Des documents et des outils de tortures ont été découverts dans les locaux des services de sécurité de la ville de Raqa, montrant que des détenus y ont été torturés, a annoncé vendredi Human rights watch (HRW).
"Les documents, cellules, salles d'interrogatoire et outils de tortures que nous avons vus dans les locaux des services de sécurité du gouvernement correspondent aux tortures évoquées par d'anciens détenus depuis le début du soulèvement en Syrie", a déclaré Nadim Houry, un responsable de HRW. Parmi les outils de tortures retrouvés, le "bsat al-reeh", souvent cruciforme, "utilisé selon d'ancien détenus pour immobiliser et étirer à l'extrême ou tordre des membres".
La ville de Raqa, dans le nord de la Syrie, est devenue en mars la première capitale provinciale conquise par les rebelles au détriment du régime.
HRW, qui a surveillé les violations des droits de l'Homme commises par le régime et par les rebelles depuis le début du conflit en mars 2011, a aussi appelé les groupes d'opposition contrôlant désormais la ville à protéger les éventuelles preuves de tortures et détentions arbitraires dans les locaux des forces de sécurité.
Un ancien détenu a expliqué à HRW que lui et son frère avaient été torturés "à tour de rôle". "Ils ont commencé à le torturer avec de l'électricité pendant trois, quatre heures, puis ils l'ont jeté dans une cellule d'isolement", a déclaré cet homme de 24 ans identifié comme Ahmed. "Ils voulaient que je leur dise qui venait manifester avec moi. Et ils me faisaient entendre les cris de mon frère. C'était plus [de pression NDLR] que d'être battu. Ils me forçaient à l'écouter" en train d'être torturé, a-t-il raconté.
HRW a établi en juillet un état des lieux de ce que l'organisation basée à New York a qualifié d'"archipel de la torture" en Syrie, où des dizaines de milliers de personnes seraient détenus et maltraitées.
L’annonce de HRW intervient alors que se multiplient les informations d’exactions commises par les deux parties. Jeudi, la coalition nationale de l'opposition syrienne, basée en Turquie, a affirmé que les forces du régime avaient attaqué un village de la province de Homs, assassinant au moins 18 personnes. "Les victimes ont été soit exécutées, soit massacrées à l'arme blanche", a rapporté la Coalition dans un communiqué. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a aussi révisé à la hausse, à 145 morts, le bilan du "massacre confessionnel" perpétré selon elle par les forces loyales au régime début mai dans un quartier sunnite de la ville de Banias (ouest).
Jeudi, l’OSDH a également a publié une vidéo qui montre un jihadiste du Front al-Nosra exécutant des personnes favorables au régime du président Assad dans l'est de la Syrie. L’OSDH a identifié l'homme masqué comme étant Kasoura al-Jazraoui, un jihadiste d'origine saoudienne, et diffusé une nouvelle vidéo présentée comme montrant son corps, après sa mort dans des combats pour le contrôle du pétrole dans la région de Deir Ezzor (est).
Mardi, l'opposition a fermement dénoncé une éviscération perpétrée par un rebelle qui apparaît dans une vidéo mise en ligne récemment, qualifiant l'acte d'"horrible" et d'"inhumain".
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commentaires (4)
C'est comme s'il fallait encore une preuve !
Antoine-Serge KARAMAOUN
16 h 25, le 17 mai 2013