Depuis 4 ans, le Centre aixois des archives départementales, en partenariat avec la Bibliothèque départementale et le Festival de la BD d’Aix-en-Provence, présente une exposition mêlant archives et travail artistique. Cette année, c’est le Liban qui est donc à l’honneur.
Un rideau de lamelles en plastique imprimé, avec au recto deux photos du Liban et au verso un cèdre en calligraphie (de Nayla Saki), donne accès à l’espace dédié à cette exposition qui marque une première présence du Liban dans une manifestation labellisée Marseille-Provence 2013.
Des panneaux explicatifs retracent les grandes périodes historiques du Liban et ses liens avec la France. Des
vitrines présentent documents manuscrits, papiers d’identité, objets divers en lien direct avec le Liban sous le mandat français ou le Liban indépendant, ou encore les liens entre le Liban et Marseille, etc. On apprend ainsi que l’église Saint-Nicolas-de-Myre de Marseille est la première église orientale de France et d’Europe à s’être installée dans la cité phocéenne en janvier 1922.
L’exposition présente, à travers un parcours de documents d’archives, le pays, le Liban et ses liens avec la France, et plus particulièrement Marseille et «son port tourné vers le Levant, cette cité longtemps surnommée la Porte de l’Orient», comme l’écrit si bien Liliane Rada Nasser, la commissaire scientifique de l’exposition. Cette historienne, Libanaise d’Afrique installée à Marseille, chercheuse associée au laboratoire Telemme de la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme (MMSH) d’Aix-en-Provence, est spécialiste des migrations levantines et libanaises en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Ces Marseillais venus d’Orient, éditions Karthala, France).
Face au mur de panneaux, les planches de BD signées Michèle Standjofski retracent en couleurs une histoire familiale – la sienne – qui a eu la Méditerranée pour berceau. Un arbre généalogique que de nombreuses familles libanaises pourraient revendiquer: des aïeux, ayant migré au gré des guerres et des bouleversements politiques marquant le début du XXe siècle, et qui se sont installés sur les rives orientales de la Méditerranée; des familles qui se sont mélangées, créant une lignée turco-gréco-russo-italo-libanaise ayant le français en partage... Les planches de Michèle Standjofski sont de beaux instantanés de vie. Elle y croque de bien sympathiques portraits de famille.
Dans la pièce d’à côté, encore des planches de BD, mais là c’est le noir et blanc qui domine: autre auteure, autre style. Ce sont les planches charbonneuses de Zeina Abi Rached qui prennent la suite. «Je tricote depuis l’enfance une langue constituée de deux fils», écrit-elle, l’arabe et le français semblant discuter ensemble en toute harmonie.
Outre l’exposition ouverte au public jusqu’au 8 juin, ce rendez-vous libanais à Aix-en-Provence a offert conférences politico-historiques et manifestations culturelles, dont la dernière sera animée vendredi 24 mai à 18h30 par le conteur libanais installé en région PACA, Jihad Darwiche, avec ses «Récits de vie en temps de guerre».
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