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À La Une - Crise

La Syrie répliquera immédiatement à une nouvelle attaque d'Israël

Damas se dit prêt à recevoir la commission de l'ONU sur les armes chimiques.

Des fils barbelés séparent la Syrie du Golan occupé par Israël. AFP/MENAHEM KAHANA

La Syrie répliquera immédiatement et durement à toute nouvelle attaque d'Israël contre son territoire, a affirmé jeudi à l'AFP le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Moqdad.

 

"Instruction a été donnée de répondre immédiatement à toute nouvelle attaque israélienne", a affirmé ce haut responsable à la suite des raids menés vendredi et dimanche par l'aviation israélienne contre les environs de Damas.

Cette déclaration intervient alors qu'Israël a mené, la semaine dernière, deux frappes aériennes en 48 heures en Syrie. Ces frappes auraient visé des armes destinées au Hezbollah libanais. Elles ont porté à trois le nombre de raids aériens menés par Israël en Syrie depuis fin janvier dernier.

Jeudi, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a annoncé que son parti va aider la Syrie à libérer le Golan occupé, en réponse aux bombardements israéliens en Syrie.
"Vous avez lancé une guerre contre la Syrie pour l'affaiblir, vous avez donc ouvert la voie à la création d'une résistance populaire pour la libération du Golan occupé, a déclaré Hassan Nasrallah.

Dans le même temps, M. Moqdad a affirmé à l'AFP, que la Syrie est prête à accueillir immédiatement la commission d'enquête de l'ONU sur les armes chimiques.

"Nous étions prêts et nous sommes toujours prêts maintenant, à cette minute, à accueillir la délégation telle qu'elle a été établie par (le secrétaire général de l'ONU) Ban Ki-moon pour enquêter sur ce qui s'est passé à Khan al-Assal", a déclaré le vice-ministre syrien des Affaires étrangères.

Israël a prévenu jeudi les Etats-Unis que la Russie avait l'intention de livrer à Damas des armements sol-air sophistiqués en dépit des pressions exercées par les Occidentaux pour que Moscou s'en dispense, rapporte mercredi le Wall Street Journal.

Le quotidien écrit que des responsables américains ont confirmé être en train d'analyser des documents transmis par Israël. Ils ont toutefois refusé de dire s'ils jugeaient que la vente des missiles en question, des S-300, était imminente.

 

Le gouvernement de Bachar el-Assad cherche depuis des années à s'équiper de ce matériel capable à la fois d'intercepter des avions de chasse et des missiles. Selon Israël, Damas a effectué des transactions financières pour le règlement d’une commande passée en 2010 portant sur quatre batteries de missiles, pour un montant de 900 millions de dollars.


En début de soirée le secrétaire d'Etat américain John Kerry a estimé que la livraison de missiles russes à la Syrie serait "potentiellement déstabilisante" pour la région.

"Les missile sont potentiellement déstabilisants", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse conjointe à Rome avec son homologue italienne Emma Bonino. "Nous préférerions que la Russie ne fournisse pas d'aide" au régime du président Bachar el-Assad, a-t-il ajouté.

 

Cette affaire intervient alors que John Kerry vient d’achever sa première visite à Moscou en tant que secrétaire d'Etat américain. A l’issue de cette visite, les deux pays ont annoncé avoir convenu d'inciter régime et rebelles à trouver une "solution politique" et d'encourager la tenue "au plus vite" d'une conférence internationale. Pour M. Kerry, la "tâche spécifique" de la conférence internationale "consistera à réunir les membres du gouvernement et de l'opposition, afin d'examiner comment ils peuvent appliquer ce que préconise le communiqué" de Genève. Ce communiqué, qui prévoit un arrêt des combats et la formation d'un cabinet de transition aux pleins pouvoirs avant de futures élections démocratiques, n'a jamais été suivi d'effet. Les deux parties ne se sont toutefois pas prononcées clairement sur le sort de M. Assad.

 

Immédiatement, l’opposition syrienne, tout en saluant "les efforts internationaux appelant à une solution politique qui réaliserait les aspirations du peuple syrien pour un État démocratique", avait indiqué que tout solution ne pouvait commencer "qu’avec le départ de Bachar el-Assad et de son régime".

Et aujourd’hui, M. Kerry a également déclaré que le président Assad ne pourra pas faire partie d'un gouvernement de transition en Syrie. Toutes les parties en présence travaillent "pour mettre en place un gouvernement de transition issu d'un consentement mutuel, ce qui signifie clairement selon notre opinion que le président Assad ne participera pas à un gouvernement de transition", a expliqué le responsable américain à la presse avant de rencontrer le chef de la diplomatie jordanienne Nasser Judeh.

 

(Lire aussi : Raid israélien en Syrie : l’État hébreu cherche à consolider sa position, l'éclairage de Philippe Abi-Akl)

Parallèlement, le vice-secrétaire général de l'ONU Jan Elisasson a annoncé jeudi que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a convaincu le médiateur Lakhdar Brahimi de rester à son poste de médiateur en Syrie, à la suite de la récente initiative américano-russe sur la Syrie. M. Ban "a demandé au représentant spécial conjoint (de l'ONU et de la Ligue arabe) de rester et il a accepté de rester", a-t-il dit.


Le jihad se poursuivra

Sur le terrain, le Front jihadiste Al-Nosra, en première ligne dans le combat contre le régime syrien, a démenti jeudi que son chef Abou Mohammed al-Joulani ait été blessé près de Damas, comme l'avait annoncé la veille une ONG syrienne. "Chers frères, ce que certaines chaînes ont rapporté concernant la blessure du cheikh al-Joulani à Damas n'est pas vrai, Dieu merci", a affirmé tard mercredi sur le réseau Twitter Al-Gharib al-Muhajir al-Qahtani, l'un des dirigeants d'Al-Nosra. "Qu'un dirigeant soit blessé ou qu'un dirigeant soit tué, le jihad (guerre sainte) se poursuivra jusqu'au Jugement dernier, mais nous nous devons de souligner que l'information sur la blessure du cheikh Joulani est fausse", a-t-il ajouté.

 

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avait annoncé mercredi qu'Abou Mohammed al-Joulani avait été blessé au pied avec d'autres membres de son groupe dans un bombardement les ayant visés dans le sud de la région de Damas.

 

En avril, le chef du Front Al-Nosra avait annoncé qu'il prêtait allégeance au chef d'el-Qaëda, Ayman al-Zawahiri, mais avait décliné le parrainage de la branche irakienne du réseau extrémiste, tout en admettant recevoir son appui militant et financier.

 

(Repère : Les courants islamistes jihadistes présents sur le terrain syrien)

 

Réfugiés syriens

Parallèlement, le dossier des réfugiés syriens se fait de plus en plus pesant.

"Pour le moment, les réfugiés syriens représentent 10% de notre population, mais au rythme actuel, le chiffre devrait augmenter à entre 20 et 25% d'ici la fin de l'année et sans doute à environ 40% d'ici la moitié de 2014", a estimé le chef de la diplomatie de ce pays, Nasser Judeh, au cours de son déplacement à Rome aujourd'hui.

 

Mercredi, le département d’Etat américain a annoncé que les Etats-Unis vont débloquer 100 millions de dollars d'aide humanitaire supplémentaire en faveur des réfugiés syriens, dont le total se montera ainsi à 510 millions.

 

Enfin, le réseau internet coupé depuis mardi soir en Syrie a repris mercredi dans plusieurs régions, ont constaté les journalistes de l'AFP. Les liaisons téléphoniques entre les différentes régions syriennes ont repris également.

L'agence officielle Sana avait évoqué mardi "une panne du câble de fibres optiques", assurant que des efforts étaient en cours pour rétablir les liaisons au plus vite. Des militants syriens qui utilisent fréquemment internet pour rapporter les événements qui se produisent dans leur pays, en proie à la violence depuis deux ans, ont accusé les autorités d'être à l'origine de cette interruption

 

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commentaires (3)

Exclamation : RIRES !

SAKR LOUBNAN

10 h 15, le 10 mai 2013

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Commentaires (3)

  • Exclamation : RIRES !

    SAKR LOUBNAN

    10 h 15, le 10 mai 2013

  • Si le hezb resistant dit vouloir liberer le Golan, c'est qu'il pourra le faire, on va pas tarder a voir des actions courageuses a cet effet, le resultat ne va pas tarder a se faire voir, tant pis pour l'etat raciste il n'avait pas a s'y frotter.La Russie nvelle puissance mondiale a assez patiente comme ca, il fallait pas la chatouiller, et Kerry semble avoir perdu la face, c'est pas grave il avait demande le droit d'etre idiot, eh bien vous l'avez et pour longtemps.Stupid.

    Jaber Kamel

    00 h 19, le 10 mai 2013

  • On dirait une guerre froide qui se profilerait à l'horizon entre les Etats-Unis et la Russie et ou Israël en alertant Washington cherche à tout prix à rester un état toujours le plus puissant de la région. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    13 h 04, le 09 mai 2013

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