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À La Une - société

Irak : une attaque contre des magasins d'alcool suscite la peur des vendeurs

"Si les hommes politiques veulent un Etat islamique, alors qu'ils le disent ouvertement."

Un vendeur dans un magasin de spiritueux à Bagdad, le 15 mai 2013, au lendemain d'une attaque d'inconnus contre des échoppes vendant de l'alcool. AFP PHOTO/ KHALIL AL-MURSHIDI

Des vendeurs dans des magasins d'alcool à Bagdad disent craindre pour leur vie au lendemain d'une attaque d'inconnus contre des échoppes vendant de la bière et des spiritueux.
Les portes aux couleurs vives des magasins visés par cette attaque qui a fait douze morts étaient fermées en matinée, et des caisses vides de bières et de whisky étaient empilées non loin sous un arbre.


"J'ai peur. Comment je pourrais ne pas avoir peur ?", lance Khodaida Mourad Khidr, qui travaille dans un magasin vendant des spiritueux dans le centre de la capitale et dont le cousin a été tué dans l'attaque de mardi.
"Mon fils travaille avec moi. Je l'ai renvoyé à la maison ce matin. Je lui ai dit: +pourquoi rester tous les deux ici ?+", indique M. Khidr, qui se tient dans son petit local où des bouteilles de whisky et d'autres boissons alcoolisées sont bien rangées sur des étagères.
Si les hommes politiques veulent un Etat islamique en Irak, alors qu'ils le disent ouvertement, ajoute-t-il. "S'ils disent que l'Etat est islamique, alors nous quitterons cet emploi et nous en prendrons un autre".


L'alcool est interdit par l'islam, et les magasins vendant des spiritueux à Bagdad, tenus en majorité par des non-musulmans comme les chrétiens ou les Yezidis, sont régulièrement la cible de groupes extrémistes.

 

(Lire aussi: L'alcool de nouveau dans le collimateur du régime turc)


Mardi soir, les assaillants, qui avaient mis des silencieux à leurs armes, sont arrivés à bord de quatre véhicules. Ils ont d'abord retenu des policiers à un barrage dans le quartier de Zayouna (est), avant de tuer 12 personnes dans plusieurs magasins proches vendant de l'alcool, selon un responsable du ministère de l'Intérieur.


Abou Zina, qui travaille dans un magasin d'alcool dans le centre de Bagdad, a aussi peur d'être visé.
"Chaque jour, nous sommes prudents, nous avons peur", confie-t-il. "Nous demandons à Dieu de nous protéger, et nous réclamons au gouvernement qu'il assure la sécurité parce que c'est son rôle, pas celui des citoyens", ajoute-t-il.
Son magasin comporte une grille de métal au niveau du guichet pour le protéger d'éventuels assaillants. Il est également équipé de caméras vidéo de surveillance, et d'une kalashnikov, posée près du comptoir.


Si les violences sont actuellement moins meurtrières que lors des années 2006 et 2007, au plus fort du conflit confessionnel, elles demeurent cependant fréquentes, tuant en moyenne plus de 200 personnes par mois depuis le début de l'année.
"A n'importe quel moment, vous pouvez être menacé et visé, à n'importe quel moment vous pouvez être frappé et blessé, et alors peut-être que vous allez vivre ou mourir, même si vous avez une famille et des enfants", se lamente Abou Zina.

 

 

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"J'ai peur....

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