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À La Une - Eclairage

Syrie: des experts doutent d'un terrain d'entente entre Washington et Moscou

"La vraie question est de savoir si les Russes sont prêts à dire à Assad et ses soutiens que les jeux sont faits pour leur régime".

Le chef de la diplomatie américaine John Kerry chuchotant son homologue russe Serguei Lavrov, avant une conférence de presse conjointe le 7 mai 2013 à Moscou. Mladen Antonov/Pool/Reuters

Sous la pression d'un lourd bilan humain et d'une probable utilisation d'armes chimiques en Syrie, Washington s'est rapproché de Moscou en vue d'un règlement politique de la guerre dans ce pays, mais les divergences entre les deux pays nourrissent le scepticisme d'experts.

 

L'exécutif américain a relancé la Russie, protecteur du régime du président syrien Bachar el-Assad, afin de tenter de trouver une solution à un conflit entré dans sa troisième année qui a fait entre 70.000 et 100.000 morts, selon le secrétaire d'Etat John Kerry, et menace de s'étendre à la région tout entière.

Le chef de la diplomatie américaine a rencontré mardi à Moscou le président Vladimir Poutine et son homologue Sergueï Lavrov.

 

La Russie et les Etats-Unis se sont entendus pour inciter Damas et les rebelles à s'asseoir autour d'une table et ont plaidé pour l'organisation "au plus vite" d'une conférence internationale sur la Syrie. Cette réunion, qui pourrait se tenir fin mai à Genève, relance le processus dit "de Genève" conclu le 30 juin 2012 entre les grandes puissances et qui prévoit l'organisation d'une transition politique en Syrie, sans trancher clairement sur le rôle de M. Assad.

Mais une source diplomatique russe de haut rang a estimé samedi que la tenue de cette conférence "ne sera guère possible d'ici la fin mai" en raison des "divergences" sur son cadre.

 

Moscou refuse toujours de lâcher le dirigeant syrien et a confirmé vendredi une livraison d'armements de guerre à Damas. John Kerry a estimé jeudi que cette livraison de missiles russes à la Syrie serait "potentiellement déstabilisante" pour la région, tandis que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui craint des transferts d'armes vers le Hezbollah libanais, devrait se rendre bientôt en Russie pour s'entretenir avec le président Vladimir Poutine, a annoncé samedi le Kremlin.

 

De leur côté, les Etats-Unis ont paru légèrement infléchir leur position quand M. Kerry a laissé entendre à Moscou que son pays ne faisait plus du départ du président syrien une condition préalable à la mise sur pied d'une autorité de transition. Il a ensuite réaffirmé à Rome que M. Assad devait partir, mais sans dire quand.

 

"L'accord de cette semaine sur une conférence de paix fait progresser d'un pas la formule de Genève, mais qu'est-ce qu'un pas de plus dans quelque chose qui n'a aucune signification?", ironise Stephen Sestanovich, spécialiste de la Russie au groupe de réflexion "Council of Foreign Relations" de Washington. "La vraie question est de savoir si les Russes sont prêts à dire à Assad et ses soutiens que les jeux sont faits pour leur régime", explique-t-il.

 

"Il y a des tentatives qui ont lieu en ce moment, mais ne je pense pas que les positions (de Moscou et Washington) aient tellement changé", lui fait écho Salman Shaikh, directeur du Brookings Center de Doha, en qualifiant "d'acrobaties verbales" les déclarations de la Maison Blanche et du département d'Etat. "Même si cette activité diplomatique existe, c'est la situation sur le terrain qui continuera à être prépondérante", explique M. Shaikh à l'AFP.

 

L'armée syrienne tentait samedi de rouvrir une voie d'approvisionnement clé entre les villes de Hama (centre de la Syrie) et Alep (nord) prise la veille par les rebelles, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

M. Obama, de son côté, s'est défendu d'être inerte et a fait remarquer cette semaine qu'il n'existait pas de "réponses faciles", deux semaines après que son administration eut évoqué pour la première fois le recours probable d'Assad à des armes chimiques.

Bien qu'il ait assuré qu'une telle utilisation serait de nature à changer "la règle du jeu", M. Obama a multiplié les bémols depuis lors, affirmant que les preuves n'étaient pas encore suffisantes.

 

L'administration américaine est hantée par le précédent de 2003, lorsque l'ancien président George W. Bush avait lancé l'invasion de l'Irak sous le prétexte d'"armes de destruction massive" qui n'ont jamais été retrouvées.

 

 

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Sous la pression d'un lourd bilan humain et d'une probable utilisation d'armes chimiques en Syrie, Washington s'est rapproché de Moscou en vue d'un règlement politique de la guerre dans ce pays, mais les divergences entre les deux pays nourrissent le scepticisme d'experts.
 
L'exécutif américain a relancé la Russie, protecteur du régime du président syrien Bachar el-Assad, afin de tenter...

commentaires (5)

Alors ce sont des experts-douteurs! Il n y a pas de sot métier... la preuve.

Ali Farhat

19 h 51, le 12 mai 2013

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Commentaires (5)

  • Alors ce sont des experts-douteurs! Il n y a pas de sot métier... la preuve.

    Ali Farhat

    19 h 51, le 12 mai 2013

  • DES "EXPERTS?".... ASSURÉMENT PER(s)CÉS !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 34, le 12 mai 2013

  • QUOI QU'IL EN RÉSULTE... LE BAUDET RÉGIONAL PAYERA LE PRIX FORT !

    SAKR LOUBNAN

    13 h 05, le 12 mai 2013

  • Il n'est pas demandé au stupide Obama d'entrer en Syrie avec ses troupes comme son stupide prédécesseur Bush l'a fait en Irak en 2003, obéissant à la volonté des sionistes. Il lui est demandé, à lui-même et à l'UE, de fournir à l'Armée syrienne libre (ASL) les armes et les munitions adéquates pour défendre la population contre les bombardements barbares de la tyrannie de Damas et mettre celle-ci en échec. "Donnez-nous les armes dont nous avons besoin, et nous en finirons avec le régime barbare en 40 jours", déclarait il y a trois jours le commandant en chef de l'ASL, Salim Idriss. Alors que Moscou continue ses livraisons d'armes mortelles au régime criminel et ainsi participe à ses crimes, l'administration américaine baigne dans sa lâcheté et fait de la littérature. Même en ce qui concerne les armes chimiques. "Oui, on sait, Assad a bien utilisé des armes chimiques contre son peuple, mais vous savez, oui.. non... c'est difficile.. on ne peut pas se précipiter.. ce n'est pas facile.. etc.. etc.. etc.. Pendant ce temps, un grand nombre de combattants de l'ASL, dans le désespoir dû au manque d'armes et de munitions, désertent et rejoignent le front al-Nosra, soit al-Qaida, comme le montrait clairement avant-hier le journal britannique The Guardian. Obama, lui, a mis al-Nosra sur la liste des organisations terroristes et croit l'avoir neutralisée. Je souhaite qu'elle lui explose à la figure par ses mille moyens.

    Halim Abou Chacra

    04 h 02, le 12 mai 2013

  • Quand on a rien a ecrire , voila le genre d'article qu'on nous sort, c'est honteux d'ecrire en titre une declaration faite par un " expert" , alors que le corps de l'article est vide de sens et en contradiction avec ce titre. Scarlett je vous demande de venir en aide a ce genre de journalisme trompeur, car le pire dans tout ca c'est qu'il y a encore des gens qui se feront avoir. La ou je me suis fendu la peche, c'est que j'avais l'impression de lire le contraire de ce qui est ecrit, et me demandait quand est ce que les us vont expliquer aux mercenaires GAME OVER. Les yanky sio ont fait tilt avec toute leur cohorte de traitrise arabe.

    Jaber Kamel

    01 h 38, le 12 mai 2013

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