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À La Une - Discours

Le Hezbollah promet à ses partisans la victoire dans la guerre en Syrie

"Si Assad tombe, la résistance sera affaiblie" et le Liban sera à la merci d'Israël, avertit Hassan Nasrallah.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a promis que son mouvement sortira victorieux des combats en Syrie. Photo AFP

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s’est exprimé samedi à l’occasion de la fête de la résistance et de la libération, qui commémore le retrait de l'armée israélienne du sud du Liban en 2000 après 22 ans d'occupation.

 

Au cours de son discours, qui a été retransmis en direct à la télévision, le chef du Hezbollah a critiqué samedi les autorités libanaises et leur incompétence pour ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour protéger les Libanais contre les menaces israéliennes. "Nous passons par des moments historiques critiques, a affirmé le chef du Hezbollah. Depuis le retrait des forces syriennes du Liban en 2005, le gouvernement libanais n’a pas réussi à renforcer son armée face aux menaces israéliennes. Si l’armée libanaise avait les moyens et les armes nécessaires, elle aurait combattu Israël avec la même férocité que le mouvement de résistance". "Le problème essentiel est que, depuis la création de l’Etat libanais, les responsables libanais n’ont jamais considéré Israël comme un pays ennemi qu’il faut combattre", a-t-il ajouté, tout en rappelant les "victoires" du Hezbollah contre l'armée israélienne.

 

(Témoignage : A Qousseir, « les rebelles ont tout miné, même les réfrigérateurs... »)

 

Hassan Nasrallah a également affirmé que l’Etat libanais était "incapable", sans la résistance du parti chiite, de défendre le pays face aux menaces israéliennes. "Nous vivons dans un Etat confessionnel, incapable d’adopter une nouvelle loi électorale, a dit le chef du Hezbollah. Comment peut-on s’attendre de cet Etat de résister face à l’armée israélienne ? Ils (les politiciens libanais) en sont incapables".

Nasrallah a toutefois affirmé que la présence d’un Etat, "même faible", est mieux que le vide politique ou le chaos.

 

Concernant les combats meurtriers à Tripoli (nord), entre les quartiers de Bab el-Tebbané (majoritairement sunnite) et de Jabal Mohsen (alaouite), Hassan Nasrallah a appelé à la fin des violences qu’il a qualifié d’"insensées". "Nous appelons de nouveau à laisser le Liban en dehors de toute confrontation (...) Que ceux qui veulent combattre aillent en Syrie. Mais préservons la neutralité du Liban. Pourquoi se battre au Liban?" a-t-il dit.

 

(Lire aussi: Tripoli : 30 morts et 204 blessés en six jours de violence)

 

 

Nasrallah promet la victoire

Le chef du Hezbollah a ensuite évoqué les combats en Syrie dans lesquels est impliqué son parti, accusant les Etats-Unis et Israël d’être les principaux pays à soutenir la rébellion syrienne face au régime de Bachar el-Assad. "Une guerre mondiale a été lancée contre la Syrie, a dit Hassan Nasrallah. Tout le monde intervient en Syrie, mais la communauté internationale n’accuse que le Hebzollah pour son implication dans le conflit". "La communauté internationale veut le départ de ce régime même si cela veut dire la destruction de la Syrie", a-t-il accusé.

 

(Lire aussi : Le Hezb lève les couleurs du régime syrien rue Huvelin...)

 

"Une partie de l’opposition syrienne souhaite le dialogue, mais une autre partie travaille pour le compte des renseignements américains et israéliens. Il y a aussi les groupes armés sur le terrain, dominés principalement pas les mouvements takfiris", a encore ajouté Hassan Nasrallah, faisant allusion aux extrémistes sunnites.

"Ils sont venus de l’étranger pour combattre les forces syriennes nationales", a-t-il poursuivi, accusant "certains" pays arabes de financer et d’armer ces mouvements. "La montée de ces mouvements radicaux ne constituent pas uniquement une menace pour les chiites au Liban, mais pour tous les Libanais, qu’ils soient musulmans ou chrétiens", a averti Nasrallah.

 

Le chef du Hezbollah a par ailleurs affirmé que la Syrie représentait un soutien essentiel à la résistance libanaise. "La Syrie, c'est la protection arrière de la résistance, le support de la résistance. La résistance ne peut rester les bras croisés quand sa protection arrière est exposée et quand son support se brise. Si nous n'agissons pas, nous sommes des idiots", a-t-il souligné. "Si le régime de Bachar el-Assad tombe, la résistance sera affaiblie, ce qui permettra à Israël de contrôler le Liban et ce qui signera la fin des mouvements de résistance en Palestine", a-t-il ajouté.

 

Il a également assuré que de nombreux combattants du parti chiite souhaitent aller combattre auprès du régime syrien.

"Nous faisons face à une nouvelle étape qui a commencé il y a quelques semaines, a-t-il enfin dit. Nous combattons pour protéger la résistance et le Liban". "Nous sortirons victorieux de cette bataille, comme toujours, a-t-il déclaré. Nous poursuivrons notre chemin et nous sacrifierons tout pour parvenir à cette victoire. Je vous le promet", a-t-il conclu.

 

(Reportage : Ces Libanais prêts à mourir pour le Hezbollah en Syrie...)

 

Le Hezbollah s'est engagé il y a des mois dans la guerre sans merci que se livrent les forces du régime de Bachar el-Assad et les rebelles en Syrie. Il a déclaré d'abord vouloir défendre les 13 villages syriens frontaliers où vivent des Libanais chiites, puis le mausolée de Sayyeda Zeinab, près de Damas, lieu de pèlerinage très important pour cette communauté.

 

Les forces d'élite de ce mouvement ont ensuite, avec l'armée régulière syrienne, encerclé la localité de Qousseir, non loin de la frontière libanaise, avant  de lancer dimanche l'offensive contre cette ville qui compte, selon l'OSDH 25.000 habitants.

 

Rejetant au début les accusations sur sa participation aux combats et enterrant discrètement ses morts, le Hezbollah ne cache plus ses "martyrs" depuis que son chef Hassan Nasrallah a rendu hommage, le 30 avril dernier, à ceux qui sont tombés durant les combats. "La Syrie compte dans la région de vrais amis qui ne permettront pas que ce pays tombe dans les mains des Etats-Unis, d'Israël ou des groupes takfiri", faisant allusion aux extrémistes sunnites, avait-il dit sur la chaîne du mouvement, Al-Manar.

 

(Lire aussi : L'armée syrienne affirme avoir pénétré dans une position rebelle clé près de Qousseir)

 

Le Hezbollah libanais a perdu 75 de ses combattants depuis le début, il y a plusieurs mois, de son engagement en Syrie, notamment à Qousseir, a indiqué jeudi à l'AFP une source du mouvement chiite.

Dans les rangs du Hezbollah, "il y a eu 57 tués et 18 autres (combattants) qui sont morts de leurs blessures depuis le début de sa participation à la guerre en Syrie", a affirmé cette source.

 

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), de son côté, avance que le Hezbollah a perdu 104 combattants en huit mois dans la guerre en Syrie.

 

Le président libanais Michel Sleiman a appelé vendredi le Hezbollah à la prudence concernant son engagement massif dans les combats au côté des forces de Damas, estimant que le puissant parti chiite risquait de s'embourber dans le conflit syrien. "La Résistance (Hezbollah, ndlr) est plus noble et plus importante que tout, (elle) ne doit pas s'enliser dans les sables de la dissension, que ce soit en Syrie ou au Liban", a estimé M. Sleiman selon un communiqué, en référence à la lutte contre Israël prônée par le puissant parti.

 

Le rôle du Hezbollah a été dénoncé par les pays occidentaux et notamment les Etats-Unis qui considèrent comme "organisation terroriste" le parti parrainé par l'Iran. Le 30 avril, M. Nasrallah avait prévenu que les "amis de la Syrie" interviendraient dans ce pays si le régime était menacé.

 

En début de semaine, le président américain Barack Obama avait même appelé M. Sleiman pour lui exprimer ses "craintes" quant au rôle croissant du Hezbollah en Syrie.

 

Dans le même temps, la France a annoncé mercredi qu'elle allait proposer que la branche militaire du Hezbollah soit inscrite sur la liste des groupes terroristes de l'Union européenne en raison de son soutien au régime de Damas.

 

 

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