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À La Une - Les femmes de la semaine

Ces féministes qui ont fait plier Facebook

Les contenus et pages encourageant le viol et la violence domestique ne seront plus tolérés sur le réseau social.

Une campagne dénonçant la politique de Facebook qui interdit les photos de femmes allaitant tout en tolérant les contenus offensifs et haineux à l'encontre des femmes. Photo WAM

Il aura fallu une semaine de campagne, 60.000 tweets et 5.000 emails pour convaincre Facebook de revoir sa politique autorisant les blagues et propos offensants relatifs aux viols ou aux violences faites aux femmes. Lancée sur le Web par le groupe de féministes Women, Action & The Media (WAM), la campagne a rapidement fait boule de neige, s'attirant le soutien de milliers de personnes à travers le monde.

Sur son site Internet, le groupe publie des dizaines d’exemples de contenus, approuvés par le réseau social, alors qu'ils encouragent la violence à l’encontre des femmes. Parmi ces pages, "Fly Kicking Sluts in the Uterus" (Balançons des coups de pied dans l’utérus des salopes) ou encore "Violently Raping Your Friend Just For Laughs" (Violer brutalement votre amie juste pour rire)...

 

"Les images affichées sur Facebook comprennent des photographies de femmes battues, meurtries, ligotées, droguées et ensanglantées, avec des légendes telles que +Cette salope ne savait pas quand se taire+ et +La prochaine fois, ne tombe pas enceinte+", écrit WAM dans un communiqué publié le 21 mai sur son site. Le groupe reproche au réseau social d’approuver ce genre d’images alors que ses modérateurs "suppriment régulièrement des photos de femmes qui allaitent ou ayant subi une mastectomie ou encore des représentations artistiques du corps des femmes".

 

"Il semble que Facebook considère que la violence infligée aux femmes soit moins offensante que des images non violentes du corps des femmes, et que les seules représentations acceptables de la nudité féminine soient celles dans lesquelles les femmes apparaissent comme des objets sexuels ou les victimes de mauvais traitements, accuse WAM. Autoriser ces contenus en y apposant un avertissement selon lequel il s’agit d’+humour+, revient littéralement à traiter la violence contre les femmes comme une plaisanterie".

 

"Un tiers des femmes subissent des violences physiques, deux tiers des hommes ne font pas leur travail", peut-on lire sur cette image offensive diffusée sur Facebook.

 

 

Pour faire fléchir Facebook, les féministes ont décidé de frapper le réseau là où ça fait mal : la publicité. Dans son communiqué, WAM a invité les internautes à travers le monde à "communiquer avec les annonceurs dont les publicités sont affichées sur Facebook en marge des pages qui exposent des femmes à la violence, pour demander à ces sociétés de retirer leur publicité de Facebook jusqu'à ce que le réseau adopte des mesures interdisant les discours qui incitent à la haine sexiste sur son site".

 

Et ça marche ! Des dizaines de sociétés, dont Nissan, Finnair et American Express, ont réagi favorablement à la campagne, poussant le réseau social à changer de politique.

 

Mardi dernier, la vice-présidente chargée de la politique publique du réseau, Marne Levine, a affirmé que Facebook "complèterait son analyse, actualiserait ses lignes directrices" sur les propos haineux, et demanderaient les conseils d'experts juridiques, d'organisations de droits des femmes ou d'autres groupes "qui ont été historiquement confrontés à la discrimination".

 

"Ces derniers jours, il est devenu clair que nos systèmes d'identification et de suppression des discours haineux ont échoué à fonctionner aussi efficacement que nous le voudrions, notamment à propos d'affaires de haine contre les femmes", a reconnu Mme Levine dans un communiqué. "Dans certains cas, le contenu n'est pas supprimé aussi rapidement que nous le voudrions. Dans d'autres cas, des contenus qui devraient être supprimés sont ou ont été évalués à partir de critères dépassés (...) Nous devons faire mieux --et nous le ferons", a-t-elle conclut.

 

 

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