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Liban

Nasrallah : Le Hezbollah aidera la Syrie à libérer le Golan

Dans l’auditorium, les ambassadeurs syrien et iranien côte à côte.

L’occasion était le 25e anniversaire de la fondation de Radio al-Nour, mais le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, en a profité pour parler de la situation régionale, d’autant, comme il l’a dit lui-même, qu’il ne se passe pas grand-chose sur la scène locale. Et comme dans son précédent discours, il a parlé de stratégie, adoptant des positions sans détour. « Comme la Syrie s’est tenue aux côtés des résistances libanaise et palestinienne, nous nous tenons aujourd’hui aux côtés de la résistance syrienne dans le Golan », a-t-il martelé, ajoutant que « la résistance libanaise est prête à recevoir des armes qui peuvent briser l’équation en vigueur », comme a proposé d’en envoyer le président syrien.


À ces messages forts, Nasrallah a encore ajouté un autre : « Empêcher la Syrie de basculer entre les mains des États-Unis, d’Israël ou des takfiristes fait désormais partie de la bataille pour la Palestine. » Hassan Nasrallah a affirmé dans ce cadre que le Hezbollah aidera la Syrie à libérer le Golan. « Nous annonçons que nous sommes aux côtés de la résistance populaire syrienne et proposons notre soutien matériel et moral, ainsi qu’une coordination, en vue de libérer le Golan syrien », a-t-il affirmé sur ce plan.


Au niveau interne, il s’est contenté de quelques phrases, rappelant qu’avec ses alliés, le Hezbollah n’a pas voulu rééditer l’expérience du 14 Mars avec Mikati, en refusant de le nommer et de coopérer avec lui, avant de lui mener une guerre sans merci, au Liban et à l’étranger, pour le pousser à la démission. Le Hezbollah et ses alliés ont donc nommé Tammam Salam, « sachant qu’il a été choisi par le 14 Mars dont il est d’ailleurs une des figures ». « Mais le Hezbollah et ses alliés ont vu en lui une personne calme, modérée avec laquelle ils peuvent coopérer. Toutefois, si nous voulons participer, nous devons nous sentir présents », a précisé Hassan Nasrallah. C’est pourquoi il réclame avec son camp une représentation au gouvernement proportionnelle à leur poids au Parlement. Selon lui, l’intérêt national exige la formation d’un gouvernement de partenariat national, et il a souligné le fait qu’il ne faut pas perdre de temps. Au sujet des élections, il a rappelé que le Hezbollah votera en faveur du projet orthodoxe si celui-ci est soumis au vote le 15 mai. Mais si ce projet tombe, il reconnaît que son camp n’a pas de projet de rechange et il est prêt à tout discuter, car le pire pour lui, c’est le vide institutionnel.

Au sujet des pèlerins retenus à Aazaz, il a affirmé que le Hezbollah a fait tout ce qu’il devait faire, la balle étant maintenant dans le camp de Aazaz. Au sujet des obus qui tombent régulièrement au Hermel, il a annoncé d’un ton sibyllin qu’il y aura sans doute bientôt une solution.


Mais c’est surtout sur les dossiers palestinien et syrien que Nasrallah s’est étendu.


Au sujet de la situation en Palestine, il a précisé que « la menace ne porte plus seulement sur la terre et le peuple, mais sur l’identité et les symboles sacrés ». Tout en reconnaissant que « l’ennemi israélien sait saisir les chances qui s’offrent à lui », il a affirmé qu’Israël estime que « c’est un bon moment pour soutirer de nouvelles concessions aux Arabes, avec une Syrie neutralisée, une situation interne au Liban confuse, l’Iran encerclé... ». « Alors que beaucoup misaient sur le printemps arabe pour aboutir à une position plus ferme et plus noble en faveur des droits arabes, certains pays du printemps arabe, en plus de pays du Golfe, sont au contraire prêts à plus de concessions, a affirmé Nasrallah. Ceux-là considèrent la mosquée al-Aqsa comme un poids historique, non comme une cause, et ils attendent l’occasion de faire de nouvelles concessions... »


C’est pourquoi, selon lui, « on a vu des ministres arabes – dont certains des pays où le printemps a eu lieu – entourant le secrétaire d’État américain pour annoncer une nouvelle initiative arabe qui repose sur l’échange de terres ». « En dépit de son importance, Netanyahu a considéré que cette concession était insuffisante, a souligné Nasrallah. Ce qu’il faut pour le Premier ministre israélien, c’est reconnaître la judaïté de l’État d’Israël. Des dirigeants arabes sont prêts à accepter cette condition, mais ils ne sont pas prêts à aider des milliers de musulmans sunnites qui meurent de faim au Soudan, à aider les habitants de Jérusalem, s’est écrié Nasrallah. Ce qui pourrait donc se passer, c’est qu’Israël craigne un fait accompli et finisse par imposer la division de la mosquée al-Aqsa en deux, une pour les musulmans, l’autre pour les juifs. »

La crise syrienne
L’agression israélienne contre la Syrie a occupé une grande place dans le discours de Nasrallah. Selon lui, cette attaque avait plusieurs objectifs : d’abord, « sortir la Syrie du conflit arabo-israélien, d’autant que ce pays n’a pas signé de paix avec Israël, mais, au contraire, a aidé les résistances libanaise et palestinienne ». « Ensuite, le bombardement des alentours de Damas visait à faire plier le commandement syrien en lui disant que s’il continue à aider la résistance, Israël lui mènera une guerre véritable puisque Netanyahu avait affirmé que cette attaque vise à empêcher le renforcement des moyens du Hezbollah au Liban », a déclaré le chef du Hezbollah.

 

(Reportage : Ces Libanais prêts à mourir pour le Hezbollah en Syrie...)

Et d’ajouter : « La riposte syrienne ne s’est pas fait attendre. Certains voulaient une action directe, soit par souci du moral des populations arabes, soit pour entraîner le régime dans une guerre avec Israël qui l’enfoncerait encore plus. Mais le régime a préféré une autre façon de riposter. Il a d’abord déclaré que la Syrie va donner encore plus d’armes à la résistance, et même plus, des armes nouvelles qui remettent en question l’équation actuelle. En d’autres termes, la Syrie ne sera plus un passage pour les armes, mais leur origine. Et la deuxième riposte est l’ouverture du front du Golan. Alors qu’Israël veut sortir la Syrie du conflit arabo-israélien, le commandement syrien a décidé d’y entrer directement. Ce sont donc là des ripostes stratégiques. La troisième riposte a consisté dans l’installation de batteries de missiles et dans diverses autres mesures militaires qui ont poussé les Israéliens à multiplier les messages d’apaisement. »


(Pour mémoire : Les Israéliens de Haïfa sur le qui-vive face à d'éventuelles représailles du Hezbollah)


Nasrallah a encore rendu hommage au commandement syrien « qui a des nerfs solides, des convictions et une grande sagesse, doublée d’un cerveau stratégique ». Il faut, selon lui, « préserver cet axe qui a déjà remporté des victoires et mis en échec de nombreux projets préparés pour la région ». « Nous serons aux côtés de ceux qui se sont tenus à nos côtés depuis des dizaines d’années », a déclaré Nasrallah, qui a consacré une partie de son discours, occasion oblige, au rôle des médias, « qui peuvent faire partie intégrante de la résistance, tout en se souciant d’abord d’informer ». « C’est d’ailleurs, selon lui, ce qui rend crédibles les médias de la résistance. »

 

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L’occasion était le 25e anniversaire de la fondation de Radio al-Nour, mais le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, en a profité pour parler de la situation régionale, d’autant, comme il l’a dit lui-même, qu’il ne se passe pas grand-chose sur la scène locale. Et comme dans son précédent discours, il a parlé de stratégie, adoptant des positions sans détour....

commentaires (18)

AHHHH OUI !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

10 h 56, le 11 mai 2013

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Commentaires (18)

  • AHHHH OUI !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 56, le 11 mai 2013

  • Il faut comprendre l'exclamation : IL FAIT BON RIRE ! = IL FAIT BON DE RIRE ! = LE "FAIT" FAIT RIRE !

    SAKR LOUBNAN

    23 h 23, le 10 mai 2013

  • C'est extrêmement provocateur!!

    Ali Farhat

    21 h 31, le 10 mai 2013

  • Exclamation : LE SANDJAK D'ISKENDERUN AVANT ! IL FAIT BON RIRE !

    SAKR LOUBNAN

    16 h 01, le 10 mai 2013

  • Exclamations : CHACUN CHEZ SOI !

    SAKR LOUBNAN

    15 h 52, le 10 mai 2013

  • L'extremisme appelle l'extremisme. Je regrette de le dire, mais j'ai la conviction que nous ne pouvons plus vivre au Liban à côté de ces fanatiques inconscients. A cause de ce fou de DIEU, le Liban ne trouvera jamais la paix. Le mieux est de diviser ce pays pour en finir, entre ceux qui veulent vivre en paix et qui se battent pour un LIBAN D'ABORD et ceux qui veulent continuer à faire la guerre et se battre pour la PALESTINE, LA SYRIE ou l'IRAN. Carlos Achkar

    carlos achkar

    13 h 29, le 10 mai 2013

  • Le grand absent de ce discours le Liban , dénudé de gouvernement de parlement et d' un président de la République .. tous bouche cousue . Pourquoi ? Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    13 h 03, le 10 mai 2013

  • Tiens,çà fait plaisir à lire...même les thuriféraires habituels de HN semblent se réveiller...je ne discute pas l'intelligence brillante de l'homme Nasrallah...elle est évidente...mais je discute son agenda,comme je l'ai toujours discuté...cet agenda n'est pas ,et n' a jamais été purement libanais...bienvenue,chers amis OLJ,dans le dur monde de la vérité...HN n'est pas un bisounours....pas plus que les autres,d'ailleurs...mais je compatis à votre souffrance et à la perte de vos illusions...c'est beau d'être naïf ...mais pas très productif...

    GEDEON Christian

    11 h 06, le 10 mai 2013

  • Au cirque politique libanais l’effet d’annonce fait sûrement rire. Le chef de la milice chiite radote, car ce n’est pas la première fois qu’il parle de récupérer le Golan, alors qu’il ne parle plus ni des fermes de Chebaa, ni des deux villages chiites libanais qu’Israël a pris au Liban et annexé. Le régime syrien compte sur la milice qu’il a créé de toutes pièces pour se maintenir au pouvoir ! N’a jamais osé la moindre manœuvre pour récupérer le Golan sachant le rapport de force lui est très défavorable. Un peu de jugeote, Sayed Hassan, ne portez au secours de personne, car bientôt personne ne vous tendra la main sauf peut-être la bonté divine. Si l’armée syrienne a besoin de votre soutien, c’est qu’elle a prétendu par le passé faire appel à vos services pour poursuivre son occupation du Liban. Faites gaffe, ne tombez pas dans ce piège. Au moment de livrer cette réaction, (hasard de l’actualité), je lis dans les dépêches de l’OLJ la proposition du retrait du plateau du Golan, les 300 soldats philippins au président Benigno Aquino. Aie aie, ça va barder !

    Charles Fayad

    10 h 36, le 10 mai 2013

  • Il y prise de conscience des 2 cotes, du cote libanais resistant qu'on peut le faire, du cote usurpateur qu'on ne peut plus faire ce qu'on veut, maintanant que c'est dit plus d'excuse sioniste, les armes ,ils savent ou ells sont qu'ils vienner les chercher, je vous parie qu'ils n'oseront pas !Et en plus les complices occidentaux ne bougeont pas pour les encourager a fauter, ils peuvent pas recevoir d'un coup 5 a 6 million de refugies victimes de l'usurpation d'un territoire.

    Jaber Kamel

    10 h 12, le 10 mai 2013

  • Autre exclamation : QUEL "HERCULE" VA NETTPOYER LES ÉCURIES ?

    SAKR LOUBNAN

    10 h 08, le 10 mai 2013

  • J'ai dit plus de commentaire, non "plus d'exclamations" : PAUVRE LIBAN ! PAUVRE PEUPLE LIBANAIS ! VOTRE CALVAIRE EST GRAND, LENT ET LONG !

    SAKR LOUBNAN

    10 h 06, le 10 mai 2013

  • Hassouna vient de nous présenter un remake des erreurs mortelles des dirigeants dictateurs des états de l'axe contre les démocraties qui ont conduit a la catastrophique IIe guerre mondiale. Au lieu d'Axe, nous avons la "Moumana3a". Avec autant d'enjeux économiques (Gaz et pétrole en Méditerranée) ces gens la ne lâcheront pas. Ils iront jusqu'au bout et avec a la clé un traité de paix que tous les pays veulent voir instauré pour commencer a vivre. Israël est la et le restera. Il nous faut faire avec que ça plaise ou pas. Faut il continuer a se battre et perdre en continue ou faire avec et sauver ce qui reste? Qu'il arrête de chercher a nous faire croire que les Israéliens ont peur car il n'en ont cure. S'il y a accord international ces gens la mettront le paquet et toutes les armes du Hezbollah n'y feront rien. J’espère qu'ils seront plus pragmatiques pour sauver le Liban.

    Pierre Hadjigeorgiou

    10 h 00, le 10 mai 2013

  • Mais, Sayyed Hassan Nasrallah, je ne suis pas du tout d'accord avec vous cette fois-ci! Qu'est-ce qu'on a a faire avec le Golan, nous Libanais? Et qu'est-ce qui vous a fait penser au Golan maintenant? La region est sur le point de s'embraser et le climat politique sur le plan interne est desastreux! Reglons nos problemes internes d'abord: elections, formation du gouvernement, etc... et surtout evitons une guerre regionale qui serait catastrophique pour tout le monde, surtout pour nous les Libanais! On a assez paye pour les autres! Je comprends votre fidelite au President Assad qui vous a aide a resister a Israel en 2006, mais pour une fois, permettez-moi de vous dire que vous manquez de clairvoyance...On rentre tout droit dans le mur! Pas d'exces de zele; il faut bien mesurer ses forces...

    Michele Aoun

    09 h 29, le 10 mai 2013

  • Sahh Ennaoum!

    Bibette

    09 h 09, le 10 mai 2013

  • Voilà le bluff politique continu ... En 2013 ! la démonstration est faite en live ... ! Après les syriens qui voulaient soit disant ...faire la guerre sur notre territoire pour libérer la Palestine ..jusqu'aux derniers libanais .... nous constatons désormais, que nous sommes fait avoir par un traitre de l'intérieur ...une fois que plus par un/des chefs et sous/chef de milices aux ordres des ennemies du Liban ...Hélas ,dans cette géostratégie criminogène gangrenée par des milices de nuls.... nous savons que nous ne pourrons pas libérer les fermes de Sheeba de sitôt ....!

    M.V.

    08 h 40, le 10 mai 2013

  • Cette fois j'ai écouté le discours du Guide suprême. Depuis, je cherche et je lis, je lis et je cherche, mais plus je lis et je cherche, je ne trouve pas un brin de Liban ni d'Etat libanais dans ce discours. Alors je ne peux m'empêcher de dire : mais au fond il est Guide suprême de qui et de quoi donc le sayyed ? Plus que jamais, il l'est seulement du Sud, d'une partie de la Békaa et de Dahié. Et peut-être également de Rabieh; je commence à en douter. Alors je suis obligé de me convaincre une fois pour toutes et sans retour que le sayyed a décrété le divorce du Hezbollah avec 75 % peuple libanais, tous des traîtres vils, qui veulent le triomphe du projet israélien au Liban. Cette fois néanmoins, ces infortunés ont une consolation. Ils sont kif kif avec 75% du peuple syrien, qui sont plus traîtres qu'eux encore en se soulevant contre le président divin Bachar, ce qui veut dire qu'ils "veulent faire chuter la Syrie de l'axe de la résisatnce et de la moumana3at". La manchette de ce jour de l'édition écrite de L'Orient-Le Jour est : "Nasrallah entre inconscience et culot". Personne au monde n'aurait mieux dit.

    Halim Abou Chacra

    04 h 31, le 10 mai 2013

  • "Comme la Syrie s’est tenue aux côtés des résistances libanaise et palestinienne, nous nous tenons aujourd’hui aux côtés de la résistance syrienne dans le Golan". On ne peut être plus lâche et plus traître pour parler ainsi alors que la Syrie a détruit, pillé et violé les Libanais pendant 29 ans et que les Palestiniens ont voulu s'emparer du Liban en déclenchant une guerre civile qui ne s'est jamais terminée ! Surtout que la Syrie a contribué à chasser les Palestiniens du Liban ! Autre preuve de manipulation : les gentils (pour l'instant) mots employés à l'adresse de Tammam Salam que le barbu enterré veut absolument embarquer dans la tourmente en essayant de le rendre complice des actions de traîtrise de la milice illégale alors que le nouveau Premier ministre a toujours dit et répété que le Liban devait prendre ses distances avec la crise syrienne sachant pertinemment bien que la bêtise du Hezbollah menait le pays à la mort certaine. Eh ben je ne souhaite qu'une chose : puisque le Hezbollah s'accorde le droit de faire ses guerillas divines de m..., puisse-t-il être complètement exterminé, par n'importe qui, en Syrie, dans le Golan, en Israël ou n'importe où, c'est la seule chose qui puisse arriver pour sauver le Liban et les Libanais qui n'ont jamais demandé (excepté les traîtres) à se mêler de la sale guerre du boucher de Damas.

    Robert Malek

    01 h 37, le 10 mai 2013

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