu'elle pourra avoir lieu en juillet", a déclaré M. Fabius au Grand rendez-vous sur Europe 1/I-télé/Le Parisien, estimant "trop court" le délai pour qu'elle puisse être organisée en juin.

"Il faut que l'opposition désigne ses représentants, ça va prendre un peu de temps, il faut qu'on se mette d'accord sur l'ordre du jour", a-t-il souligné. "On travaille pour qu'elle ait lieu", a-t-il assuré, mais "il faut que ce soit préparé".

La conférence dite de Genève 2, initiée par Washington et Moscou pour ouvrir des négociations entre régime et opposition et parvenir à une solution politique, était initialement annoncée pour le mois de juin.

Le régime a donné son accord de principe pour participer à cette conférence, mais le président syrien a réitéré sa volonté de rester au pouvoir jusqu'aux élections prévues en 2014, voire de se représenter à la présidentielle.

L'opposition a exigé elle au préalable le départ du président Bachar el-Assad et l'arrêt des combats, particulièrement ceux impliquant le Hezbollah libanais aux côtés de l'armée à Qousseir.

M. Fabius a également réitéré les réticences françaises à la présence de l'Iran à la conférence de Genève, réclamée notamment par Moscou, soutien du régime de Damas. "Les Iraniens ne sont pas favorables à ce qu'on trouve une solution, ils sont contre la paix", a répété M. Fabius.

En outre, les Iraniens sont opposés à un gouvernement de transition en Syrie qui aurait tous les pouvoirs, "ce qui est le point central de la conférence", a-t-il souligné. Enfin, "si l'Iran devient partie prenante de la conférence de Genève, (...) le risque, c'est qu'ils disent 'écoutez, on peut faire une concession sur l'affaire syrienne, mais à condition que vous nous laissiez la bombe atomique'", a ajouté Laurent Fabius.

L'Iran est avec la Russie l'autre grand soutien du régime syrien.

Une réunion préparatoire en vue de la Conférence sur la Syrie doit se tenir le 5 juin à Genève, entre des représentants des États-Unis, de la Russie et de l'ONU.


Rapport "terrifiant"

Alors que la communauté internationale s'est régulièrement inquiétée des crimes de guerre commis en Syrie, où les violences ont fait plus de 94.000 morts depuis mars 2011 selon l'OSDH, Paulo Pinheiro, président de la commission d'enquête internationale et indépendante de l'ONU, a prévenu que le rapport qu'il devait présenter mardi était "terrifiant".

La magistrate suisse Carla Del Ponte, membre de cette commission créée en 2011, a évoqué des crimes "d'une cruauté incroyable".

"Je n'ai jamais vu ça, y compris en Bosnie", a ajouté Mme Del Ponte, ancien procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, pour qui le rapport dénoncera, comme les précédents, des crimes "commis des deux côtés".

Dénonçant "la combinaison de sectarisme, de radicalisation, d'escalade des violations des droits de l'homme", M. Pinheiro a estimé que la Syrie était désormais plongée dans "un confit régionalisé et même internationalisé".

Pour lui, les rebelles croyant dans la démocratie et partisans d'un État laïc sont aujourd'hui "minoritaires".



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commentaires (3)

E T C E N'E S T P A S L E D E R N I E R.................... !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

09 h 24, le 03 juin 2013

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • E T C E N'E S T P A S L E D E R N I E R.................... !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 24, le 03 juin 2013

  • LA BÊTISE DES ABRUTIS OCCIDENTAUX, QUI SANS LEUR ACCORD TACITE BIEN QUE SOUS LA TABLE VIA LES KAGÉBISTES, CES MASSACRES N'AURAIENT JAMAIS PRIS PLACE, CROIENT CONTENIR L'EXTRÉMISME ? AU CONTRAIRE ILS LUI DONNENT PLUS D'ÉLAN FANATIQUE À SE DÉVELOPPER... ET CEUX QUI ONT COMBATTU AVEC EUX L'ORTHODOXIE CHRÉTIENNE SERBE, COMBATTENT AVEC EUX AUJOURD'HUI LE SUNNISME MUSULMAN ARABE.

    SAKR LOUBNAN

    17 h 11, le 02 juin 2013

  • Une guerre impitoyable qui risque de diviser tout le Moyen Orient en ethnies fanatiques . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    16 h 33, le 02 juin 2013

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