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Moyen Orient et Monde - AQMI en Tunisie

Ennahda sur la défensive...

Le parti islamiste au pouvoir en Tunisie a relativisé hier le danger que représente el-Qaëda au moment où les autorités, qui pourchassent toujours deux groupes jihadistes, ont annoncé la saisie d’une importante quantité d’explosifs.
Accusé par l’opposition et des médias de laxisme vis-à-vis des groupuscules salafistes depuis son arrivée à la tête du gouvernement fin 2011, le parti Ennahda s’est défendu en jugeant que la menace terroriste était plus grave sous le régime déchu de Zine el-Abidine Ben Ali. « Ce qui s’est passé à Soliman et à Rouhia était plus grave que ce qui se passe actuellement au mont Chaambi, même s’il s’agit d’un crime colossal », a dit son chef Rached Ghannouchi. Il faisait référence aux événements de Soliman, près de Tunis, lorsque les forces tunisiennes ont combattu fin 2006-début 2007 un groupe d’une trentaine de jihadistes tunisiens et algériens faisant une quinzaine de morts dont douze islamistes. À Rouhia, en mai 2011, tout juste après la révolution, des combats ont opposé militaires et islamistes armés.
Actuellement, l’armée pourchasse une trentaine de combattants liés à el-Qaëda, certains étant des vétérans de la rébellion islamiste du Nord-Mali, dans la région du mont Chaambi et du massif du Kef.
Par ailleurs, le ministère de l’Intérieur a annoncé l’arrestation d’un « terroriste libyen » en possession d’explosifs. Selon une source policière interrogée par l’AFP, quelque 150 kilos d’équivalent TNT ont été saisis à bord d’un navire repéré par des marins pêcheurs dans le port de el-Ketef, près de la Libye. « Il n’y a pas de justification pour la violence en Tunisie, il n’y a pas de place pour le jihad, sauf celui du développement et celui qui propage le bien », a martelé M. Ghannouchi.
Il a ensuite dénoncé la couverture médiatique de la traque des groupes armés qui, depuis la fin avril, a fait 16 blessés dans les rangs des forces tunisiennes. « Des journaux et certaines personnes disent que la Tunisie va vers la guerre civile. Le terrorisme en Tunisie ne peut pas se transformer en guerre civile, c’est exagéré et pas objectif », a-t-il jugé. « Nous combattons ce phénomène et il faut que tout le monde s’unisse », a-t-il dit, appelant aussi le gouvernement à accélérer les programmes de développement pour lutter contre la pauvreté, terreau de l’extrémisme.

Spirale à l’algérienne
Sur le terrain, les opérations de ratissage et de déminage par des tirs de mortier sur le mont Chaambi ont repris hier matin. La veille au soir, elles avaient été interrompues pour maîtriser un incendie dans la forêt déclenché par les tirs des militaires. La presse tunisienne tirait la sonnette d’alarme, le quotidien Le Temps craignant « une spirale de violence meurtrière semblable à celle qui a ensanglanté l’Algérie pendant une dizaine d’années » dans les années 1990. Il a pointé du doigt « la politique de l’impunité et le laxisme des autorités » malgré une succession d’attaques, tels celle de manifestants contre l’ambassade américaine en septembre 2012 ou l’assassinat en février d’un opposant anti-islamiste. La Presse, constatant que « la Tunisie est désormais en guerre contre le terrorisme islamiste international », a appelé pour sa part médias, opposants et gouvernants à œuvrer ensemble pour ne « pas aider l’ennemi et ne pas saper le moral des troupes combattantes ».
De l’aveu même des autorités, les frontières très poreuses entre la Tunisie, l’Algérie et la Libye sont devenues un haut lieu de passage pour les trafiquants et des combattants armés, comme l’a illustré la prise d’otages sur le site gazier algérien d’In Amenas qui a fait des dizaines de morts. Tripoli, Alger et Tunis se sont engagés en janvier à renforcer leur coopération, mais la mise en œuvre de cet accord est restée floue. Dans ce contexte, les autorités algériennes ont indiqué avoir renforcé leur surveillance à la frontière avec la Tunisie. L’Algérie a « renforcé son dispositif sécuritaire aux frontières et intensifié le contrôle de toute activité suspecte dans la région », a déclaré le ministre algérien de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, à l’Assemblée nationale.
(Source : AFP)
Le parti islamiste au pouvoir en Tunisie a relativisé hier le danger que représente el-Qaëda au moment où les autorités, qui pourchassent toujours deux groupes jihadistes, ont annoncé la saisie d’une importante quantité d’explosifs.Accusé par l’opposition et des médias de laxisme vis-à-vis des groupuscules salafistes depuis son arrivée à la tête du gouvernement fin 2011, le...

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