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À La Une - Révolte

À Qousseir, le Hezb perd beaucoup d’hommes mais en envoie d’autres immédiatement

Les USA confirment la participation de combattants iraniens ; réunion aujourd’hui à Amman des Amis de la Syrie.

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a lancé mardi un cri d’alarme appelant à la protection des milliers de civils, beaucoup d’entre eux étant des enfants, pris au piège par les combats dans la ville syrienne de Qousseir. Shaam News Network/AFP

Le Hezbollah a envoyé de nouvelles troupes d’élite pour s’emparer de la ville stratégique syrienne de Qousseir. Selon une source au sein des services de sécurité syriens, de violents accrochages se déroulaient dans le nord de la ville où s’est regroupée la plus grande partie des insurgés.


« Au moins 31 combattants du Hezbollah ont été tués depuis dimanche ainsi que 76 rebelles », a affirmé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Seulement « neuf soldats et trois miliciens prorégime ont péri, ce qui prouve clairement que c’est le Hezbollah qui mène l’assaut », a affirmé le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, en faisant également état de la mort de huit civils. Une source proche du parti armé libanais a révélé que la majorité de ses victimes avaient été tuées par des engins piégés posés par les rebelles pour freiner l’avancée du Hezbollah. « Le Hezbollah a acheminé de nouvelles troupes d’élite. Il a fait de nombreux prisonniers parmi les rebelles, dont des non-Syriens », a ajouté cette source qui a requis l’anonymat.

 

(Lire aussi : L’UE envisage l’inscription de la branche armée du Hezb sur sa liste terroriste)


Des Iraniens sont présents aux côtés du Hezbollah, a indiqué hier soir un haut responsable du département d’État américain. « C’est la participation directe la plus visible du Hezbollah aux combats en Syrie et nous avons compris qu’il y a aussi des Iraniens dans ce secteur », a ainsi affirmé ce responsable, qui a requis l’anonymat, aux journalistes accompagnant le secrétaire John Kerry à Mascate.


Selon l’OSDH, les rebelles offrent « une résistance acharnée pour ne pas abandonner les 25 000 civils bloqués dans la ville, mais le Hezbollah et l’armée poursuivent un assaut de grande ampleur ». Néanmoins, le correspondant de Now Lebanon à la Békaa a indiqué que l’attaque de Qousseir s’était arrêtée, après les pertes enregistrées par le Hezb.

 

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a lancé un cri d’alarme appelant à la protection des milliers de civils, dont de nombreux enfants, pris au piège. « La situation est désespérée », a déclaré une porte-parole de l’Unicef.

 


Pour Bassam Abou Abdallah, directeur du Centre de Damas pour les études stratégiques, l’opération militaire de Qousseir s’inscrit en vue de la conférence internationale prévue en juin à Genève. « Elle vise à convaincre les autres parties (rebelles et opposition) que l’option militaire ne pourra pas réussir » contre le régime, a déclaré cet analyste syrien proche du pouvoir.

 

(Lire aussi : La (sérieuse) mise en garde de Sleiman)



Genève 2
D’ailleurs ces développements interviennent à la veille d’une réunion à Amman du groupe des Amis de la Syrie visant à préparer cette conférence de paix internationale de Genève 2, initiée par la Russie et les États-Unis.
Le vice-secrétaire général de l’ONU, Jan Eliasson, a estimé qu’une éventuelle réunion à Genève ne pouvait fonctionner que si le gouvernement et les rebelles envoyaient des équipes de négociation « crédibles ».


Le régime syrien a quant à lui établi début mars une liste de cinq ministres, dont le Premier ministre Waël el-Halaqi, dans la perspective d’éventuelles négociations, selon des sources diplomatiques européennes.
En plus du chef du gouvernement, la délégation officielle du gouvernement syrien serait formée du vice-Premier ministre, Qadri Jamil, du ministre de l’Information, Omran Zoabi, du ministre de la Réconciliation nationale, Ali Haïdar, et de Joseph Sweid, ministre chargé du contrôle des activités du Croissant-Rouge. « C’est une liste qui est susceptible d’évoluer », a toutefois déclaré un diplomate européen, soulignant que tous les délégués qui participeraient à cette conférence devraient avoir une « véritable capacité de négociation ». Selon un second diplomate européen, l’opposition syrienne objecterait à la présence de certains membres de la délégation, estimant qu’ils n’ont pas d’influence véritable sur le gouvernement syrien.


L’Iran a souhaité de son côté participer à la conférence internationale malgré l’opposition de la France, estimant que celle-ci devait être « élargie avec la participation de tous les pays ayant une influence » sur les parties en conflit. « La condition pour que Genève 2 réussisse est que cette réunion soit élargie, avec la participation de tous les pays ayant une influence sur les événements en Syrie », a ainsi affirmé le porte-parole de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, soulignant que personne « ne doute dans le monde que l’un des principaux pays ayant de l’influence soit la République islamique ».

 

(Lire aussi : Les combats s’intensifient à Tripoli et des obus s’abattent au cœur de la ville)


L’opposition, qui pose comme condition sine qua non le départ de M. Assad et de son régime, se réunit pour sa part demain à Istanbul pour élire ses nouvelles instances et décider de sa participation ou non à la conférence. La demande de l’opposition concernant le départ de M. Assad est un des huit points de la feuille de route établie par les participants, de divers courants, à la « réunion de consultation nationale syrienne » réunie durant deux jours à Madrid, a précisé l’ancien président de la Coalition nationale de l’opposition syrienne, Ahmad Moaz el-Khatib sur sa page Facebook. Les délégués stipulent que « toute participation à un processus politique sur la Syrie sera liée à un repli de l’armée dans ses casernes, à la libération de tous les détenus et à l’accès à l’assistance humanitaire dans tout le pays ». Le document propose que la Syrie soit dirigée par un gouvernement de transition « jusqu’à ce que les fondations d’un nouveau système politique soient posées, sur la base de la démocratie, le pluralisme, la justice, l’égalité et l’État de droit ».



Réfugiés
Enfin, les autorités jordaniennes ont refusé l’accès à des milliers de réfugiés syriens au cours de la semaine écoulée, pour la première fois depuis le début de la crise, a-t-on appris hier auprès de diplomates, de militants et d’équipes humanitaires. La Jordanie a déjà ouvert ses frontières à quelque 470 000 Syriens, près du tiers du million et demi de réfugiés enregistrés par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) depuis le début de la crise.
Mais les quatre points de passage vers la Jordanie qu’utilisent les réfugiés syriens pour fuir les bombardements dans la province de Deraa sont fermés depuis six jours. C’est notamment le cas dans les villages frontaliers de Nasib et Tel Chebab, tenus par les rebelles. Aucune raison n’aurait été donnée par les Jordaniens. Seul le poste-frontière de Jaber reste ouvert.


D’après un diplomate occidental, le bouclage des frontières serait une mesure de sécurité prise dans le cadre de la réunion, aujourd’hui à Amman, mais aussi un avertissement à la communauté internationale. « Les Jordaniens s’inquiètent pour la sécurité mais adressent aussi un signal à la communauté internationale pour souligner la charge énorme que représentent les réfugiés », explique-t-il.

 

 

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